La SIHPP communique
Selon le Quotidien du médecin, la contestation de la loi Bachelot, animée par les chefs de service de l’AP-HP, prendrait de l’ampleur. Vous trouverez ci-dessous deux communiqués de presse et un texte adressé au public provenant du Mouvement de défense de l’hôpital public .
Les psychothérapeutes relationnels n’ont pas droit de cité à l’hôpital, dont la loi HPST est éponyme (1). Ils se portent néanmoins solidaires de leurs collègues qui y travaillent, car la cause de la psychothérapie axée sur le processus de subjectivation et de la psychanalyse, orientée dans le même sens, leur importe tout autant, comme il est constant que l’intérêt des patients est de se voir offrir sans exclusive le type d’écoute intersubjective, appuyée sur la psychologie dynamique qu’elles proposent, en quelque lieu que ce soit.
Cela d’autant plus que c’est dans le cadre de la loi HPST que se niche l’amendement concernant l’obligation qui serait faite à toute personne désireuse de revendiquer le titre générique de psychothérapeute d’avoir effectué l’entièreté des études de psychologie pour pouvoir y prétendre : double formation imposée aux psychothérapeutes relationnels, formation de moitié moindre pour les psychologues.
C’est dans cet esprit de résistance au gestionnarisme et aux psychothérapies de et à protocoles assistées par administration de molécules que nous répercutons ces textes sur notre site. Nous prenons part ainsi, par l’information, sur documents livrés par la SIHPP, au combat pour la psychodiversité et le maintien des valeurs humanistes à l’hôpital, qui n’a pas à devenir une entreprise comme les autres (entre nous par les temps qui courent ça n’est pas forcément une référence).
Philippe Grauer
Les médecins, chirurgiens, pharmaciens, biologistes, odontologistes de l’Assistance Publique- Hôpitaux de Paris réunis le 25 mars 2009 en Assemblée Générale à la demande de leurs syndicats et intersyndicat :
1. renouvellent leur opposition au pouvoir absolu donné par la loi HPST aux directeurs, pouvoir qui pourrait entraîner l’hôpital public dans une dérive comptable en contradiction avec sa mission de soins ;
2. affirment leur opposition à la suppression des emplois médicaux et paramédicaux dans les hôpitaux pour des raisons purement comptables, non justifiée par des objectifs médicaux ou par une activité insuffisante. Cette réduction massive et programmée des personnels médicaux et paramédicaux ne peut qu’altérer la qualité des soins et réduire l’accès aux soins ;
3. exigent que le service hospitalier regroupant les équipes médicales et paramédicales dirigé par un chef de service et un cadre de santé reste la structure de base de l’organisation des hôpitaux publics ;
4. demandent que le périmètre des services, le projet médical ainsi que la nomination des responsables médicaux, à tous les niveaux de l’hôpital, soient décidés par la Commission Médicale d’Etablissement et son président avec avis conforme du directeur ;
5. appellent l’ensemble des médecins, chirurgiens, biologistes, pharmaciens et odontologistes des hôpitaux à cesser toute collaboration avec l’administration et à se recentrer exclusivement sur leurs activités médicales ;
6. appellent l’ensemble des soignants à se réunir dans les services et dans les hôpitaux pour discuter de la loi et envisager une manifestation unitaire de défense de l’hôpital public , et mandatent les représentants désignés par l’Assemblée Générale pour rencontrer l’ensemble des soignants et les associations de patients en vue de décider de manifestations communes ;
7. appellent l’ensemble des collègues des hôpitaux de la région parisienne et de province qui partagent leurs inquiétudes à rejoindre ce mouvement ;
8. se déclarent solidaires des internes et des chefs de clinique-assistants inquiets de leur formation et de leur avenir professionnel ;
9. décideront d’autres formes d’actions en fonction des réponses du gouvernement, qui a la possibilité de faire amender la loi au Sénat.
Devant le refus du gouvernement d’accepter tout amendement à la loi HPST, dite loi Bachelot, la communauté médicale de l’AP-HP, réunie en assemblée générale le 8 avril 2009, a décidé d’appeler à l’action l’ensemble des médecins des hôpitaux.
À partir d’aujourd’hui, nous arrêtons toute participation aux activités de gestion hospitalière (Comités exécutifs locaux, Comités consultatifs médicaux, Commission médicale d’établissement, réunion de pôles, préparation du plan stratégique, etc.).
