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1 mars 2023

TRANSITIONS PSYCHOSOCIALES dimanche 26 mars 2023

ANIMÉ PAR CLAUDINE SCHALCK

Les différents aspects des processus du deuil seront abordés plus spécifiquement dans le cadre du décès mais aussi de la fin de vie, de la dépression, de l’avortement volontaire ou médical, et de la séparation.


Mots clés : deuil mélancolie, séparation, effondrement, avortement, tristesse/joie.

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travail du deuil

La première analyse du deuil se trouve chez Sigmund Freud en 1917 dans son ouvrage Deuil et mélancolie. Il y décrit le travail psychologique nécessaire pour se séparer de l’être aimé, sous le terme de Trauerarbeit, travail de deuil. Ce n’est pas un état, mais un processus psychique consécutif à la perte, douloureux pour le sujet, mais à l’issu duquel il pourra se réconcilier avec lui-même, et sous une certaine forme, avec ce qui a été perdu.

domaine émotionnel normal

Être malheureux en cas de perte de son autre n’est pas d’entrée de jeu anormal. On n’oubliera pas que la séparation, la perte et le deuil ne sont pas psychiatrisables comme l’induit statistiquement le DSM, qui pathologise à tout va. Elles relèvent de l’axe sécurité et  pérennité de l’espèce sur lequel se rapporte chez Plutchik celui de joie / tristesse. Affaire de libération émotionnelle en relation auprès d’un professionnel compétent.

affliction mal travaillée

L’affliction réprimée peut devenir une posture existentielle chronique, et l’aide au travail émotionnel dans le cadre d’une thérapie relationnelle émotionnelle nécessite que le praticien ait, en ce qui le concerne, déjà travaillé personnellement cette zone psychique.

médication momentanée

Évidemment, en cas d’effondrement sans remontée de l’ascenseur psychique, une médication appropriée peut aider à traverser l’épreuve. À condition de ne pas se substituer purement, simplement et mécaniquement  au "travail de deuil", lequel s’effectue en relation au jour le jour, le temps qu’il faut, conjointement au recours psychiatrique.

 réorganisation psychique à deux niveaux malaise/maladie

Faute de quoi il est à redouter une chronicisation médicamenteuse de longue durée — stabilisation au titre de handicap en médicalisation de l’existence, sans thérapie relationnelle sur le temps long pour accompagner le processus et lui donner tout son sens. Le cas de se demander si ça en vaut la peine.

PHG

cicatrisation

Le deuil est un processus psychique naturel de « cicatrisation », un cheminement incontournable et nécessaire pour retrouver un équilibre intérieur face à ce qui est perdu mais qui a été aimé et investi. La souffrance de la perte est à la hauteur de l’investissement. De ce fait, le deuil concerne tous les événements qui auront suscité une telle blessure, toutes les pertes, les séparations, les abandons, les ruptures de l’histoire personnelle. Le deuil n’est pas un phénomène pathologique puisque son processus tend vers un rétablissement physique et psychique. Et si les processus mis en jeu sont les mêmes, quelle que soit la perte en cause, chaque deuil peut en réactiver d’autres plus anciens, auxquels il fait écho, rendant ainsi encore plus difficile l’acceptation de la perte. Ses tumultes culminent néanmoins dans la perte de l’être cher, en particulier la perte d’un conjoint, d’un parent ou d’un enfant pour qui ce processus montre quelques spécificités.

deuil périnatal

En particulier, le deuil périnatal ressemble à un deuil normal rendu beaucoup plus compliqué, dans sa dynamique et son évolution par son contexte. Lorsqu’il s’agit d’un enfant à naître ou à peine né, un enfant potentiel, à l’existence parfois fugitive, parfois incertaine, les processus du deuil en eux-mêmes seront entravées, du peu de souvenirs ou de vécus partagés avec l’enfant. Celui-ci reste de ce fait surtout imaginé sans pouvoir être intégré vraiment à une réelle perte extérieure à soi, à l’image du deuil impossible, en l’absence de dépouille du défunt. D’autre part, la perte se complique pour la mère avec l’éprouvé physique. L’enfant mort, qui avait été porté vivant dans la chair propre, devient tout à la fois une réelle perte de soi, corporelle et imaginaire.

trois moments

Le deuil a des effets considérables sur la santé physique et psychique, bien qu’ils soient le plus souvent méconnues y compris par les professionnels eux-mêmes. Généralement le deuil comprend trois moments successifs qui fluctuent et s’entremêlent fréquemment. Le choc initial de la perte est suivi d’une désorganisation psychique, avec un vécu dépressif, où les affects de tristesse sont souvent accompagnés de sentiments de solitude et de vide. Le vécu est chaotique, avec un tourbillon de sentiments et d’émotions, des étapes qui se chevauchent, des temps de répits et des recrudescences. La culpabilité est une constante et l’intensité de la douleur résulte de la valeur personnellement accordée à ce qui a été perdu. Le rétablissement, quant à lui, manifeste d’une réorganisation psychique qui permet au sujet d’acquérir la possibilité de vivre en l’absence de la perte.


dimanche 26 mars 2023

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