• Contexte politique
• Non conformité au texte de la loi
• Non protection du public
• Infiltrations sectaires
• Déficit de la Sécurité sociale
• Contradiction avec les directives européennes en préparation
• Absence de mesures transitoires
• Psychothérapie essentiellement « curative » de pathologies mentales, et non « préventive » face à des souffrances existentielles
• Carence de lieux de stages publics spécialisés.
Le ministère à l’interminsitériel joue l’Éducation nationale, minée par l’idéologie scientiste, et en définitive la médecine organiciste. Vaste débat, n’étant pas innocent que l’affaire s’origine de l’amendement d’un médecin, associé à un psychiatre, le tout épaulé par la SPP, à recrutement essentiellement médical. La médicalisation de l’existence est en marche, nos concitoyens devront peser ce choix lors des prochaines élections.
On peut compter sur nous pour peser de tout le contrepoids possible. L’enjeu est civilisationnel, quel mode de vie voulons-nous ? pilule, handicap psychique pour chronicisés standardisés, ou libre parole pour vie humaine inventée à mesure ?
L’aporie de la contradiction entre les §§ 1 et 3 maintenant son effet délétère en matière d’obligation de formation en psychologie clinique , l’inapplicabilité suit son cours.
Au motif de protéger un dormeur qui ne demandait rien, combien d’ours ont jeté de pavés à la figure de la démocratie ? la protection contre le charlatanisme, s’inspirant d’un argumentaire populisme plutôt léger, a fait long feu, nous ne sommes pas concernés, et chacun dans ce pays peut s’en assurer. Bien au contraire, les institutions que s’est données la psychothérapie relationnelle, nationales et internationales, qui fonctionnent depuis de trois à quatre décennies, ont montré leur efficacité, et manifestent l’autorité morale incontestable de nos organismes responsables.
Tout le monde aura remarqué au passage que la présente rédaction du décret légalise la charlatanerie d’État de corps entiers de praticiens parfaitement ignorants de notre psychothérapie relationnelle.
Ce serpent de mer n’a jamais été aperçu que par des témoins autoproclamés. L’opposé est à craindre. D’une part l’actuel décret donne licence à toute secte de s’inscrire comme psychanalytique. D’autre part c’est en laissant jouer les ressorts institutionnels mis en place par notre profession qu’on filtrera le plus efficacement les hommes de secte. Nous encadrons nos praticiens et diminuons d’autant le risque sectaire. À noter qu’il est constant qu’aucun barrage à l’examen universitaire n’a jamais empêché un fondateur de secte d’accumuler les diplômes et de régenter les esprits très respectablement.
Nous contribuons grandement à le réduire. D’abord en prévenant par notre pratique des affections somatiques beaucoup plus lourdes, ou en contribuant à alléger celles qui se présentent déjà. Ensuite en recourant au principe de responsabilité pour soi, qui conduit ceux qui recourent à nous pour prendre soin d’eux-mêmes, à financer cette opération précisément sans demander de prise en charge par le collectif.
Bien entendu les personnes en grande difficulté financière devraient pouvoir recourir auprès des CMP à nos services, mais le serpent se mord la queue puisqu’on nous en interdit l’accès.
On connaît par ailleurs la politique du tout pillule, et ses néfastes retombées, dont un surcoût de remboursement.
Certains parlent de directive européenne en préparation, allant dans le sens d’une officialisation de nos cinq critères. Nous n’en demandons pas tant. Le simple respect d’une profession déjà existante au service des citoyens qui ne s’en sont jamais plaints, bien au contraire, devrait logiquement modérer les ardeurs partisanes. Nous ferons le nécessaire, aux côtés de nos collègues des institutions sœurs au niveau européen pour faire entendre la voix de la raison dans ce domaine.
Leur absence manifeste que ce décret entend congédier notre profession, dans le moment qu’il en confisque le nom générique. C’est du jamais vu. Non seulement on entend prévenir la formation de nouveaux psychothérapeutes relationnels, mais on veut liquider l’existant. C’est indigne d’une loi de la République.
Quand on entend médicaliser l’existence, on ne laisse aucune place à l’écoute de l’autre dans le cadre de la relation et du transfert, on ignore l’inconscient, ce qui représente un bond en arrière de plus d’un siècle. Nos psychanalystes conservateurs provisoirement privilégiés s’aveuglent quand ils se pensent mis à l’abri de notre persécution. Ils préparent un naufrage pour la psychanalyse ! Nous nous sauverons, et deviendrons leur recours, au moment de leur faillite. Nous ne voulons pas d’un régime de science-fiction style Fahrenheit 451, où tout trouble, comme dit le DSM4, serait l’affaire d’une psychiatrie dégradée à la médecine généraliste, sous-traitant à des sous-psychologues, psychothérapeutes néopsys (concurrents des psychologues) et infirmiers aux ordres, en vue de gérer le flux des usagers classés handicapés. Merci pour eux, nos concitoyens abordant la crise de la quarantaine, la question de l’entrée dans la vie, de la fondation d’un couple et d’une famille ou de son éclatement, ou encore l’angoisse du chômage, ne sont pas fous, et ne seront jamais justiciables de l’administration systématique de produits conduisant à l’assuétude ni de conditionnements opérant de faux miracles.
Ils ont besoin de liberté de parole et d’expression, dans le cadre d’une relation véritablement humaine, conduite par un professionnel compétent, dont la compétence ne passera jamais par un savoir académique administré à haute dose par des universitaires d’une discipline n’ayant rien à voir avec le type de réalité qu’ils ont appris à conduire.
On connaît la grande difficulté des psychologues à trouver des stages. En trouver pour des praticiens comme les nôtres, dans un service public qui nous en a précisément évacués, est impossible à l’heure actuelle. Nous parvenons dans nos circuits à créer des lieux de stage appropriés. Nous mettons au défit, dans le cadre d’une loi de toute façon hostile à notre type de pratique, les pouvoirs publics de faire fonctionner des stages satisfaisant à ce que nous requérons. Encore une fausse fenêtre dessinée sur le béton du mur que le ministère entend ériger, dont on se prend à se demander de quel côté se situe le ghetto.
L’État nous fait trop d’honneur de nous excommunier par décret. Surtout ne songeons pas à nous plaindre d’un régime de faveur que seule la psychanalyse dans sa gloire, notre ancêtre, put revendiquer, au cours de la première moitié du siècle dernier. La psychothérapie relationnelle saura assurer le relais, et transmettre avec les psychanalystes éclairés l’héritage commun.
Notre profession, par ailleurs un métier d’art, n’est pas domesticable, l’exercer comporte quelque allure de liberté, qui va bien avec notre philosophie de l’existence humaine. Nous choisirons si nécessaire de cheminer derrière notre propre enseigne, émise et contrôlée par nous. L’immense peuple des gens ordinaires, dont nous sommes, qui savent où nous trouver pour se retrouver, dans le dialogue d’une rencontre qu’un inconscient non officiel trouvera moyen de surprendre, attend de nous que nous tenions notre rôle et place d’humanisateurs laïcs de l’existence. Nous aurons à cœur de n’y pas manquer.