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7 octobre 2009

Colloque AFP sur l’évaluation Philippe Grauer

Philippe Grauer

[Document : Colloque de l’Association française de psychiatrie sur l’Évaluation des psychothérapies et de la psychanalyse]

L’Association française de psychiatrie réunit en colloque psychiatres, psychologues, psychanalystes, à l’exception des tenants de la psychothérapie relationnelle. Il existe bien un Quatrième groupe en psychanalyse, bien représenté dans cet aréopage, mais pas de quatrième côté du Carré psy, entité inconnue chez nos éminents collègues. De là-haut ils ne distinguent pas les fourmis que nous sommes.

Ils vont donc se retrouver entre eux — on est mieux seul avec soi-même pour nier l’existence de l’autre que face à lui c’est vrai, seuls pour s’interroger entre eux sur les pratiques évaluatives et examiner leur influence sur la fabrique de la vérité et de la clinique.

Nul doute qu’il s’y prononcera de belles et espérons-le sages paroles. Nul doute également que notre absence programmée ne sera pas remarquée. Nous n’avons pas eu encore le loisir de prendre connaissance du prometteur ouvrage de Georges Fischman. Avoir pour préfacier Widlöcher constitue un vaste programme à soi tout seul quand on sait que notre Professeur émérite eut l’insigne mérite d’infléchir la psychanalyse vers le neuroscientisme et de la dégrader de discipline en simple métier récupérable par l’État pour tenir chacun à sa place en période de crise. De crise biosociale puisque de nos jours tout ce qui touche au social est d’abord génétique c’est cela le progrès de la « science ». Nous le consulterons avec le plus vif intérêt.

Éric Laurent étant fort lié à Jacques-Alain Miller voici la Cause freudienne réunie à « l’évaluation adaptée aux psychothérapies et à la psychanalyse« . Nicolas Duruz représente à lui (tout) seul « les psychothérapies », il est vrai que son œuvre est considérable, le voici embarqué dans cette éméritale aventure.

L’Inserm (Jean-Michel Thurin) sera présent et pondérera comme il a montré qu’il sait faire les débats qui protesteront de l’irréductibilité de la psyché dans le temps qu’il faut bien tout de même en prendre la mesure avant que l’État ne prenne les siennes.

On regrettera Roland Gori, pas si fou pour aller noyer son poisson dans ces eaux incertaines. On n’en finirait pas de commenter cette passionnante réunion. Allez-y donc voir et entendre, que vous n’existez tout simplement pas. Sans doute le pluriel nous protège : « les psychothérapies » ça n’est pas la psychothérapie relationnelle. Ça n’est pas non plus ce qu’ils ont coutume de nommer « les psychothérapeutes« , c’est-à-dire nous.

ils se retrouvent à trois, nous, le quatrième côté du carré qu’ils continuent de voir triangulaire comme il y a un quart de siècle — il faut dire que c’est de leur âge apparemment, sommes bien là, hors de leur jeu, avec notre propre système de véridiction et notre processus de subjectivation, réfractaires au principe même de l’évaluation. Ouverts sur le devenir du sujet et la difficile aventure de sa liberté.

Qui pas davantage que l’égalité et la fraternité, ne supporte l’entrave mortifère de la mesure psycho comptable.

Philippe Grauer