Charte en 7 points attestant du caractère relationnel de la psychothérapie considérée. Permet de caractériser celle-ci. Si les 7 points n’y sont pas attestés, la pratique examinée n’est pas poinçonnable aux termes d’une définition rigoureuse.
► Mots clés : psychothérapie, relationnelle, relationnellité, soin, souci, âme.
Cette proposition de charte en 7 points qu’on peut découvrir dans l’ouvrage ci-dessus affiché définit le caractère relationnel d’une psychothérapie. Elle permet de l’identifier et valider comme telle. Si ces points pertinents n’y sont pas attestés au complet, la pratique examinée n’est pas caractérisable comme relationnelle (et ça n’est pas gênant car il n’y a pas que ça au monde. Mais elle existe, et ce qui serait gênant c’est qu’elle ne soit pas correctement délimitée et démarquée).
La qualité classée (1) s’atteste par voie d’accréditement et de titulature. L’ensemble se vérifie auprès d’un "Office national de la relation psychothérapique". Virtuel. Et pourtant elle tourne, la relationnelle, tissu de l’existence humaine. Son idée constitue un point de repère tenace et représente une force. À nous, public et professionnels, de fédérer nos énergies pour la soutenir et diffuser, dans un monde qui s’emploie trop souvent à l’ignorer ou la falsifier, en dépit du besoin des gens. Côté professionnels cela relève de notre responsabilité, assumons la.
Se déclarer relationnelliste ne garantit pas qu’on l’est car l’autoproclamation ne saurait suffire. Seuls des ensembles institutionnels, syndicats, sociétés savantes, fédérations psys, actuellement repérables dans la constellation dite GLPR, peuvent, se portant caution solidaires, attester de la qualité relationnelle de la pratique d’un psy. Actuellement le SNPPsy et l’AFFOP confirment clairement le caractère relationnel d’une pratique psy[1].
L’intérêt de la position "c’est la relation qui soigne" tient dans le système de valeurs spécifiant que ce que nous appelons en Occident l’âme humaine (conscience, subjectivité, lien humain fondamental, respect de la dignité humaine) en relation, est irréductible à tout système de soin d’inspiration médicaliste, à toute prescritivité "scientifique" à protocole, ou l’un offre de soigner l’autre, devenu objet de ses soins.
La valeur de base relationnelle étant que dans le cadre déterminant de la relation, le souci de soi conduit celui qui vient, à prendre la responsabilité de prendre soin de lui-même, par l’intermédiaire de l’enclenchement d’une relation avec un professionnel spécialisé en cela, qui en accepte l’engagement mutuel — de sujet à sujet.
[1] Le PSY’G s’y déclare favorable mais ne le publie pas. La FF2P déclare en privé qu’elle s’y réfère mais implicitement seulement. Il se trouve que la force morale et scientifique de la psychothérapie relationnelle tient à sa proclamation, au fait que ceux qui s’y livrent choisissent de le professer clairement. Le GLPR s’appelle tout de même Groupe de liaison de la psychothérapie relationnelle. La relation en psychothérapie reste un combat. Elle est en marche, non point à la Macron mais comme champ disciplinaire, vérité scientifique, épistémologique, éthique et professionnelle.
1) le psychopraticien s’engage en tant que sujet auprès de la personne venue lui demander son aide à l’occasion d’une situation de souffrance psychique. Son implication, comportant le recul professionnel nécessaire, relèvera d’une empathie émotionnelle, cognitive, mature. Sa compétence de professionnel engagé est garantie par une formation et un encadrement constant, validés par une institution historique responsable.
2) le patient[1] reste "l’expert" de son cas[2] et s’engage de son côté à prendre en charge activement, de façon impliquée autant émotionnellement que cognitivement, le processus qui va se développer à partir de leur rencontre.
3) le processus de recherche et d’évolution s’effectue à deux[3], à l’occasion d’un dialogue non vertical, dans lequel le patient conserve une large initiative. Le praticien pouvant proposer, interpeler, se montrer confrontatif, sur une base non autoritaire (principe de démocratie participative).
4) la relation existentielle telle qu’elle se développe en situation de séance, dans l’ici maintenant — et ensuite, constitue un des matériaux de base du processus à travailler.
5) la dimension inconsciente de la relation demeure partie intégrante de ce processus. Elle est prise en charge différemment selon les méthodes.
6) le psychopraticien se tient à l’écoute amicale bienveillante de la personne du patient. Ce qui n’empêche ni le débat contradictoire, ni la coïncidence de soi à soi du praticien, ni son écoute de sa relation en retour (contre-transfert).
7) Cette navette relationnelle permet à celui qui est venu "voir quelqu’un" de constater qu’il existe sur terre un lieu dans lequel il est attendu et entendu dans une ouverture d’être à être, engageant en commun le dialogue de leur humanité au service du souci de soi du demandeur.
[1] Patient : personne venue "voir quelqu’un", en psycho dépannage. Nous optons ici pour ce terme d’origine médicale (qui renvoie à souffrance) donc bourré de contre-sens, au motif qu’il faut dans ce genre de démarche souvent s’armer de patience. Une patience relationnellement assistée.
[2] Cela n’empêche pas tout dialogue critique utile.
[3] Ou à plusieurs sous la conduite du professionnel.