Le Collectif Pasde0deconduite s’élève vigoureusement contre les allégations de biologisation des comportements qui ruinent toute possibilité de bâtir des actions pour une prévention, prévenante, humanisante et éthique. De tels points de vue confisquent la liberté d’un être humain « de devenir celui qu’il choisit d’être » (A. Jacquard).
Le collectif Pasde0deconduite qui regroupe de nombreux citoyens et la plupart des professionnels du développement de l’enfant, de la prévention, des soins, de l’éducation et de l’accueil, dont l’action, avec 200 000 signataires de l’appel Pas de 0 de conduite pour les enfants de trois ans , a contraint le gouvernement à retirer son projet de détection précoce des « troubles du comportement » chez les jeunes enfants de la loi sur la prévention de la délinquance,
• AFFIRME que la thèse selon laquelle la pédophilie, les tendances suicidaires chez les jeunes ou l’homosexualité seraient d’origine génétique n’est pas scientifiquement fondée ni cliniquement éprouvée ;
• SOUTIENT qu’elle procède d’une conception idéologique pervertissant l’autorité de la science pour disculper l’environnement social de sa part dans l’apparition de certaines pathologies.
Une telle position rend caduques les influences sociales et culturelles et désavoue l’action de l’éducation, du soin et de la culture ;
• CONSTATE que, malgré les mises en garde sévères du Comité Consultatif National d’Éthique rappelant les risques que feraient courir au nom de la science une stigmatisation précoce des jeunes enfants, un des candidats à la présidence de la République récidive en proposant d’inscrire le destin des individus dans les cartes génétiques des chromosomes ;
• FAIT REMARQUER qu’une telle déclaration fait fi des recommandations prudentes des scientifiques dont tous les travaux actuels établissent l’étroite interaction permanente entre gènes et environnement dans le développement spécifique et singulier de chaque personne.
Nous appelons l’ensemble des professionnels de terrain et du champ de la recherche à se rassembler et s’exprimer dans le débat de société pour rejeter la primauté d’un déterminisme biologique et génétique du développement de l’enfant et de thèses hygiénistes dans l’élaboration des politiques publiques de santé, d’éducation et d’action sociale.