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Glossairede la psychothérapie

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gestalt-thérapie

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La théorie de la forme, popularisée en France entre les deux guerres par Gustave Guillaume relève du courant philosophique axé sur la phénoménologie de la perception. On peut en tirer de petits tests amusants, comme celui de voir à volonté une sorcière ou une jolie femme dans un dessin savamment ambigu, ou de se demander si en 3-D ce qu’on regarde est un cube saillant ou rentrant. Tout est là, qui, sinon le sujet, organise sa perception, et comment il opère ses choix, alors qu’on croit naïvement qu’il ne s’agit pas d’une affaire de choix. Cela débouche sur une véritable méthodologie de la responsabilité.

Un autre truisme qu’on entend régulièrement chez les gestaltistes c’est que le tout est supérieur à la somme de ses parties. C’est vrai, ça n’est pas davantage une découverte gestaltiste que le fait d’organiser les choses en polarités. Quant au champ, maître mot en gestalt, ce concept vient de Kurt Lewin l’ayant importé de la physique de son époque, et désigne l’orientation par rapport au contexte. Ajoutez-y la frontière-contact, une réflexion sur la relation dedans-dehors et l’interpénétrabilité interactive, et vous aurez la tête qui commence à devenir lourde. Et pourtant l’ensemble, avec une certaine élégance, tourne, et inspire de nombreux praticiens.

Il me permet de faire toucher du doigt que j’organise ma perception du monde, et qu’en fait je suis responsable de la structuration de l’univers et du sens que je lui confère, contrairement à l’idée qu’il s’agit d’évidences également partagées par tous, qui s’imposeraient à nous de l’extérieur. Le verbe allemand gestalten signifie donner forme, configurer. C’est d’un coup (méthode « globale ») que j’aperçois la silhouette de l’être aimé, que l’enfant présenté au miroir (cf. Wallon puis Lacan) dit ça c’est moi, éprouvant son image comme totalisante de son unité psychique, et la soudaine découverte de cette perception de soi, cette organisation globalisante de sa silhouette psychocorporelle le fait jubiler.

Le mixage d’une phénoménologie de la perception et de la psychanalyse, que Perls un moment voulut appeler psychanalyse existentielle, a fini par tourner le dos à cette dernière pour donner une psychothérapie du dialogue existentiel pétri d’influences parmi lesquelles on relève la bioénergie de Reich, le psychodrame de Moreno, la pensée de Kurt Lewin, la Rencontre de Bill Schutz, et, bien entendu la psychanalyse, déniée.

La Gestalt-thérapie a connu un développement qui tient entre autre à sa maniabilité et grande praticabilité clinique (vous connaissez ce terme maintenant. Ici il est employé dans le sens de pratique concrète engagée sur le terrain de la relation), à sa relative simplicité, et à la possibilité d’en maîtriser l’outil dans un premier temps relativement facilement. De plus, elle présente l’avantage de permettre d’éviter le difficultueux cheminement psychanalytique (sans compter que certains y sont carrément allergiques et qu’il serait contre-indiqué de le leur conseiller). Elle présente aussi d’autres multiples avantages, dus au maniement du dialogue et de la catharsis (voir ce terme).

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