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20 octobre 2005

À quoi s’occupent l’AFFOP et le SNPPsy depuis des années ?

L’AFFOP regroupe vingt-trois organismes, syndicat, écoles, sociétés savantes, groupes de praticiens, dont vous trouverez la liste et les coordonnées sur le site affop.org

Elle comporte parmi ses membres un syndicat historique, le SNPPsy, dont elle s’inspire de l’expérience. Ce dernier soutient les intérêts professionnels de ses membres. Il travaille depuis un quart de siècle à élaborer les règles fondamentales de notre profession, et à les faire connaître et reconnaître. C’est lui qui a défini les cinq critères de la psychothérapie relationnelle. La titularisation qu’il dispense dans une perspective pluraliste (rencontre avec des pairs expérimentés issus d’écoles différentes) considère radicalement la psychothérapie relationnelle comme un métier au-delà des méthodes.

En plus de sa responsabilité envers ses membres, à une époque où aucune structure ne prenait en charge le contrôle de la qualité des écoles de formation à la psychothérapie relationnelle, le SNPPsy a mis en place un cadre de reconnaissance pour ces dernières. Dans ce domaine, il a toujours pris garde de ne jamais inverser la perspective, reconnaissant d’abord les praticiens puis les écoles (pas les Méthodes, la nuance est d’importance) et non l’inverse, comme cela peut se présenter ailleurs.

En d’autres termes, l’AFFOP, à l’instar du SNPPsy, met l’accent sur la qualification des praticiens, considérant la psychothérapie relationnelle, par-delà les méthodes, comme un métier. Elle a repris à son compte à présent la fonction d’agréer les Écoles, que le SNPPsy lui a transmis. Il ne s’agit jamais de valider une discipline considérée mais, en sus de la dignité programmatique propre, de contrôler le processus de transmission.

La définition en cinq critères du métier de psychothérapeute n’a de légitimité concernant le point un — avoir accompli un travail psychothérapique ou psychanalytique personnel approfondi — que pour les psychothérapeutes pour qui la relation avec leur patient représente l’outil central du changement. Ceci les différencie des psychothérapies(1) qui font de l’utilisation de protocoles standardisés l’outil du changement. Comprendre les différences entre les psychothérapies relationnelles et les psychothérapies prescriptives est aussi important que de distinguer celles qui les séparent des psychothérapies médicamenteuses(2) .

Faire comme si ces différences n’existaient pas et mettre tous les psychothérapeutes dans le même panier conduirait à nier la spécificité des psychothérapies relationnelles et des formations des professionnels qui les exercent. L’AFFOP a dès sa création appelé à la création d’Assises des professionnels du psychisme et préconisé une organisation nationale qui les représente tous auprès des pouvoirs publics, selon un modèle analogue à celui que connaît la Grande Bretagne. Étant entendu qu’à l’intérieur de cet Office national, chaque profession devait se retrouver au sein de son propre collège, et y évoluer comme elle l’entendait.

Il est clair que ce vœu demeure utopique tant que chacune des professions du carré psy tente d’établir une hégémonie sur l’ensemble du champ. Nous pensons que chaque école de pensée a sa valeur scientifique et ses limites. Mais nos interlocuteurs — public et pouvoirs publics — ont besoin de comprendre pourquoi et en quoi nos critères professionnels (et de formation) se distinguent de ceux des TCC ou des thérapies systémiques.

Nous ne saurions prétendre légitimement parler au nom de formes de psychothérapie qui n’ont rien à voir avec les nôtres. Le faire ou laisser croire — à l’inverse psychiatres, psychologues expérimentalistes, praticiens TCC et systémiciens parlent volontiers à notre place — ferait le jeu des pouvoirs publics et de tous ceux qui, tout en proclamant que tout le monde aura sa place (dans les décrets d’application, si jamais), s’orienteraient vers l’uniformisation standardisation par le bas d’une formation de base en psychopathologie aux mains des universitaires adeptes des thérapies non-relationnelles — au sens où nous l’avons précisé.

