par Françoise Jèze
Docteur en psychologie, psychanalyste, formée au rebirth.
Je ne suis pas habituée à parler du souffle avec un grand « S ». Mais, depuis plus de vingt ans, mon collègue Michel Armellino et moi proposons à certains de nos patients un travail où ils mettent en jeu leur respiration.
De cela je peux rendre compte. Psychanalystes tous les deux, de formation lacanienne, nous sommes également passés par l’expérience que nous leur proposons.
Pourquoi en avons-nous éprouvé le besoin ? Et là, je réponds en mon nom : les dix ans d’analyse que j’avais faits, s’ils m’avaient beaucoup aidée à comprendre qui j’étais et à mieux vivre, n’étaient pas venus à bout de symptômes physiques – et ceci malgré l’apport de plusieurs techniques corporelles, dont le yoga. Et ce que je peux dire dès maintenant, en manière d’introduction, c’est que si je considère le concept analytique, et si je sais qu’il nous est éminemment nécessaire pour structurer notre raisonnement interprétatif, il nous fait aussi courir le risque de nous arrêter à une vision intellectuelle de la psyché, alors qu’elle se déploie dans toutes nos cellules, où elle y cherche aussi un sens.
Je m’explique : je peux avoir eu des notions très précises sur la pulsion de vie et la pulsion de mort par exemple, et en discourir. Mais c’est autre chose – côté mort – d’avoir ressenti dans mes mains l’impérieux besoin de serrer un foulard autour du cou d’un bébé – moi en l’occurrence – afin de libérer ma mère d’une grossesse refusée. C’est autre chose – côté vie – d’avoir été traversée par un merveilleux fou-rire enfantin, non pas du tout hystérique, homérique plutôt, rabelaisien, énorme, qui rebondissait de minute en minute et réapparaissait toujours plus joyeux à considérer la vanité de nos souffrances.
Cela se passait en 1978 dans des groupes animés par Dominique Levadoux qui ramenait tout juste de Californie la technique d’hyperventilation dite du Rebirthing. Il s’agissait d’une technique émotionnelle qui redonnait le souffle du vécu à mon histoire très ancienne. J’avais pu repérer des comportements masochistes, expliquer leur origine, en ressentir les effets douloureux dans mon corps pourtant très vivant, mais ni dans un travail seulement corporel, ni sur le divan, je n’ avais eu la moindre idée de l’intensité pulsionnelle qui sous-tendait l’ensemble, ni de la charge affective associée.
L’HYPERVENTBLATION ET L’ÉCLAIRAGE DE L’HISTOIRE ARCHAÏQUE INCONSCIENTE
Il est dit que le refoulement sépare l’affect de la représentation ; l’hyperventilation les avait réunis, et ma compréhension atteignait un autre niveau de profondeur, autrement libérateur. Dans le travail, un état modifié de conscience avait été obtenu, sans que je perde à aucun moment celle de la réalité vécue dans l’instant. Pour obtenir ces résultats, ce qui techniquement m’avait été proposé était d’amplifier ma respiration, en mettant l’énergie sur l’inspir, et en tentant de lâcher-prise sur l’expir sans le prolonger afin de lier les deux temps de la respiration. La consigne ajoutait : « Quoiqu’il arrive, quoiqu’il se passe, vous acceptez, vous reconnaissez ce qui émerge à votre conscience, ce qui surgit dans votre corps et vous continuez à respirer ». Nous nous trouvons faire l’inverse en somme de ce que préconisent les techniques respiratoires visant à l’apaisement émotionnel. Des circuits bloqués jadis par le refoulement d’affects plus ou moins lointains se trouvaient rouverts, l’énergie y circulait, libérant les représentations associées.
À partir de là, et comme nous proposions à notre tour cette expérience à nos patients, tout un terrain de recherche s’ouvrait pour nous – recherche que nous avons menée avec Dominique Levadoux et Jacques de Panafieu dans un premier temps, puis avec des collègues analystes avec lesquels nous avons fait paraître en 1988 un ouvrage collectif chez Dunod, Psychanalyse et Dynamique du Souffle, signé Jallan. Et tout d’abord, nous avons cherché à connaître la physiologie du phénomène.
