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7 juillet 2011

Psychopraticiens : les astropsycho-quelque chose vous saluent bien Philippe Grauer

Une collègue du SNPPsy écrit à son syndicat.

« Je vous transmets le courriel que j’ai adressé à France Inter à propos de propos tenu par le rédacteur en chef du Cercle Psy lundi matin 27 Juin dans l’émission de Pascal Clark et que j’ai (si j’ai bien entendu) trouvés très discriminants pour la profession. »

« Bonjour,

J’écoute assez souvent votre émission du matin et je l’apprécie. Je voulais attirer votre attention sur les propos du rédacteur en chef du nouveau magazine du Cercle psy, Jean-François Marmion, que vous aviez au téléphone lundi matin. À propos de la législation sur le titre de psychothérapeute, vous lui demandiez je crois si la règlementation allait régler le problème du  »charlatanisme » de certain professionnels. Déjà cela est désobligeant à l’égard de l’ensemble de la profession, car dans tout corps de métier, il existe des personnes dont le professionnalisme peut être mis en doute. Et cela n’a rien à voir avec l’obtention d’un diplôme ou à une réglementation. Ensuite cette personne vous a répondu en disant que cela ne règlerait pas le problème puisque des personnes pourraient exercer sous le titre par exemple de psychopraticien ou astropsyquelque chose. Je suis navrée mais cet amalgame est discréditant à l’égard de notre profession. Oui certains psychothérapeutes expérimentés et exerçant depuis fort longtemps dans le respect d’une éthique et d’une déontologie éprouvées se sont donné par force le nouveau nom de psychopraticien, leurs nom et titre propres leur ayant été volés par une loi injuste. Je pense que suffisamment de discrédit pèse sur la psychothérapie pour venir en rajouter. Je ne crois pas que ce genre de propos permette de penser correctement la place de la psychothérapie en France.

C’est un vaste débat, mais les propos de cette personne dont j’apprécie d’ailleurs la revue, ne me semble pas représentatifs de la réalité. Vous devriez interroger des psychothérapeutes du SNPPSY ou du CEGT ou d’un autre syndicat de psychothérapeutes(1) pour réparer ce que je considère comme un impair. Dont certes vous n’êtes pas responsable mais dont vous le devenez malgré vous. Mon propos n’est pas de polémiquer, mais de témoigner d’un point de vue différent.

Merci

Cordialement. CB »


Philippe Grauer

Les astropsyquelque chose vous saluent bien

Le Cercle psy nouveau magazine en kiosque et en ligne, se présente, concurrençant Psychologies magazine qui change de direction et d’allure mais pas en mieux. Or Cercle psy de son côté, commence mal.

En ligne il s’annonce ainsi :

Depuis le 26 mai, un nouveau magazine est arrivé dans les kiosques, Le Cercle Psy.

Ce trimestriel, édité par {Sciences humaines, ambitionne de présenter toute la psychologie : de la psychanalyse, aux neurosciences, en passant par la clinique cognitive et la psychologie sociale, aucun domaine ne sera laissé pour compte.

Au « ton et au regard neufs », le magazine s’adresse à tous ceux qui s’intéressent de prés ou de la loin à la psychologie, les professionnels et formateurs, mais aussi le grand public. Les femmes CSP+ sont particulièrement ciblées.

Le titre traite de nombreux sujets de la vie quotidienne (le stress, l’addiction, l’enfance …), et aussi des dernières avancées comme les enjeux psychologiques liés au travail, les troubles mentaux…}


S’il incorpore la psychanalyse à la psychologie, ça s’est déjà beaucoup pratiqué, avec les retombées que l’on sait, il en incorpore aussi les tics les plus communs. Le secteur d’identification professionnelle du Cercle psy par rapport au Carré du même nom demeure la psychologie prenons-en bonne note. Constatons qu’il en découle qu’il se situe d’entrée de jeu du côté des « anticharlatans », vous comprendrez que cela veut dire qu’il épouse les thèses les plus conservatrices d’une psychologie corporatiste et populiste, virulente antagoniste des psychopraticiens relationnels. Pour le ton et le regard neufs on s’interroge.

un quatre étroit

De ce côté-là du Carré psy les choses sont relativement simples, comme l’écrit si nettement Marie-Noël Godet dans un ouvrage récemment paru à l’Harmattan(1), et tellement habituelles. Elle y répertorie d’emblée quatre catégories de professionnels du psychisme les psychiatres, génétiquement psychothérapeutes comme le dit Philippe Grosbois, les psychologues, qui n’apprennent pas la psychothérapie (2) souligne toujours Grosbois mais qu’importe, les psychanalystes, qui sont des psychologues ou des psychiatres, case précédente, et connaissent au moins la psychanalyse – bientôt en prime les psychothérapeutes (NN), constitués essentiellement des mêmes plus quelques grands-parents charlatans admis après tri problématique au « nouveau » titre mais rien de grave ils sont vieux comme leur dénomination l’indique, et peu nombreux, en voie d’extinction institutionnellement parlant, fort bien, cela fait quatre.

