Un article percutant de Laurent Joffrin, un livre remarquable de Gérard Noiriel
► Mots clés : discours réactionnaire, ultra-libéralisme, populisme, fanatisme, islamofascisme. De la parole au geste.
— lire l’excellent article de Laurent Joffrin dans le Libé du 29 octobre :
"quand une partie des polémistes d’extrême droite parlent d’un «grand remplacement» qu’on laisserait volontairement se développer pour noyer sous le nombre la civilisation occidentale, ils participent de la même pathologie (…), quand le fantasme est érigé en théorie, il fournit un cadre intellectuel à des esprits faibles, qui croient se recommander de penseurs ou d’écrivains reconnus."
— se prémunir avec Gérard Noiriel, Le venin dans la plume, Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la République. L’historien y met en lumière une matrice du discours réactionnaire à base de présupposé identitaire, et nous fournit des éléments de réponse au discours démago populo qui entre haine et peur nous menace de son invitation à la régression mortifère.
Philippe Grauer
«C’est pour éviter ce genre d’horreurs d’où qu’elles viennent que je crois urgent de mettre fin au plus vite au meurtrier "vivre-ensemble."» Renaud Camus n’en rate pas une.
Lacan soutenait que la psychanalyse est impuissante contre la connerie. Ce réalisme l’honore. La théorie du grand remplacement prend aussi bien sur des esprits éduqués, ayant fait des études. Sa portée ne se limite pas à égarer des "esprits faibles" c’est bien le problème. Quand les mises en œuvre se mettent à suivre on constate une fois de plus que l’alerte du malaise dans la civilisation reste d’actualité. Ce qui augmente d’autant la tension du ressort de notre responsabilité lorsque nous entendons autour de nous resurgir ce genre de discours infiltré dans notre quotidienneté. En tout cas à moi ça m’arrive de me retrouver nez-à-nez avec. Et vous ?
Remonter à la source pour agir sur les causes ? Nous allons retomber sur les classiques : faut-il songer à procéder au "grand remplacement" du mode de production qui ravage la planète ? ou à son encadrement citoyen ? en tout cas il faut ne jamais renoncer.
1) attention à ne pas remplacer un remplacement par un autre, on a déjà vu ça au XXè siècle.
2) cependant absolument s’abstenir de laisser faire le génie du mal, qui n’a besoin que de notre inaction.
Alors, par où, par quoi commencer ? par ne pas se laisser faire ni désorienter soi-même. Le principe de responsabilité se conjugue à la première personne. Du singulier et du pluriel. Et surtout pas n’importe comment. Le dialogue démocratique est bien difficile. Toute autre forme, dont s’abstenir, serait pire.