L’hyperventilation fait peur à la médecine ; les anglo-saxons parlent de l’hyperventilation syndrome (HVS) et les Français ont tendance à l’associer au symptôme de la spasmophilie. Disons tout de suite qu’en vingt ans de notre pratique, individuelle ou dans des groupes, nous n’avons eu à déplorer aucun épisode pathologique. Ce que je retiendrai de plus intéressant au plan physiologique, c’est que l’hyperventilation, loin d’oxygéner le cerveau, est responsable d’une carence en oxygène, pour le moins paradoxale, résultant de la vasoconstriction capillaire cérébrale réactionnelle ; et cette carence en oxygène pourrait engendrer des chutes de la vigilance comparables à ce qui se passe en hypnose ; en tous les cas, certaines modifications de la fonction intégrative pourraient rendre compte de la spécificité des formes de régression observables dans ce travail. Et c’était bien ce qui était précieux dans l’approfondissement des cours que nous menions, ces régressions obtenues jusqu’à des chocs émotionnels anciens – trop difficilement intégrables justement – que des blocages respiratoires avaient fait taire, d’autant plus qu’ils dataient souvent d’avant le langage.
Nous nous trouvions donc confrontés en direct à la question, centrale dans le champ analytique de la régression, décidément négligée par Freud et par Lacan, celui-ci s’en tenant au travail à faire sur le signifiant, et Freu
Durant l’hyperventilation, l’énergie du souffle est censée régénérer tout entier le sujet et Léonard Orr n’hésite pas, pour obtenir ce résultat, à utiliser les techniques de suggestions positives propres aux nouvelles thérapies de l’époque, desquelles nous tendons à nous démarquer en tous cas. Cependant le terme de Rebirth n’a pas voulu nous lâcher malgré nos tentatives, et il arrive d’ailleurs souvent que nos patients retraversent ce premier passage plus ou moins difficilement mais toujours dans une grande émotion.
Ce que nous désirions, quant à nous, en tant qu’analystes, c’était utiliser dans nos cures le matériel inconscient auquel donne accès l’hyperventilation, qui ne se limite pas aux souffrances de la naissance et qui est un précieux matériel régressif Pour cela, nous étions vivement encouragés par une série d’analystes précurseurs. Citons Ferenczi en premier, puis Balint, Winnicott surtout et, enfin, Françoise Dolto. Ferenczi (1873-1933) mène un combat pathétique contre Freud qu’il admire passionnément ; il cherche avant tout à soulager ses patients et considère qu’à s’appuyer exclusivement sur la théorie freudienne, on risque de surestimer le fantasme en sous-estimant les réalités traumatiques dans l’histoire des sujets.
Je pense à une patiente, de celles qui m’ont beaucoup encouragée à poursuivre ; elle expose avec un grand sang-froid toute son histoire terriblement incestueuse ; or, après un travail d’hyperventilation, elle s’écrie, bouleversée : « alors, c’était vrai ! ». Le doute ronge toujours cette catégorie de victimes, tant l’expérience a été sidérante et dépersonnalisante. Si j’avais renvoyé cette jeune femme à la théorie du fantasme, je l’enterrais définitivement dans ses symptômes ou dans la folie. « Alors, c’était vrai ! » et elle se battit comme une lionne pour reconquérir sa santé et tout son potentiel.
Balint (1896-1970) écrit : « Il faut permettre au patient de revenir en arrière, de régresser au stade archaïque et pré-traumatique ».
Winicott (mort en 1971) a, plus qu’un autre, insisté sur la régression qu’il considère comme une capacité de l’individu à guérir lui-même et qu’il encourage de toute sa présence de thérapeute quasiment maternelle, et attentive notamment, comme l’est une bonne mère, aux difficultés respiratoires des patients, qui les ramènent en général à leurs fantasmes d’enfant.