Dans cette clarification, nos positions sont proches de celles des psychanalystes, notamment en ce qu’ils considèrent que
– la formation doit être laissée aux soins des professionnels compétents
– la théorie s’acquiert dans un processus interactif avec la pratique
– la recherche dans ce domaine n’obéit pas au même type de contraintes que les sciences expérimentales classiques.

Nous ne choisissons de camp qu’autant que nous voyons des attaques indignes être conduites contre la psychanalyse ou contre des écoles psychanalytiques — parfois par certaines organisations de psychanalystes elles-mêmes. Nous nous battons contre de pseudo expertises médicalisant la psychothérapie et la réduisant aux prescriptions et aux protocoles.

Nous considérons qu’il n’y a jamais lieu d’utiliser la peur — comme lorsqu’on a cherché à faire croire que les décrets allaient sortir en juillet 2005 ! — pour réunir des collègues qui connaissent le travail accompli depuis plus de vingt cinq ans. Nous ne cherchons pas à utiliser « les moyens modernes de communication » pour finalement prendre des décisions contre l’avis des représentants qualifiés de nos professions. C’est dans le cadre de cette éthique que nous continuerons à travailler dans nos prochaines Journées d’études et au sein des Commissions nationales sur les problèmes posés par la loi du 28 août 2004 que nous mettons en place.

L’éthique qui a guidé le SNPPsy et les organismes membres de l’AFFOP depuis leur création fut de donner par une autoréglementation appropriée des garanties au public et aux pouvoirs publics sur la qualité des professionnels qu’ils titularisent. Ce travail de qualité est reconnu. Aussi la création et mise en place dans l’opacité d’un prétendu Registre des psychothérapeutes de l’AFFOP par Bruno Dal Palu, document réunissant pêle-mêle des professionnels ayant suivi de longues formations sérieuses et franchi les processus qui conduisent à la titularisation, et les débutants dans leur formation, sans vérification sérieuse de leurs dires, avec l’objectif de regrouper de façon indiscriminée tous ceux qui se disent psychothérapeutes pour faire nombre, a conduit le CA de l’AFFOP à se séparer de ce président. Puis à procéder à la tâche considérable de réviser le Registre en question afin de le publier prochainement en n’abusant ni ses utilisateurs ni les professionnels qui y figurent, maltraités par les manœuvres auxquelles nous avons mis fin.

Part ailleurs, comme le principe du Registre Dal Palu même amélioré demeure anti-statutaire à l’Affop, celle-ci respectera les engagements pris mais strictement pour la durée promise. Un Annuaire AFFOP, édité selon nos principes, sera proposé parallèlement, puis occupera d’ici un an comme cela aurait dû être dès le départ, l’ensemble du dispositif de communication identitaire.

Voilà ce que proposent le SNPPsy et l’AFFOP en contrepartie des cotisations de leurs membres. À quoi s’ajoute beaucoup de travail non rémunéré des Administrateurs et des diverses Commissions, nécessaire à l’élaboration réellement collective de notre profession.

Le SNPPsy a commandité naguère une étude de l’AFNOR sur notre profession. L’idée était d’établir une normation interne qui fût opposable à toute tentative de discrédit institutionnel et de méconnaissance malveillante. Le débat demeure, de savoir s’il valait mieux en cette matière prévenir que courir. On peut en discuter de part et d’autre notamment avec certains de nos collègues psychanalystes.

Le fait est que le SNPPsy ensuite, en réplique à la toute première initiative de M. Accoyer, s’est trouvé prêt à élaborer la première proposition de loi sur l’organisation légale de notre profession, la proposition Marchand, reprise dans l’amendement Gouteyron lors de la discussion ayant abouti au vote de l’article 52. Le SNPPsy a soutenu ses membres lorsqu’ils ont été appelés devant des juridictions ou confrontés à des problèmes administratifs ou fiscaux. Enfin, depuis la parution de la seconde proposition de loi Accoyer, il a constamment représenté ses membres aux côtés de l’ensemble des psychothérapeutes et des psychanalystes auprès des parlementaires.