Nous informons le gouvernement et les sénateurs qui vont discuter et voter la loi que si elle n’est pas amendée, elle s’appliquera sans nous.
En accord avec l’ensemble des syndicats médicaux et de personnels de l’AP-HP, nous appelons à une journée de grève le 28 avril avec manifestation de tous les personnels de l’hôpital, praticiens, internes, chefs de clinique-assistants, infirmières, aides-soignants, paramédicaux, administratifs, techniques et ouvriers.
Nous sommes d’accord pour agir avec l’ensemble des organisations syndicales contre la suppression des emplois pour de simples raisons de rentabilité financière, et contre une vision purement comptable de l’hôpital. Nous sommes pour une gestion rigoureuse des deniers de la collectivité, au service de l’égalité d’accès à des soins de qualité.
Nous demandons la convocation d’états généraux pour une vraie réforme de l’hôpital et du système de santé.
Nous appelons l’ensemble des communautés médicales de la région parisienne et de province
à nous rejoindre pour créer un mouvement national de défense de l’hôpital public.
Nous appelons les usagers, les associations de patients et la population à se joindre à nous.
Mouvement de défense de l’hôpital public
Les personnels des hôpitaux de l’Assistance Publique de Paris ont décidé d’agir pour s’opposer au volet hospitalier de la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoires) dite loi Bachelot et aux suppressions d’emplois non médicalement justifiées.
Partisans d’une réforme de l’hôpital pour adapter ses structures aux besoins de la population et aux progrès de la médecine, les personnels de l’hôpital refusent de façon catégorique que la loi Bachelot confie la responsabilité de l’hôpital public à des directeurs gestionnaires dont la réussite sera jugée sur leur capacité à éliminer les activités de soins non rentables et à supprimer des emplois.
Les directeurs auront les pleins pouvoirs sur le projet médical de l’établissement, sur l’organisation des soins et sur la nomination des médecins dont ils pourront arrêter à tout moment l’activité. La loi prévoit la suppression des services regroupant les équipes médicales et paramédicales sans même préciser par quelles structures ils seront remplacés. Si les services sont supprimés, la cohésion des soins sera remise en cause.
Cette loi a pour seul objectif de réduire les coûts au détriment de la qualité des soins, de la sécurité des soins et de l’accès aux soins.
Si la loi est adoptée sans modification, les directeurs des hôpitaux auront toute liberté de sélectionner les malades et les pathologies considérés comme « rentables », sans tenir compte des réels besoins de la population. Ils seront de plus obligés de réduire les investissements pourtant indispensables pour assurer le maintien d’un haut niveau de qualité et l’application des progrès continus de la médecine. La réduction du nombre de personnels dans les hôpitaux, qu’il s’agisse des personnels administratifs, des secrétaires, du personnel soignant est programmée. C’est ainsi que 1 000 emplois doivent disparaître dés cette année à l’Assistance publique, et ce n’est qu’un début.
On oublie que les malades ne sont pas des consommateurs, qu’ils n’ont pas choisi d’être malades et préfèreraient ne pas fréquenter les hôpitaux. On oublie que la santé n’est pas une marchandise, pas plus que les soignants ne sont des producteurs.
Nous sommes favorables à une collaboration entre les soignants, médecins et paramédicaux, et les gestionnaires de l’hôpital. Nous sommes opposés à une soumission des soignants à un directeur omnipotent qui n’a pas la compétence pour décider seul de l’organisation des soins. Notre seul but est de défendre la qualité et l’accès aux soins, et de rendre à nouveau les hôpitaux attractifs pour les jeunes médecins et les jeunes infirmières.
Notre action contre la loi HPST dans sa forme actuelle est au service des malades. Nous sommes partisans d’une réforme de l’hôpital pour adapter ses structures aux besoins de la population et aux progrès de la médecine. Nous sommes favorables à un large débat national sur la réforme de l’hôpital, à la hauteur d’une véritable politique de civilisation.
NOUS APPELONS LA POPULATION À REJOINDRE NOTRE MANIFESTATION UNITAIRE LE 28 AVRIL À 11 HEURES À MONTPARNASSE
Mouvement pour la défense de l’hôpital public