Enfin, l’œuvre de Françoise Dolto va nous soutenir, notamment son livre principal, L’Image Inconsciente du corps3 et d’ailleurs elle-même le fera en personne puisque j’ai eu l’occasion de lui parler de notre travail qui l’intéressa beaucoup. Elle accorde, on le sait, à la manière dont se développent la conception, la gestation et la naissance de l’enfant une très grande importance. Elle appelle castration ombilicale la première castration symboligène que représente la naissance : « La cicatrice ombilicale et la perte du placenta peuvent, du fait de la suite du destin humain, être considérées comme une préfiguration de toutes les épreuves qu’on nommera plus tard castration orale, anale, urétrale, génitale » : « Au lieu du sang placentaire qui alimentait passivement la vie symbiotique du fœtus dans l’organisme maternel, c’est sur l’air, nouvel élément commun à toutes les créatures terrestres et dont la soufflerie pulmonaire entretient le flux et les reflux, que la vie chamelle se greffe, pourrait-on dire ».
L’enfant perd le placenta, et dans sa plus grande dépendance à l’autre, il entre dans l’indépendance respiratoire, partageant alors la dépendance de tout être vivant à l’air, notre universel placenta. Françoise Dolto a beau dire que le langage symbolise la castration ombilicale de la naissance par l’écoute du nom donné, de la reconnaissance haut nommée du sexe, elle ajoute que les échanges respiratoires participent à cette symbolisation et elle nous dit : « C’est le sujet qui désire – en tant non seulement que témoin mais aussi qu’acteur de son histoire par l’intermédiaire du corps, qui prend chair de ce corps au jour de la conception de chacun et qui reconduit son contrat de vivant, d’inspiration en inspiration, après que, d’expiration en expiration, il ait risqué, en confiance, ce contrat de vivant. On peut dire que c’est de seconde en seconde que le narcissisme d’un sujet reconduit le contrat du sujet désirant avec son corps ; c’est cela vivre pour un être humain. »
LA MÉTHODE DU REBIRTH
Il est temps maintenant d’entrer dans la description concrète de notre travail tel que nous le menons actuellement et que nous préférons appeler une méthode qu’une technique respiratoire, car il y a beaucoup d’empirisme dans ce que nous faisons ou, pour mieux dire, nous essayons de nous laisser inspirer par ce qui se présente. Une séance unique, détachée de tout contexte est inenvisageable pour nous. La personne qui vient respirer avec nous est toujours prise dans une démarche analytique –
Balint Michael, Les voies de la régression, 1981, Petite Bibliothèque Payot.
Dolto Françoise, L’Image Inconsciente du corps, 1984, Seuil.
4, op. cité, p. 90. -5. op. cité, p. 92.
soit sur le divan d’un collègue qui nous l’adresse au moment d’une butée sur le chemin, soit dans un face-à-face avec nous.
Dans tous les cas, le temps a été pris pour que s’établisse déjà un transfert, une confiance en tous cas.
La personne est allongée près du sol et nous sommes assis auprès d’elle, prêts à la toucher, ce dont elle est prévenue et qui, pour un analyste, est une transgression qu’en tous les cas ni Ferenczi ni Winicott ne nous auraient reprochée. Un temps de relaxation est d’abord proposé. Puis nous l’invitons à se mettre à l’écoute de sa propre respiration, de la visite – ô combien fidèle – de ce souffle dont la pulsation, si faible soit-elle, est toujours sensible. À quel niveau son corps fait-il de la place à ce va-et-vient vital ? à celui du ventre, de la poitrine, de la gorge, dans le dos ?
Dès ce moment, une émotion peut surgir : la vigilance du thérapeute est devenue quasi maternelle. Et puis, ce fonctionnement respiratoire, qui de tous temps a fonctionné, autre incroyable vigilance, est peut-être là consciemment perçu pour la première fois, tant est rare l’écoute de soi-même.
Évidemment, cette première émotion est accueillie avec tendresse ; et c’est la phase de démarrage : il s’agit, comme nous l’avons déjà indiqué, d’encourager la dynamique sur l’inspir, le lâcher-prise sur un bref expir et le retour le plus rapide possible sur un nouvel inspir. Le rythme s’accélère ; c’est de préférence la bouche ouverte qui aspire et l’effort demandé doit se soutenir si possible sans rupture – ce qui n’est pas évident du tout et le thérapeute y offre toute son aide. Ces consignes peuvent sembler violentes mais c’est violemment que des traumatismes ont pu nous affecter et le but poursuivi est surtout de sortir le sujet de son mode d’être habituel.
