Paris, le mardi 3 janvier 2023 à 18h00
École normale supérieure, Salle Emile Borel 29 rue d’Ulm)
Argument — Pour ce séminaire de l’année 2023, je vais étudier l’évolution du rôle des femmes dans l’histoire de la psychanalyse.
"Les hommes, psychologues eux aussi" : ainsi le mouvement psychanalytique français est-il essentiellement constitué de psychologues-psychanalystes. Il faudra aussi prendre en considération les psychiatres-psychanalystes des années 60-70, sous l’impulsion de Lacan. Tout ceci au XXème siècle, années 70, il y a 50 ans.
On comprend ici peut-être un peu mieux l’actuelle dérive du SNPPsy, dirigée par un psychologue-psychanalyste, qui voit l’avenir de la psychothérapie relationnelle dans… la psychologie, oubliant au passage (ah ! le rôle de l’oubli en psychanalyse !) l’existence de ses syndiqués simples psychopraticiens relationnels sans titre, entendons par là sans le seul titre qui compte, celui, administratif d’exercice, de psychothérapeute, soutenu par le diplôme de psychologue. Alors que notre titre d’exercice alternatif de psychopraticien relationnel existe tout à fait, soutenu officiellement par le SNPPsy, et la majorité de ses membres.
L’avenir de notre psychothérapie par pour et dans la relation (comprenant sa version "transfert") ne se situe pas en psychologie mais dans nos écoles propres. Adieu le mythe de la double formation sous couverture psychologique.
Tout ceci parce qu’au XXème siècle les psychanalystes français jouissaient (sic) de la double formation, celle de psychanalyste via les sociétés historiques, et celle, de couverture, de psychologue, diplômé universitaire.
Une dissociation s’est produite, les psychanalystes contemporains seront comme leurs collègues psychopraticiens relationnels, les produits de leurs écoles propres, extra universitaires.
Ne pas venir assister, quand on le peut, au séminaire d’Élisabeth Roudinesco à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, témoignerait d’une distraction regrettable pour nos étudiants, exception faite des provinciaux.
Sa fréquentation est libre, ne vous laissez pas intimider par l’institution. Et souvenez-vous des séminaires bondés des années 70, qui firent la gloire de la psychanalyse française.
En l’actuelle période de reflux d’une médicalisation de l’existence qui n’aura qu’un temps, soyez "résilients", soyez Résistants, venez écouter une des grandes voix qui continuent de témoigner et de chercher, dans le courant freudien, d’actuelles sources d’inspiration.
Les premières psychanalystes étaient d’anciennes patientes, des épouses de psychanalystes ou des femmes aux prises avec une souffrance et une révolte contre leur condition au sein de la société de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. La société viennoise dans laquelle est née la psychanalyse était profondément misogyne.
Dans la mesure où les femmes étaient considérées avant tout comme des mères, elles ont d’abord été cantonnées à la clinique des enfants. Plus tard, le mouvement d’émancipation des femmes et le mouvement psychanalytique se sont croisés sans jamais se rencontrer vraiment.
J’aborderai également les diverses théories de la sexualité féminine dans l’histoire du freudisme et du post-freudisme.
À partir des années 1950-1960, alors que les études supérieures se féminisent, les cursus de psychologie sont en majorité suivis par des femmes. Après 1968, celles-ci ont pris une place considérable à l’Université et dans les sociétés psychanalytiques. Aujourd’hui, dans la plupart des pays, les femmes sont largement majoritaires dans le mouvement psychanalytique, ce qui n’est pas sans conséquence pour les hommes, psychologues eux aussi, qui accèdent à cette profession.
École normale supérieure, Salle Émile Borel 29 rue d’Ulm
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