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6 avril 2006

De retour du Ministère Ph Grauer

Ph Grauer

Changement de décor, de programme, d’acteurs, au Ministère de la Santé où le ministre Xavier Bertrand prend en main avec détermination une nouvelle donne dynamique après l’échec de la négociation conduite par le sous-directeur de la Direction générale de la Santé (apparentée Inserm).

Nous arrivons nous attendant à un passage en force à la Villepin, et nous voici heureusement pris à contre-pied par un avant-projet ligne basse ou ligne ouverte comme on voudra, telle que nous l’avait promise avant le 21 février sans qu’on l’ait jusqu’ici vue apparaître le Conseiller Brunelle, tout à fait raisonnable.

Le projet comporte deux sections.

I — La première inscrit sur un registre national des psychothérapeutes, à leur demande

a) les trois catégories de droit : médecins, psychologues, psychanalystes régulièrement inscrits sur leur annuaire associatif

b) les autres, nous, répartis en trois sections

• « grands-parents » justifiant d’au moins cinq années d’expérience en qualité de psychothérapeute à la date de publication du décret

• moins de cinq ans d’expérience, inscrits à titre temporaire jusqu’au 1er janvier 2010, leur maintien sur la liste au-delà étant subordonné à la production de l’attestation de formation en psychopathologie clinique tel que prévu au régime commun, art. 6

• professionnels nouveaux après la publication du décret moyennant deux conditions et une annexe :

— formation en psychopathologie clinique (article 6)

— déclaration sur l’honneur accompagnée des pièces justificatives des « autres formations suivies dans le domaine de la pratique de la psychothérapie »

— à quoi annexer le cas échéant l’attestation de diplôme relatif à une profession réglementée dans le champ sanitaire et social.

II — La seconde comporte deux articles, le 6 et le 7.

• le 6 impose une formation théorique et pratique en psychologie clinique, qui « peut être confiée à l’université ou à des organismes passant convention avec l’Université »

• le 7 définit le « cahier des charges fixé par arrêté du ministre chargé de la santé » : formation théorique de 150 heures, stage pratique d’une durée minimale de quatre mois (fractionnable en cas de besoin) dans un établissement de santé ou médico-social.

Le programme en quatre points dit qu’il faut acquérir

— « une connaissance des fonctionnements et processus psychiques;

— une capacité de discernement des grandes pathologies psychiatriques ;

— une connaissance des différentes théories se rapportant à la psychopathologie;

— une connaissance des principales approches utilisées en psychothérapie. »

Nous commenterons dans le détail ultérieurement l’ensemble du texte, et publierons dès qu’établi le Verbatim 3 de la réunion.

À chaud, avec les réserves qui restent les nôtres, nous saluons l’avancée que ce texte constitue. Sachant que nos écoles fournissent une formation de qualité élevée pour une durée de cinq années (universitaires) au moins aux psychothérapeutes relationnels qu’elles prennent en charge, nous conservons le sentiment que nous ne contribuerons pas pour notre part à la production des sous-psys que nous n’étions pas les seuls à craindre, nos confrères psychologues en particulier s’en alertant légitimement.

Une première réserve provient du fait que nous administrons fort bien la psychopathologie dont nous avons besoin, et que passer des accords avec la plupart des UFR de psychologie dominées par les TCC risque d’être sportif.

Une deuxième réserve interroge la nécessité de former les médecins au même titre que les autres.

Une troisième réserve remarquerait que nos écoles sont lisibles en filigrane dans le décret, mais en filigrane seulement, avec le risque d’effacement que cela comporte.

Et nous en nourrissons quelques autres, par exemple relativement aux craintes de rendre possibles d’ultérieures opérations sous-psys. Nous répétons qu’en ce qui nous concerne nous sommes à la hauteur des attentes légitimes du public et des pouvoirs publics relatives à la qualité des psychothérapeutes que le Snppsy titularise après sortie de nos écoles agréées.

Nous avons exposé par ailleurs que nos cinq critères et notre code de déontologie représentaient des références responsables et sûres.

Nos réserves ne nous gâchent pas notre satisfaction de la faible dose imposée en psychopathologie universitaire, suffisante vu nos cursus bien pourvus en la matière, alors que totalement irréaliste, l’avant-projet Basset prévoyait une formation de psychopathologue sur cinq années.

Nos prochaines analyses bientôt, ainsi que le texte intégral de l’avant-projet. L’espoir est maintenant dans notre camp. Les psychologues et psychiatres n’ont rien à craindre de nous. Nous entendons veiller à ce qu’ils ne perdent pas leurs positions propres, tout en ne les laissant pas tenter de nous faire rebasculer dans l’horreur en pensant ainsi lutter pour la qualité de leurs cursus. L’un ne devrait plus jamais empêcher l’autre.