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19 janvier 2007

Communiqué des psychologues freudiens contre les articles 28 sexies et septies

COMMUNIQUÉ DES PSYCHOLOGUES FREUDIENS contre les articles 28 sexies et septies du projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit communautaire dans le domaine du médicament adoptés en première lecture par l’Assemblée nationale le 11 01 2007 (Paris, le 13 01 2007).

Le retour, et le passage en force et en forme d’amendement des thèses de Monsieur Accoyer concernant la formation des psychothérapeutes mobilise les psychologues freudiens.

Monsieur Accoyer est Monsieur anti-sectes, nous l’avons compris depuis la première minute et nous, qui accueillons tous les jours des sujets en souffrance, parfois du fait d’une mauvaise rencontre avec un psy en effet sectaire, ne sommes pas, tout le monde l’aura compris, pour les sectes.
On ne pourra pas non plus nous soupçonner d’être contre l’Université, nous qui avons choisi d’y effectuer le cursus requis pour obtenir le diplôme habilitant à l’exercice de la psychothérapie dans les établissements publics ou associatifs.

Simplement, nous sommes très choqués de voir s’enfler un courant d’opinion dans certains groupes et parfois jusque dans les rangs des psychologues eux-mêmes, selon lequel l’Université serait un rempart, si ce n’est LA garantie contre les sectes.

Nous ne supposons pas nos parlementaires assez naïfs pour ignorer que les sectaires les plus dangereux sont bardés de diplômes. Surfer sur internet leur sera de la plus grande utilité pour en faire le constat, s’ils ne sont déjà au fait.
Dès lors, nous refusons de nous faire les complices de lois qui, sous ce fallacieux prétexte, portent atteinte, en bloc, à tout un ensemble de personnes qui sont des collègues, qui ont contribué à traiter la souffrance psychique et faire connaître et valoir la psychothérapie et qui l’exercent, pour la plupart, honnêtement.

Ils se sont formés ailleurs qu’à l’Université ? Saluons plutôt leur créativité, leur sens des responsabilités, leur esprit d’entreprise, puisqu’ils ont fondé des instituts, des écoles, créé des structures associatives où ils enseignent à leurs risques. Soulignons la richesse que cela constitue, de sortir des sentiers battus.

Et rappelons la qualité des échanges que nous avons eus, depuis trois ans que ce fameux article 52 (1) a vu le jour, avec un grand nombre d’élus, qui ont pris à cette occasion la mesure de la grande difficulté à intervenir dans ce champ.

Alors, stigmatiser ainsi une « population » – désignons de ce terme à la mode l’ensemble des dits psychothérapeutes – nous semble injuste, injustifié, et alarmant pour l’évolution de notre pays. La liberté inquiéterait-elle les libéraux qui nous gouvernent ?

N’ayons donc pas tant froid aux yeux et faisons confiance à la communauté psy, diverse et vivante, pour veiller à ses frontières et inventer des façons de vivifier la clinique des effets subjectifs, qui est une clinique de la responsabilité du sujet. Quel intérêt la Sécurité sociale aurait-elle à y objecter, alors qu’elle a tout à y gagner ?!

Ou bien nous prépare-t-on, pour mieux nous sécuriser, une couverture médicamenteuse généralisée ? Notre exigence professionnelle est digne de cette confiance, elle l’a démontré et le démontrera encore.

N’oublions pas, enfin, que cette communauté est assujettie aux lois de la République, et que celle-ci a d’autres moyens pour lutter contre l’emprise des sectes.