Ce qui va se passer est dès lors singulier pour chaque personne, chacun entrant dans le processus avec son style personnel de résistance à l’émotion – ce qui, en soi, offre déjà comme une radiographie affective du sujet.
Certains jouent d’abord la carte de l’effort sportif pour neutraliser l’émotionnel ; d’autres vont résister un long moment en refusant les encouragements à respirer ; d’autres exagéreront la charge affective de l’expérience, ce qui est un autre moyen de la fuir, mais la plupart finiront par entrer dans une dynamique où c’est le souffle désormais qui parait emmener le patient vers la rencontre avec l’affect qui fait retour et surgit.
Nous avons l’habitude de dire qu’il entre dans le fil du souffle, là où lui semble évitée la double tentation « d’en rajouter » ou de se retenir.
Mais la traversée n’est évidemment pas facile et la vigilance du thérapeute ne doit pas se relâcher. Si la liberté de l’exploration respiratoire est
maintenant tout à fait laissée au sujet, il peut être amené, entre autres difficultés, à rencontrer des espaces d’hypoventilation, d’étouffement -espaces qu’il est important d’aider à franchir en même temps que de respecter : ils ont un sens. Quelle est la peur du sujet de prendre, de donner, d’expirer ? Des symptômes apparaissent, qui sont à accueillir eux aussi avec confiance ; non seulement ils ne seront que passagers, le temps de la séance, mais surtout ils sont signifiants. C’est notamment le cas des téta-nies ; des crispations de ce type peuvent se produire autour de la bouche, des picotements dans les pieds, dans les mains qui paraissent se paralyser ; la souffrance peut être grande, physique et psychique, car, privé de mains, le sujet contacte une impuissance maximum : « Essaie de faire passer du souffle dans tes mains, elles ont quelque chose à te dire » et, en effet, le poing se ferme ; il a envie de taper très fort, sur qui ? Ou, au contraire, la main se tend pour une caresse refusée, ou se cache pour un contact interdit. À la seconde où la pulsion est repérée, la tétanie disparaît.
Dès lors, le thérapeute aidé du souffle, donne au sujet l’autorisation .d’explorer les zones en général très archaïques de son histoire ; aidé du souffle et de la parole, le thérapeute permet de reconnaître et de nommer ces moments où l’enfant a souffert beaucoup plus qu’on a voulu l’admettre, beaucoup plus qu’il ne le soupçonnait lui-même ; Winnicott a parlé de ces détresses impensables.
Ses parents ont pu avoir des comportements monstrueux pour lesquels il n’y avait pas même de mots et dont il avait bien fallu verrouiller le souvenir, mais ils peuvent avoir été au contraire si respectueux et valeureux que l’enfant n’a pas été autorisé à exprimer un quelconque mécontentement, encore moins une quelconque violence. Or il existe une violence du vital – il n’est que d’entendre la rage des nouveau-nés – une violence folle de la jalousie œdipienne par exemple, que la théorie ne laisse pas soupçonner. Le souffle, aidé du thérapeute, de sa parole et du courage du patient, autorise et soutient le cri, les sanglots ; la violence de ces cris, la violence de ces sanglots irrépressibles ; celle des mots interdits, imprévus, cinglants et libérateurs, celle des gestes vengeurs ou passionnés.
Le souffle permet aussi d’explorer le temps de la gestation, délicieuse paix à retrouver parfois, suivie de l’horrible effort à faire pour s’en arracher et pour naître, et c’est le rebirthing lui-même. Tout le corps est mobilisé, celui du thérapeute aussi qui aide à la représentation du passage impossible -… et qui est franchi ! Après quoi, c’ est l’abandon, l’ouverture au souffle ; on ne respire plus, on est respiré.
Il arrive souvent cependant que déjà des chocs subis par la mère ont pu troubler la vie fœtale ; on va jusqu’à les res-sentir. Les Américains ont mené des recherches très pointues qui ont démontré qu’un tel choc réduisait l’arrivée de l’oxygène dans le cordon ombilical. Quand l’oxygène reprend son débit normal, le fœtus « se méfie », il en prendra moins
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qu’avant, il aura beaucoup de mal à retrouver le comportement respiratoire précédent et lé résultat sera qu’il viendra au monde avec une certaine méfiance devant la vie, méfiance que nous avons pu observer chez certains et contribué, nous l’espérons, à réduire par notre travail.
