L’honorable parlementaire a réussi à réaliser l’unanimité. Mais pas vraiment, comme en témoigne l’article que nous vous soumettons, publié récemment dans 60 millions de consommateurs, pas vraiment pour. La mise en œuvre de la loi réglementant l’usage du titre de psychothérapeute NN crée la confusion, et l’unité de l’ensemble des personnels concernés. Les psychologues et les psychanalystes protestent, les psychiatres récupèrent, les ex psychothérapeutes s’apprêtent à troquer leur nom indument confisqué pour un autre (1) et à se présenter en bon ordre au sein du Carré psy à l’issue des grandes manœuvres en cours.
Le Cifp, au sein de l’Affop dont il est un des membres fondateurs, et aux côtés du SNPPsy, milite pour un renforcement de notre profession sous son nom propre de psychopraticien relationnel, assorti de l’agrément par les pairs, au titre du fameux cinquième critère auquel nous tenons plus que tout. En l’actuelle circonstance nous ne saurions trop recommander à chaque praticien en psychothérapie relationnelle, chaque psychothérapeute NN, chaque psychanalyste se reconnaissant dans nos critères, de peser sur la situation en rejoignant un organisme titularisant adhérant aux Cinq critères, dont le cinquième est à nos yeux déterminant. Ainsi nous serons plus forts pour affirmer ensemble notre exigence d’une profession éthique et humaniste, notre précieuse identité autorégulée. Ainsi nous continuerons de répondre comme il convient aux besoins d’une partie importante de ceux qui continuent de venir en cas de crise personnelle auprès de nous voir, rencontrer quelqu’un au plein sens à la fois humain et professionnel du terme.
Prendre soin de soi auprès d’un professionnel intelligemment impliqué, rigoureux et solidairement garant de la qualité humaine de la relation de souci, reste vital pour ceux qui y recourent et ceux qui y offrent un juste concours. Ce besoin de base doit continuer de recevoir une réponse digne et qualifiée, collectivement garantie et légitimée. Notre École est fière de compter parmi les lieux institutionnels qui y contribuent.
Philippe Grauer
L’usage du titre de psychothérapeute est désormais réglementé par décret. Mais les professionnels s’opposent à ce texte qui ne garantit pas, selon eux, une formation suffisante des praticiens.
Un décret est paru en mai. Il restreint la liste des professionnels pouvant prétendre au titre de psychothérapeute aux psychiatres, médecins, psychologues, psychanalystes et psychothérapeutes justifiant de cinq ans de pratique. À l’exception des psychiatres, tous doivent suivre une formation complémentaire dans un établissement agréé par l’État. Une inscription préalable sur un registre national mis à disposition du public est exigée.
Quand on a besoin de consulter un psy vers quel professionnel se tourner ? Cela dépend. Le psychiatre est un médecin spécialisé dans la prise en charge de ce que l’on appelle désormais les maladies psychiques (schizophrénie, troubles bipolaires, et psychanalyse (FF2P). dépression, etc.). Il est le seul psy habilité à prescrire des traitements médicamenteux. Titulaires d’un master, les psychologues, eux, sont notamment formés au diagnostic des différents troubles psychologiques. En pratique leur activité varie selon leur lieu d’exercice (scolaire, professionnel, milieu hospitalier…). Quant aux psychothérapeutes, le contours de leur métier, plus récent, sont plus flous.
« On consulte un psychothérapeute pour des problèmes existentiels: une déprime persistante, des phobies, des conflits sexuels, affectifs … « , déclare Serge Ginger, secrétaire général de la Fédération française de psychothérapie et psychanalyse — FF2P).
Des psychiatres, des psychologues, des infirmières, mais aussi des professionnels non médicaux exercent ce métier, après avoir suivi un enseignement spécifique. Mais ces formations privées ne sont pas reconnues par l’État. Pour clarifier la situation, mais aussi exclure les charlatans et tenants de doctrines sectaires, un décret est paru en mai. Il restreint la liste des professionnels pouvant prétendre au titre de psychothérapeute aux psychiatres, médecins, psychologues, psychanalystes et psychothérapeutes justifiant de cinq ans de pratique. À l’exception des psychiatres, tous doivent suivre une formation complémentaire dans un établissement agréé par l’État. Une inscription préalable sur un registre national mis à disposition du public est exigée.
Très attendu, ce décret fait l’unanimité … contre lui. « Ce décret ne préconise aucune formation à la psychothérapie proprement dite« , s’insurge Philippe Grosbois, de la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP) qui, avec d’autres organisations de psychologues, a déposé un recours auprès du Conseil d’État contre le décret. La FF2P envisage, elle (2), de renoncer au titre de psychothérapeute pour une autre dénomination (…) (3). Ce qui risque de perturber encore davantage les usagers(4). Pour que les personnes en souffrance ne pâtissent pas de ces dissensions, le ministère de la Santé devrait peut-être revoir sa copie.