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15 février 2006

Décret : non à une psychothérapie d’état SNPPSY

SNPPSY

OBSERVATIONS ET SUGGESTIONS

CONCERNANT L’AVANT-PROJET DE DÉCRET PROPOSÉ PAR LA DGS

Le SNPPsy rappelle que depuis un quart de siècle il s’est attaché à mettre en place des règles déontologiques et un dispositif garantissant une formation sérieuse et une bonne pratique de la psychothérapie relationnelle, garantie fondée sur la dimension irréductiblement personnelle de la transmission de la théorie, de la méthodologie et de la clinique par le biais d’une didactique expérientielle.

Cette mise en place s’est trouvée complétée par l’institution des cinq critères à partir desquels il titularise ses professionnels, oblige tous ses membres et se porte garant de leur exercice :

● Travail sur soi approfondi

● Formation spécifique (minimum de cinq à six années, comportant bien sûr la psychopathologie nécessaire)

● Supervision tout au long de l’exercice professionnel

● Engagement à respecter les règles déontologiques (code émis et appliqué depuis vingt années)

● Reconnaissance par une commission de pairs.

L’avant-projet de décret constitue un déni tant des organisations, institutions de formation et professionnels que le SNPPsy réunit et représente, que de tous ceux et celles qui recourent à eux et leur font confiance, depuis des années, au quotidien des difficultés de leur existence.

Ce décret, de stricte orientation médicale et universitaire (limitée à la psychologie), n’assure aucune prise en compte des filières privées de formation et des procédures de titularisation créées par le travail compétent de toute une génération qui en a fait une profession honorable dont notre syndicat est légitimement fier.

Le point d’orgue de ce déni réside dans des dispositions transitoires inacceptables qui ne fournissent aucune des garanties traditionnelles des clauses de grand-père puisque les professionnels qui ne sont pas inscrits de droit mais exercent pourtant leur profession depuis de nombreuses années à la grande satisfaction de leurs psychothérapisants :

– ne bénéficient d’aucune inscription à titre temporaire

– sont soumis à une procédure de validation qui ne tendra au mieux qu’à leur donner la possibilité d’accéder à la formation minimale commune en psychopathologie clinique de niveau master.

Ce déni se double d’une conception de la formation spécifique à la psychothérapie qui conduit à médicaliser les affaires de l’âme en établissant une liste de psychothérapies officielles prétendument « validées scientifiquement » ce qui constitue un abus de pouvoir car il n’appartient pas à l’Administration d’interférer dans des débats épistémologiques qui relèvent des sociétés savantes et de l’Université.

Enfin l’annonce tardive que la concertation serait bouclée en deux réunions, la première consacrée à la communication par l’Administration de son avant-projet aux 27 organisations concernées, la transforme en consultation-éclair. Nous contestons le principe d’un débat conduit dans de telles conditions dans ne matière aussi importante que la confiscation de son nom à une corporation toute entière, au travail depuis les années 60, héritière de la psychothérapie institutionnelle et de la psychologie humaniste américaine, sans confrontation ni négociation sérieuses.

Nous affirmons que le sort d’une discipline en sciences humaines aussi importante ne saurait relever d’une telle procédure, et alertons nos collègues psychiatres, psychologues et psychanalystes, avec lesquels nous partageons l’espace du Carré psy, du danger pour elles-mêmes à laisser de telles méthodes s’instaurer.

En l’état de ces constatations le SNPPsy ne peut que :

● rejeter l’avant-projet dans sa conception actuelle

● demander sa réécriture complète selon les principes suivants :

— que la psychothérapie non médicale, œuvrant dans la cadre du processus de subjectivation, à laquelle se rattache la psychothérapie relationnelle, soit reconnue, différenciée et demeure parallèlement responsable de ses filières de formation et de ses procédures de titularisation

— que (et ceci reste valable quel que soit le résultat de la réécriture), les professionnels en exercice dûment habilités et reconnus bénéficient d’une véritable clause du grand-père.

Rien n’empêcherait alors, sur un véritable pied d’égalité, et sans obligation, des accords mutuellement avantageux entre nos écoles et l’université, non réduite à la faculté de médecine et aux UFR de psychologie, conformément à nos souhaits exprimés depuis très longtemps.

Cela afin que soit préservé en toute équité le titre de psychothérapeute relationnel, attribué par ses instances représentatives.

Ce texte sera soutenu à la seconde réunion dite de concertation au Ministère de la Santé le 21 février.

Le Verbatim en sera produit par Ph. Grauer et diffusé ici-même.