L’ensemble des membres des CA de l’AFFOP et du SNPPsy et de très nombreux membres de nos organisations ont participé aux rencontres avec les députés, les sénateurs, la presse. Avec une coopération positive avec la FFdP, avec le soutien actif qu’une partie des psychanalystes nous ont apporté, nous avons au moins obtenu la création d’un titre légal de psychothérapeute alors que la quasi-totalité des organisations de médecins psychiatres, de psychologues et de psychanalystes y était opposée.

Depuis nous avons rencontré les responsables au Ministère de la Santé pour savoir comment ils entendaient travailler à la rédaction des décrets. L’AFFOP a demandé une audience au Ministre de la Santé pour lui faire part de ses propositions à partir de la plateforme qu’elle a démocratiquement élaborée. Nos contacts avec les représentants politiques et ceux des autres professions du psychisme sont permanents.

Ça n’est pas nous qui avons déclaré pratiquer la politique de la « chaise vide », mais un dirigeant jouant les utilités et donnant à croire que le Ministère était un lieu dont il importait de faire le siège. Nous n’avons jamais rompu la relation avec les pouvoirs publics et suivons attentivement tout ce qui se passe. Nous n’entendons pas pour autant cautionner ni alimenter au mauvais moment la mise en route d’une politique qui n’est pas bonne pour la profession.

Cela se trouve corroboré par le propos de celui qui a publié qu’il était, comme nos collègues de la FFdP après leur rencontre avec le Dr Brunelle (membre du cabinet du Ministre de la Santé qui se soucie beaucoup des exigences toujours à l’œuvre de M. Bernard Accoyer), sorti plutôt mécontent des orientations esquissées par l’équipe de la Direction générale de la Santé.

Nous redoutons toujours pour notre part que les décrets d’application ne réalisent le rapt du titre de psychothérapeute au profit de ceux qui avaient organisé avec M. Bernard Accoyer la captation de la fonction psychothérapique au profit des seuls universitaires et des psychothérapeutes prescripteurs de protocoles. La médicalisation du psychisme demeure un danger actuel. Nous y veillons, avec nos alliés.

Nous garantissons à nos collègues de soutenir et représenter auprès de l’État la qualité des formations et des titularisations autour des cinq critères professionnels dont nous avons l’expérience. Nous le faisons avec l’autorité que procure une identité institutionnelle historique respectée. Toute autre promesse serait à nos yeux démagogique voire mensongère. Et comme nous avons reçu des soutiens dans tous les partis politiques rencontrés au cours de la discussion du texte de loi, nous continuons à militer avec l’espoir de continuer à être entendus, et suivis.

Nous souhaitons que tous les collègues qui se reconnaissent dans nos principes éthiques et professionnels nous apportent leur soutien dans les mois qui viennent pour les représenter auprès de l’État, et adhèrent aux organismes membres de l’AFFOP. Plus que jamais leur participation sera précieuse et indispensable.

Dans la conduite constante de la lutte pour une pleine liberté et indépendance des institutions de la psychothérapie relationnelle, nous continuerons de lutter comme nous l’avons toujours fait, au quotidien, sans effets spéciaux ni fausses promesses, pour le bon droit d’une pratique sagement autoréglementée, axée sur la reconnaissance par les pairs de la qualité de nos professionnels.

Au service de ceux qui savent très bien ce qu’ils font en recourant à nous dans leur démarche psychothérapiques, nous poursuivrons le combat pour le maintien d’une profession dont nous n’accepterons jamais la soumission, dénaturation ou déqualification. Ensemble nous lutterons contre la médicalisation de l’existence, pour une psychothérapie relationnelle et une psychanalyse de qualité.

20 octobre 2005 – correction sur l’expression carré psy (mal saisie par le moteur de recherche interne) le 14 Mai 2015 –