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Glossairede la psychothérapie

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développement personnel

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capacités supplémentaires

Nous désignerons par Développement personnel toute démarche d’évolution de soi fondée sur l’acquisition de nouvelles compétences psychologiques, de nouveaux moyens d’expression, recourant à la psychologie positive (cf. pensée positive, Norman Vincent Peale, The Power of Positive Thinking 1952, puis psychologie du même nom de Martin Seligman — 1998), développant la confiance en soi. Le développement personnel procède de l’ajout. Il procure du mieux aux détenteurs du bien. Il ne soigne ni ne guérit, selon la terminologie médicale, mais relève du mieux être. La tragédie de la condition humaine ne figure pas à son horizon. Sous réserve que parfois l’un prépare à l’autre en quelque sorte secrètement. Raison de plus pour ne pas tout confondre.

 

boisson « chocolatée » sans le chocolat de la psychothérapie

Attention, psychologique ne veut pas dire psychothérapique, encore moins psychanalytique. La démarche développementale de soi s’effectue en dehors de toute problématique de souffrance proprement dite[1]. On peut voir des praticiens du développement personnel proposer leur méthode de changement personnel en s’appuyant sur la force en soi (domaine de la méditation) comme dans Star War. Parfait pourvu qu’ils se gardent de se réclamer[2] de la psychothérapie. Cette zone grise du premier souci de soi en quelque sorte, d’ordre éducatif, requiert un effort de définition stricte.

 

inconfort/souffrance : la relation d’aide, subthérapie de portée intermédiaire

Deuxième étape, en sélectionnant dans la psychologie humaniste américaine et les recherches d’Abraham Maslow (pyramide des besoins mais aussi thérapie de l’être) des concepts non exempts de religiosité (d’où confusions avec le New Age, ultérieurement avec le transpersonnel) orientés vers l’idée d’accomplissement de soi (concept rogerien, moteur de la Nouvelle psychothérapie), on peut arriver à une zone intermédiaire, parapsychothérapique, qui s’appelle relation d’aide, correspondant à l’anglo-saxon counseling [3]. Une telle pratique propose à des personnes en état d’inconfort plus que de souffrance des techniques psychologiques leur permettant de se remettre d’aplomb dans leur vie sans avoir pour autant à la restructurer en profondeur. Les psychologues appellent cela thérapie de soutien. Durée moyenne, action idem. Relation de type 1 (cf. Les 5 degrés de la relation).

 

classifications différentielles

Départager ces  zones, sachant que, déjà, le counseling fut créé aux États-Unis (1939-1942), pour brouiller les pistes avec la psychiatrie qui préemptait toute pratique de LA psychothérapie (la sienne bien entendu, prétendue universelle et propriété réservée). Ces classification différentielles se retrouvent dans de nombreux systèmes psys, qui retranchent d’eux la partie définie comme non psychothérapique. L’identité se définissant autant comme ce qu’elle est que ce qu’elle n’est pas, sans compter ce qu’elle est aussi un petit peu.

 

une méthode d’une intensité d’environ 35 hGr (35 hectograuer)

Ce mécanisme fonctionne de façon ré-itérative pour distinguer et préserver la « pureté » doctrinale et corporatiste de chaque méthode ou technique considérée. Faudra-t-il instituer une échelle psy en la matière, déterminer une table ? parviendra-t-on à exprimer le taux, le degré, de psychothérapisme d’une méthode ou technique ? Moi qui ai toujours rêvé de donner mon nom à un système de mesure, histoire de laisser une trace, peu important le ridicule, devrais-je proposer qu’on indexe par rapport à un zéro sur une échelle de Grauer à déterminer, mesuré au niveau de la mère évidemment, le degré de pression psychosphérique en psychothérapie ? plus sérieusement, on mesure ( ! ) ici comment instaurer dans le domaine du souci de soi des espaces discrets pose problème.

 

cas particulier de la curiosité de soi

La question reste complexe. C’est qu’à distinguer du rustique développement personnel, quoique également hors du ressort de la souffrance, il nous faut aussi tenir compte des cas où « entamer une démarche » est mu par la curiosité, le simple ( ?) désir de savoir : qui suis-je ? Les hellénistes vous diront que la devise de Delphes[4], le connais-toi toi-même imputé à Socrate assigne à l’homme la tâche de situer sa propre mesure dans l’ordre du monde (logos), laquelle conduit à la tempérance et nous avise de ne pas tenter de rivaliser avec les dieux. Nous parlons nous de prendre conscience de soi — 2 000 ans plus tard on parlera de conscience ! attention aux anachronismes.

Quoiqu’il en soit en effet il se trouve parfois des curieux soucieux de soi non mus par la souffrance à proprement parler (elle sera rencontrée en cours de processus). Tout ceci fait paradigme, créant l’option de la psychothérapie en relation entamée comme recherche, et non tentative initiale de se dégager d’une situation en/de souffrance. Quoique hors souffrance motrice initiale, cette démarche n’en sera pas exonérée, et la traversée sera bien d’ordre psychothérapique. Ce qui la disjoint du développement personnel.

PHG

voir également

charlatan
exopratiques


[1] Et du besoin d’accéder à soi comme sujet à partir d’un processus structurel lent et difficile de dégagement d’une ornière existentielle dans le cadre d’une psychothérapie relationnelle.

[2] On serait alors dans le charlatanisme, qui consisterait à nommer psychothérapie ce qui ne saurait en être (abus de domaine d’expertise).

[3] Laquelle avoisinerait le coaching, orienté lui vers l’aide à la réalisation de projets.

[4] À Delphes on est loin de l’intériorité psychothérapique fille des Lumières, ayant traversé la crise romantique, découvert l’angoisse kierkegaardienne, la phénoménologie et l’existentialisme, refaçonnée par le XXème siècle et ses guerres mondiales, dont se réclameront successivement puis conjointement, d’abord la psychanalyse, théorisant et méthodologisant le côté sombre, tragique et décentré du psychisme moderne, abordé en relation dynamique (transfert), ensuite dans le sillage de la psychologie humaniste ce qui allait constituer la psychothérapie relationnelle.

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