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12 juin 2017

Législatives : le leurre d’un pays rassemblé par Michel Abescat — Télérama

"Pays rassemblé" : où ça ?

par Philippe Grauer

"Pays rassemblé" : où ça ?

Chambre introuvable, peuple idem. Configuration inédite, situation improbable, avenir illisible. L’aventure c’est l’aventure. Perte des repères, trouvaille d’un heureux père, et de sa bande de jeunes. L’Histoire s’amuse, comment faire pour participer à son invention ? et nous là-dedans ? en psychothérapie continuer relation toute !

Je suis encore toute étourdie

Hors la vue de l’édifice politique de la Vème république néo-gaullienne, une masse d’inconnus inexpérimentés dégage le personnel politique en place depuis des décennies. On veut bien que les partis d’alternance se soient fracassés inopinément, ne l’ayant pas volé. On veut bien que la social-libéralie ne soit ni droite ni gauche, simplement assez adroite. On veut bien que "Jupiter" nous la joue olympienne. On veut bien que tout cela aille se recomposer. La monarchie gaullienne rénovée a pris tout le monde de court et le Prince avait vu juste. "Les partis" sont partis, comme au temps de l’UDR, place au parti anti-partis en son temps dit des godillots. Marianne comme Manon en est toute étourdie, cousin c’est son premier voyage, hors du bipartisme antérieur, le temps d’un tour de présidentielle passé à un quadripartisme éphémère. Résultat, pour débattre au Parlement, le parti présidentiel va devoir ventriloquer. Nous voici promis à une République mono-polaire, sous le regard goguenard du peuple des 50% qui n’a pas pris part au vote redevenu censitaire, le cens remplacé par la référence implicite à l’univers de la bourgeoisie.

en costard

Il aura donc fallu cela pour faire passer le jusqu’ici impossible recodage libéral du code du travail, chargé de relancer la mise au travail pieds et poings liés de ex chômeurs promis à l’ubérisation, mais attention, en costard. Comme dans Matrix. Vers quel 1848 bis nous dirigeons-nous ? Un point positif dans cette aventure, son relatif atypisme, rendant la prévision politique, comme désormais le climat, imprévisible. Comme de toute façon — rien à voir avec l’événement —, l’économie en zone euro risque de reprendre quelque peu, le brouillage risque d’être complet. Les dieux sont-ils avec Macron, se moquent-ils de nous ? sinon de qui d’autre.

pour nos psys la voie de l’exercice libéral responsable

Et nous les praticiens en psychothérapie relationnelle là-dedans ? quand c’était la droite, nous avions les médecins contre nous, la gauche, les psychologues. Maintenant, la conjonction des deux ? tenons notre route, maintenons le cap, hors des sentiers battus, des raccourcis et des autoroutes, le cap de la relation qui soigne, de nos syndicats et fédérations historiques responsables — et de notre transmission qui continue.

 


par Michel Abescat — Télérama

Législatives : le leurre d’un pays rassemblé

Ainsi, plus d’un électeur sur deux (51,29 %) s’est abstenu à ce premier tour des législatives. C’est un record. C’est historique. Tout le monde l’a constaté. Mais peut-être n’a-t-on pas suffisamment insisté sur un autre aspect de cette désertion des urnes que les spécialistes nomment « abstentionnisme différentiel ».

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En gros, les catégories populaires ont beaucoup moins voté que les classes supérieures. Les candidats LRM-MoDem, issus dans leur grande majorité des rangs de la bourgeoisie de gauche et de droite, ont été élus par leurs semblables, beaucoup plus mobilisés. Du fait du mode de scrutin, avec seulement un tiers (32,32 %) des suffrages exprimés, soit à peine le sixième de l’électorat, ils s’apprêtent à occuper entre 75 et 80 % des sièges de la nouvelle Assemblée. Attention, dans ces conditions, aux interprétations hâtives : loin de refléter la volonté d’un pays rassemblé, cette élection révèle plutôt, en filigrane, les fractures béantes qui minent la société française.