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Glossairede la psychothérapie

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éthique

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Principe de cohérence (l’étymon d’ethos renvoie au mortier, au liant) théorique, morale, méthodologique, intégré au cours et du parcours de démarche individuelle et de la formation-transformation de psychanalyste ou de psychothérapeute relationnel.

L’éthique qui est la nôtre est une morale du sujet et de l’intersubjectivité, une éthique du processus de recherche commun de la vérité de la personne qui entreprend sa démarche, singulière, vers une situation intelligible et sensible en même temps, d’elle dans le monde et au monde.

L’éthique renvoie aux valeurs. Une valeur-clé en psychothérapie relationnelle est que la personne qui entreprend sa démarche accède à une meilleure conscience de celles qu’il engage dans sa vie, et qu’il le fasse en meilleure connaissance de cause. S’il entreprend de les réviser après les avoir revisitées et compris à quoi elles tenaient dans son histoire, c’est son affaire.

Ainsi la psychothérapie relationnelle — et multiréférentielle ce qui peut compliquer la figure, est-elle en soi, en tant qu’émettrice de valeurs, a priori non conformisante, sinon non conformiste. Son éthique du libre examen de tout peut comporter de la rebelion, en tout cas elle ne comporte pas une morale d’ajustement docile irréfléchi au socius ambiant, ou de réduction du symptôme vers une conformité souhaitée par la société. Au contraire, en en révélant le sens, elle peut engendrer le refus de l’injustice (prenant en compte comme dit Freud qu’il n’existe pas de Bureau des réclamations quelque part), de ce qui risque d’apparaître comme incorrect.

À propos de réduction, les états-uniens appellent par antiphrase leur psychanalyste réducteur de tête. Il s’agit exactement du contraire. Intéressant renversement lexical.

éthique selon Lacan

À quoi est tenu un psychanalyste ? à quoi est-il attaché pourrait-on demander aussi bien. À quoi tient tout autant un psychopraticien relationnel ? les deux disciplines et métiers de la dynamique de subjectivation ont en partage la réflexion qui suit. Lacan interrogeant Kant (Sade ce sera pour une autre fois) définit la loi du désir, laissant à désirer une définition de ce terme (désir / volonté), rapporté à l’inconscient et au maniement du contre-transfert. La question étant dans l’univers de discours lacanien, de ne pas rester englué dans les rais dudit discours, de s’arracher à sa répétition (mêmes termes même style même musique : lost in translation) pour fournir de cette réflexion une traduction dans les termes propres du lecteur. Vous voilà prévenus, voici donc sur cette question le premier § d’un texte en ligne de Rudolf Bernet :

« Pour Lacan comme pour Kant, c’est la loi qui oriente le sujet dans sa recherche de la bonne manière de vivre et d’une vie qui mérite d’être appelée bonne. Cette loi vaut pour tout un chacun de façon absolue : elle s’impose à l’homme sous la forme d’un impératif catégorique. Sous l’injonction de cette loi, l’homme naturel ou empirique devient un sujet transcendantal qui est responsable de ses choix. Ce sujet éthique instauré par la loi est un sujet divisé ou clivé. S’il n’a plus rien d’un animal dominé par ses besoins instinctifs, ce sujet est en même temps loin d’être une pure expression spirituelle de la loi. Même le sujet doué d’une volonté sainte ou d’un désir héroïque reste encore soumis à cet appel de la loi qui le conduit au-delà de soi-même. C’est en effet la transcendance de la loi qui constitue la transcendance du sujet éthique. C’est la loi qui détermine le bien, même s’il est vrai qu’elle ne le détermine que d’une manière formelle. »

Texte dont l’intégralité vous sera livrée moyennant cliquage Rudolf Bernet,, bien éclairant si on prend soin d’y allumer sa propre lanterne.

voir également

– GROSBOIS Philippe, Éthique et psychothérapie : principe de parité versus principe de compétence, 7 novembre 2013.
déontologie


N’importe quoi (faire)

Expression d’angoisse professionnelle et identitaire chez les psychothérapeutes relationnels, psychopraticiens relationnels et psychanalystes, désignant la sortie inopinée de cadre. Cette expression pointe le souci constant de disposer au cours du processus de suffisamment de repères, même en période de confusion et de chamboulement, de stabilité ontologique et de sécurité de base, pour pouvoir poursuivre le travail. Une bonne supervision peut aider à se retrouver quand la situation tend à devenir erratique. L’alliance d’audace et de maintien en conformité avec un modèle de référence est toujours limite, la progression clinique requérant une inventivité constante et une insécurité sûre parfaitement paradoxale.

Cette expression familière renvoie à l’ethos, au ciment de morale professionnelle qu’on appelle éthique, attitude intégrée par le praticien, caractéristique des pratiques psychiques de la dynamique de la subjectivité que sont la psychanalyse et la psychothérapie relationnelle. Par définition le psychothérapeute relationnel agit en sens et conscience, et se donne les moyens de recadrer les irruptions sémantiques apparemment incongrues qui tout au long du travail surgissent et fournissent des pistes à explorer avec art et patience.


sd (date de création effacée) – 6 janvier 2014 –

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