Une admirable conteuse, notre Shérazade, dont la voix sans cesse renouvelle le charme. Catherine nous embarque en la compagnie des dieux comme si on y était. Laissez-vous conduire c’est si agréable. De plus tout à fait instructionnant.
Sous tous les climats, à toutes les époques, dans des langues aussi diverses que l’inuktitut des Inuits et le nahuatl des Aztèques, nous voilà embarqués dans des promenades insolites, des rencontres étranges et savantes. Dans ces histoires multiples, les unes connues, les autres non, il n’est question que de corps en chaleur, de désirs inextinguibles, de ruses et de rapts. On y croise quantité d’animaux, de breuvages, d’astuces. Et on y croit, on les voit, ils sont là, tellement le jeu du récit est chaque fois agencé au plus vif. Ce livre doit évidemment la foule de données qu’il brasse aux historiens des religions, aux anthropologues, aux bibliothèques des sciences humaines. Mais ce n’est qu’à la romancière, à son imagination et à son style que reviennent allégresse et vivacité…
La lecture achevée, on a compris qu’ils sont partout, plus vivants que jamais, pas du tout comme on les voit d’habitude. Bonne nouvelle.