Avant notre naissance, d’autres générations nous ont précédés et notre surprise fut grande de découvrir que le souffle pouvait aussi faire parler nos ancêtres à travers nous. Nous avons pu ainsi aider deux patientes, toutes deux analystes qui n’étaient ni l’une ni l’autre délivrées d’un secret de famille ; elles le portaient cruellement, l’une dans son corps, l’autre dans son psychisme. Nous rejoignons là les concepts du « fantôme » et de la « crypte » de Maria Torok et Nicolas Abraham. Les représentations qui apparaissaient dans le travail respiratoire de ces deux personnes étaient loin d’être clairement lisibles. Il a fallu beaucoup de séances et beaucoup de travail d’élaboration qu’elles étaient habilitées, en tant qu’analystes, à faire avec nous, pour élucider leur problématique et triompher vraiment de leurs symptômes.
Et ceci nous amène à faire deux réflexions :
la première : que le matériel inconscient mis à jour dans ce travail est mis au service, nous le répétons, d’un travail analytique ; que la parole y est essentielle, non seulement celle du sujet au cœur de ses émotions, celle de l’analyste l’accompagnant, mais celle de l’élaboration qu’il va pouvoir en faire par la suite avec l’aide de celui-ci ; et que tout ceci ne se fait généralement pas en une séance et demande du temps.
la seconde : que ce travail fait apparaître avec évidence les traces sensorielles – sonores, visuelles, tactiles, olfactives, rythmiques -, laissées par nos affects, leur inscription au niveau cellulaire et je dirais énergétique.
Le toucher que nous introduisons, avec le souffle et la parole, est lui aussi empiriquement proposé, même si c’est avec un grand respect et dans la stricte protection de la loi de l’interdit de l’inceste. Mais il y aurait – il y aura, j’espère, je pense – tout un travail à faire dans une perspective de complémentarité avec des recherches énergétiques.
LE GROUPE ET LE PARTAGE DU SOUFFLE
Le groupe offre d’abord une magnifique caisse de résonance à l’émotion de. chacun et fournit les transferts latéraux qui vont multiplier les occasions de réminiscences. Par ailleurs, il procure un contenant solidaire qui pern et, tout en les cadrant, les manifestations corporelles parfois déchaînées par le souffle.
En outre, les moments d’élaboration collective sont particulièrement riches et il est très émouvant de constater combien l’enfant contacté par chacun en lui-même sait se mettre à l’écoute de l’enfant en l’autre et, ce faisant, de l’essentiel.
C’est dans cette situation d’animatrice de groupes que je prends toujours conscience, à un moment donné que, alors que personne ne peut respirer à notre place, nous partageons bien tous cette substance primaire, ce placenta universel, ce souffle. C’est peut-être enfin là que je me permettrais de parler du Souffle avec une majuscule, de ces montées vers la lumière de tout un groupe suivies de ces descentes dans les ombres de chacun, de cette énergie de Vie partagée par tous dans nos profondeurs.
BIBLIOGRAPHIE
N. Abraham, M. Torok, L’écorce et le noyau, 1996, Champs/Flammarion.
M. Balint, Les voies de la régression, 1981, Petite Bibliothèque Payot.
M. Balint, Le défaut fondamental, 1967, Petite Bibliothèque Payot.
E Dolto, L’Image Inconsciente du Corps, 1984, Seuil.
S. Ferenczi, Œuvres complètes. Psychanalyse I, II, III, IV, 1993, Éd. Payot.
D. Levadoux, Renaître, 1997, 3e édition, Dervy éditions.
O. Rank, Le traumatisme de la naissance, 1970, Petite Bibliothèque Payot.
D.W. Winicott, L’enfant et sa famille, 1971, Petite Bibliothèque Payot.
D.W. Winicott, De la pédiatrie à la psychanalyse, 1983, Petite Bibliothèque Payot.
Je voudrais maintenant pour conclure parler rapidement de nos groupes. L’expérience peut se vivre évidemment au cours de séances individuelles, mais nous avons tendance à privilégier le groupe car sa dynamique s’ajoute à celle du souffle, et ce n’est pas rien !
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