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3 décembre 2005

Alerte sur le décret sur la psychothérapie Ph Grauer

Ph Grauer

Nous arrivons en décembre et la « large concertation » ne nous a toujours pas atteint de sa vague, pas davantage que le SIUEERPP, qui devrait logiquement compter parmi les premiers concernés, au nom de la garantie universitaire, quoiqu’on puisse penser de la valeur de celle-ci en la matière.

On remarquera par ailleurs le caractère surprenant de ce texte. On s’interroge sur la manière dont le déroulement suivant :

– concertation sur un projet de texte précis qui devrait normalement être communiqué aux organismes consultés (lesquels ?) pour recueillir leur avis ;

– saisine du Conseil d’État ;

– avis de ce dernier ;

– signature et publication du décret ;

pourrait matériellement prendre place d’ici le début 2006.

Le communiqué du ministre en tout cas poursuit impavidement sur la lancée du tout premier amendement Accoyer, instaurant une discrimination (pas positive celle-là) envers une seule catégorie de psychothérapeutes, les psychothérapeutes relationnels.

Non désignés par leur nom, puisqu’on ambitionne en haut lieu de les dépouiller du titre qu’ils ont su spécifier, honorer et protéger, pour en revêtir un corps d’officiers de santé psychique qui n’a nullement besoin de cette dénomination confisquée pour exercer ses modestes talents (trois ans de formation sous la férule de la faculté de médecine) de psychothérapeutes compassionnels à protocoles.

Nous sommes tout aussi « régulièrement enregistrés dans les annuaires de nos associations« , que nos confrères psychanalystes. Mais nous n’avons pas, nous, négocié dans les corridors ministériels en 2003 une collaboration en échange de laquelle seraient dénoncés comme charlatans à faire contrôler administrativement les collègues relevant d’un autre côté du Carré psy que nous.

C’est donc sur une base inique que la DGS s’apprêterait à nous demander de collaborer à la rédaction de décrets nous imposant sélectivement un contrôle administratif, dont les modalités, fondées sur la théorie que nous rejetons du « plus petit commun dénominateur » que constitue une psychopathologie à la Vasseur, viseraient à imposer aux seuls psychothérapeutes relationnels de repasser devant une Commission préfectorale chargée de dire qui sont les « bons » psychothérapeutes.

Comme si nous n’étions pas en mesure de nous qualifier nous-mêmes, ce que nous faisons depuis plus d’un quart de siècle sans aucun problème. À l’instar, nous le répétons, de nos confrères psychanalystes, dont nous partageons le génome épistémologique et éthique à peut-être un pour cent près.

La loi qu’on s’apprête à habiller de décrets écrits dans un esprit inspiré par des rapport Inserm largement contestés par les autorités scientifiques et professionnelles, et nombre de politiques de tous bords, est rappelons-le, incohérente, fondée sur un lapsus, bancale, un article contredisant l’autre, parlant d’inscrits de droit qui n’auraient pas à se voir appliquer les modalités de contrôle de la loi tout en y étant soumis !

Une cohérence profonde existe cependant, celle consistant à créer une catégorie discriminée, celle des psychothérapeutes relationnels, les seuls hors de droit selon son esprit, contre lesquels elle constitue une arme braquée en permanence.

Les psychothérapeutes relationnels ne sont pas prêts à se laisser berner par les projets d’instauration à leurs dépens d’une catégorie de sous-psychothérapeutes, qu’on appellerait les préfectoraux, de seconde zone, régis administrativement.

Les organisations représentatives de la psychothérapie relationnelle, ainsi que leurs alliés de la Coordination psy, qui réunit des organisations majeures dans notre pays de psychanalystes, psychologues, psychiatres, sans compter les organisations de psychologues avec lesquelles nous sommes en relation de coopération, ne resteront pas sans réagir. La Coordination psy se réunit très prochainement. Nous vous tiendrons informés des développements de la situation.