Une fois quatre, trois !

Quatre comme les côtés du Carré psy sauf que ces quatre côtés, par escamotage, comptent en réalité pour trois. Le vrai quatrième côté, les psychopraticiens relationnels, se trouvent exclus du système psychologique et reçoivent leur nom dit-elle c’est le destin des gens de leur espèce, le nom de charlatans, des trois autres. En verve, Jean-François Marmion, rédacteur en chef du Cercle psy, encouragé à relancer l’accusation calmonieuse sur France Inter lundi matin 27 Juin dans l’émission de Pascal Clark, Jean-François Marmion ne se fait pas prier et reprend l’antienne à l’antenne. Entendant discréditer le nouveau nom de métier que nous avons dû adopter après le casse du siècle captant notre nom pour rebaptiser psychothérapeutes à notre exclusion les psychiatres, psychologues et psychanalystes qui ignorent tout de notre spécificité(3), il lance que les « astropsycho quelque chose » vont continuer sous ce spirituel sobriquet – ou son équivalent psychopraticiens, c’est fou comme c’est recherché d’assimiler nos professionnels à des astrologues – de se livrer à de la charlatanerie.

cette infamie appelle à la discrimination

Le signifiant charlatan fonctionne dans cet environnement conceptuel comme youpin bougnoule ou romanichel, il constitue une désignation infamante. En effet on ne se dit soi-même ni romanichel ni charlatan, c’est les autres qui construisent le mécanisme stigmatisant et le répandent. Préparant le terrain à l’élimination, cette infamie appelle à la discrimination en attendant pire. Elle se veut déjà dénonciation et se fait colporter partout et tout le temps. Il s’agit d’une campagne populiste mortifère pour la démocratie et l’humanisme. La Bête n’est décidément jamais morte.

Il n’est ni digne ni rassurant de l’entendre ainsi gronder sur nos ondes, et se proposer d’informer le bon public à raison de 75 000 exemplaires des événements relatifs au monde des « psychistes »(4), en commençant par l’invective populiste de niveau caniveau.

cascade de mépris

Avec ce sobriquet célinien leur auteur s’efforce de disqualifier celui dont il ne veut rien savoir car son existence le dérange. On peut comprendre le dérangement puisque cette existence de l’autre inassimilable l’accuse lui et ceux de sa caste, implicitement d’incompétence dans un secteur dont il se veut le seul possesseur et maître. Il s’agit bien d’esprit de caste. Beaumarchais déjà dénonçait l’Ancien régime comme une cascade de mépris. Il s’agit de la poursuite de la politique du mépris, si bien pratiquée dans certains milieux psychanalytiques (de psychologues et psychiatres de surcroît psychanalystes), typiques de l’exception française au pire sens du terme. Il faut en finir avec cette honte qui ne grandit ni ses agents ni ceux qui les relaient.

nom de métier et altertitre

Précisons. Psychopraticien est un nom de métier, psychopraticiens relationnels un titre – ou alter-titre] comme on voudra, professionnellement moralement protégé par l’une des institutions historiques du GLPR patronnant de façon responsable les praticiens d’une discipline respectable et respectée sauf par des organisations de ses collègues du Carré psy, insurgés depuis toujours contre l’existence d’une profession alternative à la leur, et dont, la sachant honorable, ils ne veulent pas entendre parler parce que ça les dérange – entre déni et dénégation selon les moments, accompagnés de diffamation rampante. Cette campagne permanente doit cesser.

en finir avec cette mentalité

Il faut en finir avec ce système consistant à livrer à la détestation publique une catégorie entière de professionnels en manipulant la peur des gens. Il serait correct que France-Inter nous fournisse l’occasion de soutenir la réputation et l’identité de nos psychopraticiens relationnels, et que Monsieur Marmion assortisse le lancement de sa publication d’un geste de reconnaissance du quatrième acteur du Carré psy, montrant qu’il entend respecter l’ensemble des travailleurs du psychisme dans la variété de leurs identités complémentaires, dans la bonne tolérance républicaine et la culture, auprès du public et des spécialistes, de la nécessaire psycho diversité.

Voir également sur cette question Titre de psychothérapeute – une mécanique institutionnelle complexe