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1 juillet 2012

L’exposition Albert Camus, Michel Onfray, et les monothéismes

Difficile la vie avec les falsificateurs

par Philippe Grauer

Ci-infra en cliquant Soler vous obtiendrez du clinquant sans réel intérêt. Rien d’extraordinaire dans les découvertes de faits explorés de temps immémoriaux sur les rédactions des textes fondateurs du judaïsme. La reductio ad hitlerium de ce Jean Soler selon Onfray faisant d’Hitler une sorte de mystique juif à peine inversé montre que ni l’un ni l’autre ne semble avoir découvert le fil à couper le beurre philosophico politique. Onfray aime la provoque un peu crapularde façon gaucho-fascisante, pas gênée par des approximations souvent primaires, limites bébêtes. Ce genre vindicatif serait la marque d’une fureur nietzschéenne. Les spécialistes de Nietzsche se marrent. Les lecteurs éclairés repèrent le furieux autosatisfait, les intellectuels le falsificateur mystificateur, les honnêtes gens se sentent mal à l’aise.

Un mot gentil pour ceux qui n’y voient que du feu, ils se déniaiseront à leur heure (ne pas trop tarder) c’est pas toujours évident quand on n’est pas de la partie. C’est par là que les médias vendent du papier, éduquons-nous. Exercer sa responsabilité de lecteur et aiguiser sa capacité critique relève de l’éthique de la psychothérapie relationnelle. C’est pour cela que le CIFPR s’honore et s’agrémente précieusement des séances de philosophie de Daniel Ramirez et Claude Lanher. Justement ces derniers jours, nous avions le Tao au menu, et nous projetons pour la saison prochaine une série sur les trois monothéismes, un régal organisé par Daniel Ramirez.

En attendant pour vous désintoxiquer courez vous acheter le dernier Yalom, Le problème Spinoza, chez Galaad, qui croise de toute autre manière les données que brouillent et embrouillent Onfray et Soler, en nous retraçant les vies singulièrement entrecroisées de Spinoza, le juif lumineux, précisément amoureux d’Aristote Monsieur Soler, et du Rosenberg auteur anti Lumières du Mythe du XXème siècle et des lois raciales du IIIème Reich – ce Mythe du XXème siècle dont Politzer produisit la superbe critique, ça, c’était de la philosophie. Une lecture idéale pour les vacances.


Le rabbin Korsia répond à l’article de Michel Onfray dans Le Point sur Jean Soler, Grasset


Nommé commissaire de l’exposition Albert Camus, qui doit se tenir à Aix-en-Provence en 2013, Benjamin Stora a été remercié après trois ans de travail et de conflits. L’exposition a été annulée sous la pression des associations des rapatriés d’Algérie. Mais le maire d’Aix, Maryse Joassains (UMP tendance droite populaire), a décidé, avec l’accord de Catherine Camus (fille de l’écrivain), de remplacer Benjamin Stora par Michel Onfray, à la suite d’une conférence de celui-ci à propos de son dernier livre, L’ordre libertaire, Flammarion, 2012.

Après avoir traité Freud de fasciste incestueux et rapace, et fait de Camus un libertaire tendance Nouvelle droite solaire et polythéiste, Onfray vient de plébisciter de nouveau un livre de son maître et ami Jean Soler – Qui est Dieu?, éd. De Fallois –, adepte d’une thèse bien connue, reprise dans le Traité d’athéologie, Grasset, 2005, selon laquelle la Bible préfigurerait le nazisme.

On trouvera le texte d’Onfray sur Jean Soler en cliquant ici.

On cliquera avec intérêt la réponse du rabbin Haïm Korsia, « Jean Soler ou les démons de Michel Onfray« 

Voir aussi

– « La bataille ratée de Michel Onfray« , par Marc Riglet (Lire), publié le 01/03/2012

Michel Onfray pilotera l’exposition et le Musée Camus

– et cliquer ici-même Onfray pour plus d’information.