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14 avril 2017

PSYCHANALYSE ACTUELLE – INCIDENCES DU CONTEMPORAIN DANS LES PROCESSUS DE SUBJECTIVATION

Emmanuel Brassat, philosophe

Un tel programme peut faire envie. Consistant et vaste, de quoi éventer nos interrogations. Le XXIème siècle constituera-t-il un vaste tournant ou une série de virages dont le dernier… – de quel côté le dernier ?

La psychothérapie relationnelle est partie prenante avec la psychanalyse du processus de subjectivation. PHG

SÉMINAIRE À PSYCHANALYSE ACTUELLE

LES INCIDENCES DU CONTEMPORAIN DANS LES PROCESSUS DE SUBJECTIVATION

Réunions les mardi de 2017 à 21h

OUVERT À TOUS


Séminaire animé par

Jean-Jacques Moscovitz, psychiatre et psychanalyste

Benjamin Lévy, psychanalyste, enseignant, ancien élève de l’ENS


 

LE MARDI 18 AVRIL 2017 À 21:00 À L’ENS AU 45 RUE D’ULM 75005 PARIS – DANS LA SALLE DES RÉSISTANTS

avec Emmanuel Brassat, philosophe

Nous vivons actuellement une crise de civilisation, une expression qui fait écho aux analyses socioculturelles de Freud, publiées en 1930. Les éléments qui semblent faire crise dans le vécu social commun sont effectivement nombreux et c’est devenu un poncif que de l’affirmer et de s’en montrer inquiet. Dans une perspective d’abord descriptive, ils portent à la fois sur les formes politiques et sociales institutionnelles, l’organisation économique, les dispositifs culturels, les connaissances, le rapport à l’environnement physique et au vivant. Néanmoins, parler de crise de civilisation présuppose de définir ce que l’on entend à la fois par crise et par civilisation.

Dans le cadre de la mondialisation, plusieurs phénomènes de portée sociale ample semblent se déployer et se poursuivre : sécularisation religieuse, essor des nouvelles technologies et de l’informatisation, hégémonie de l’économie capitaliste, effondrement des grands récits de l’émancipation. Chacun de ces aspects doit se voir interrogé dans ses conséquences majeures, telles qu’elles furent analysées par le philosophe J-F Lyotard dès 1979 dans son livre La condition postmoderne. Ils participent à plusieurs aspects de la crise actuelle que l’on peut encore caractériser, cette fois plus philosophiquement, comme la triple crise de la légitimation, de la représentation et de l’individuation. Une telle crise se traduit encore par des affects de crise, éprouvés individuellement et collectivement et que l’on peut relever dans le vécu global. Par ailleurs, des psychanalystes observent l’émergence de ce qui a été appelé une nouvelle économie psychique et qui serait déterminée par l’extinction de l’ordre symbolique paternel inhérent aux cultures monothéistes et latines, occasionnant une prédominance nouvelle des psychoses et perversions. Est-ce là un nouveau paganisme ?

Signe de cette indétermination générale de notre temps, on se préoccupe tout autant de l’origine préhistorique de l’espèce humaine que de sa transformation ou disparition, notamment dans l’idéal annoncé et/ou préconisé d’un transhumanisme. Tout mythe fondateur ou libérateur semblant nous faire défaut, une mutation nous est annoncée, déjà pointée par l’écrivain M. Houellebecq. Ce qui paraît alors faire problème, c’est l’absence d’une commune vision du monde capable de redéfinir en son sein la condition humaine universelle. En ce sens, la (les) crise(s) a (ont) comme dispersé, fragmenté, multiplié, toute définition universelle de « notre » humanité, y compris juridique depuis 1948.

Mais quels seraient les traits constitutifs d’une telle vision commune ? Y-a-t-il déjà eu une composition cohérente de tels traits qui ait assemblé et fait tenir dans le temps et l’espace une, des civilisations ? Ces traits s’ils existent, appartiennent-ils au registre de la religion, de la culture, de la philosophie ? Pourquoi deviennent-ils des traits institutionnels communs au grand nombre, font-ils ordre, suite à des ruptures culturelles et sociales importantes ? Afin de comparer et d’éclairer ce qui nous semble faire crise actuellement avec d’autres périodes de l’histoire, il semblera intéressant de se pencher sur ce que furent les circonstances de la naissance du christianisme et des raisons pour lesquelles il fut le creuset d’une forme nouvelle de civilisation, cela à l’époque d’une précédente « mondialisation » provoquée par l’extension de l’empire romain et de la culture grecque dans le pourtour méditerranéen.

Vivons-nous aujourd’hui une transition comparable ? Ou faut-il désormais s’inscrire dans une sorte d’absence d’histoire humaine rationnelle et de perte de tout monde commun universel ? C’est autour de ce type d’interrogations que se fera notre intervention dans le séminaire de Psychanalyse actuelle.