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19 juillet 2010

Actions contre le décret concernant le titre de psychothérapeute SNP, présentation par Philippe Grauer

SNP, présentation par Philippe Grauer

Les organisations de psychologues unies contre le décret.


Mais pas un mot de leurs collègues bientôt sans doute retitrés psychopraticiens relationnels, à la confiscation de leur part au titre générique de psychothérapeute de laquelle sans gêne ni honte ils ont applaudi, se réservant ensuite d’oublier le tout. Il conviendrait de renforcer dans les études de psychologie l’enseignement du déni en section clinique (ce qu’il en restera).

Réfugions nous dans l’esthétique et admirons le travail. C’est beau la solidarité professionnelle au sein du Carré psy.

Voici en attendant comment se mobilise le Syndicat national des psychologues. Nous rappelons à ceux qui ne seraient pas informés de la complexité du champ psy, que les psychologues et nous ne pratiquons pas le même métier, n’évoluons pas dans le même espace éthique et méthodologique (ni institutionnel puisqu’ils sont essentiellement hospitaliers(1)) et que cela va s’aggraver, vu l’orientation TCC neurosciences psychiatrie-DSM assistée par industrie pharmaceutique, que prend dans toutes les facs la psychologie. Il y aura les accoyothérapeutes médicalisés, « dont la mise en œuvre déconsidère la profession« (2) (ça fait rager les psychologues cliniciens qui ont pourtant mis en place ce qui se développe à présent) et nous, pas du tout la même chose.

À quelque chose malheur est bon. Cela confirme que cette loi demeure injuste dans son principe. Comme le rappelait il y a peu (3) aux Matinales de France-culture Élisabeth Roudinesco, « cette loi ne plaît à personne. Les psychothérapeutes qui existent depuis cinquante ans ne sont pas contents. » Elle ajoutait : « Ces systèmes d’évaluation ne vont pas, on ne peut pas évaluer le psychisme. On fait disparaître l’enseignement de la psychanalyse des Départements de psychologie. Quand on insulte 8 millions de patients, quelque chose ne va pas. »

On constate en effet que l’ensemble des organisations de psychologues proteste unanimement, mieux vaut tard que jamais, contre — soyons modestes, non contre la loi Accoyer qui leur refile notre titre, mais son application médicaliste dont ils ont cru que leur titre de psychologue les protégerait —. Las, un titre chasse l’autre et celui qu’ils nous ont ravi menace de liquider le leur.

Les organisations de la psychothérapie relationnelle unies pour la faire vivre

Il nous reste à nous nos yeux pour pleurer — comme les émotions c’est notre truc, ça va, nous en ferons quelque chose, pour pleurer la perte de notre titre, et notre vaillance pour persévérer, et faire vivre notre champ disciplinaire, celui de la relation (lire en particulier la note 3 de l’hyperlien) au sens fort du terme, comme ressort et principe de notre psychothérapie, dans un cadre professionnel heureusement non monopolisé. Il nous reste à donner toute sa vigueur à notre autorégulation, par le moyen de bonnes écoles sérieusement validées. En ce qui nous concerne l’Affop pour notre École et le SNPPsy comme référence pluraliste, éthique et déontologique, constituent des garanties honorablement reconnues par le public et les professionnels.

Le cadre du GLPR regroupant les quatre instances historiques de la psychothérapie relationnelle confortera l’édifice. Nous ajouterons au tout la touche d’élégance d’appuyer nos collègues psychologues en butte à la médicalisation de l’existence, car face à cette dernière et au tout sécuritaire de la santé mentale en marche il ne faudra pas moins de toutes nos forces réunies pour la contenir, maintenir la psycho diversité et le nécessaire contre-champ d’une psychothérapie non paramédicalisée, pour poursuivre l’alternative d’une pratique libre, aux côtés de la psychanalyse, de la dynamique de la subjectivation.

Philippe Grauer


Le SNP reste mobilisé et en lien avec les autres organisations de psychologues.

Il se propose de demander, solennellement, avec l’ensemble des organisations, audience auprès du ministre de l’enseignement supérieur et auprès du ministre de la santé afin de leur signifier que les psychologues exigent une réécriture de l’annexe du décret.

Dans le même temps, il étudie, avec le concours de juristes, la possibilité d’une contestation juridique.

En l’état actuel des textes, les psychologues n’ont pas à figurer sur des listes de psychothérapeutes dont la mise en œuvre déconsidère leur profession. C’est peut-être ce que suggérait B. Accoyer en disant que les psychologues n’étaient pas concernés…

Étant donné la surdité actuelle des ministères, signataires du décret, à nos sollicitations et alors que la motion de réaction à ce décret recueille à ce jour près de 10000 signatures individuelles et plus de 6O signatures institutionnelles, la proposition d’une inscription massive sur les listes, que nous avions dans un premier temps envisagée et pour laquelle nous avions publié une lettre type dans le but de faire valoir nos droits, pourrait apparaître comme un cautionnement du décret dont nous exigeons par ailleurs la réécriture. Elle n’est donc plus d’actualité. Si nous n’obtenons pas d’être reçus par les ministres concernés, nous envisagerons d’autres actions…