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19 janvier 2009

CINÉ PHILO : American Beauty Sam Mendez, réalisateur — animation Daniel RAMIREZ

Sam Mendez, réalisateur — animation Daniel RAMIREZ

American Beauty

de Sam Mendez (2000)


Commentaire de l’animateur :

Habituellement nous disons que les passions sont dangereuses et avec la tradition philosophique — stoïcisme et christianisme — nous avons appris à nous en méfier. Elles déforment la réalité, comme le montre Descartes dans le Traité des passions, et font perdre au sujet humain la maîtrise de sa vie. Mais, si cette vie tombe dans une sorte de léthargie morne et conformiste, loin de toute passion, peut-on dire encore que la liberté a un sens ? Un peu de folie, un coup de déraison ne seraient-ils pas les seules voies de salut ?

Ce film ne fait pas que dépeindre avec ironie l’American way of life, ni la superficialité, ni la vanité des jeux de la séduction ; il fonctionne comme un révélateur de la vacuité, trace le parcours d’une conversion et donne un exemple étonnant de renonciation. Les termes religieux ici paraissent tellement déplacés, vu l’esthétique du film, et vu que le moteur est le désir physique d’un homme mûr pour une Lolita. Banale aliénation du désir ordinaire ? Non, ici c’est d’une conversion à la liberté qu’il s’agit, le retour à une puissance d’être spinoziste. Le corps et le désir et le désir du corps ne conduisent pas forcément à la servitude. Cette œuvre étonnante aurait pu avoir pour sous-titre Court traité du coup de foudre ou Du bon usage des passions.


Séance suivie d’un débat philo animé par Daniel Ramirez
sur le sujet :

La passion comme défi à la liberté ? — de Descartes à Spinoza


L’Entrepôt — lieu des cultures — tel: 01 45 40 07 50

7, rue Francis de Pressensé, Paris 75014

métro Pernety

prix unique 8 €


Nouveau somptueux naufrage — à voir ensuite

Huit après ce film Sam Mendes récidive cette fois-ci en mettant en scène une crise de civilisation vécue sur le mode de crise de couple avec Revolutionary Road, d’après le roman éponyme de Richard Yates, en français Les noces rebelles, drame qu’on pourrait dire féministe.

Dans les années 50, ayant mûri l’idée d’expatrier votre couple pour sortir d’une vie dépourvue de sens en se fondant sur le salaire opulent à Paris, Europe, d’une spécialiste américaine en droit administratif pour donner à votre mari qui fait le commercial dans le plus pur ennui désespéré du bureau paysage d’une firme quelconque, l’occasion de redémarer une vraie vie, si par malheur dans l’euphorie de la bonne décision vous avec fait l’amour, et un troisième enfant qui va plomber votre époux dans sa tête, vous pouvez foncer, passion brisée, tout droit dans le mur de la tragédie de la condition féminine.

Sans compter que dans ces temps très anciens un mathématicien classé fou passé 35 fois à l’électrochoc qui lui a vidé la tête des mathématiques mais pas de son humanité, porte la parole de vérité.

Allez, participez à l’animation de Daniel Ramirez et prolongez votre plaisir et réflexion avec ce futur film culte, à cause du couple culte lui-même de Kate Winslet et Leonardo DiCaprio, vous savez, Titanic.

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