Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat
Certes le pire n’est pas fatal, mais la menace n’en est pas écartée. Nombre d’électeurs de gauche conservent le souvenir cuisant d’un Macron inflexiblement libéral imperméable à la sensibilité populaire, de surcroît favorable à une loi de flexibilité jugée inadmissible. En conséquence de quoi nombre d’entre eux sont pour l’instant décidés en tout état de cause à ne pas aller voter pour lui. Mesurent-ils les conséquences d’un tel mouvement d’humeur, aussi légitime qu’il puisse être ? veillons à ne pas nous tromper de colère. La droite cruellement éliminée fera son devoir républicain, car il y a urgence. L’urgence est la même pour tous les républicains, donc pour tout le peuple de gauche, insoumis compris, d’habitude discipliné en la matière ! ça n’est vraiment pas le moment d’y manquer.
Car le fascisme n’a pas besoin de votes favorables supplémentaires, un peu lui suffira, sa base se consolide et s’augmente, mais pas à faire peur c’est le danger. Il a seulement besoin qu’on lui laisse le champ libre. Craignons que face à un Macron fragile, une étrange conjonction des extrêmes, extrême gauche rageuse, extrême droite odieuse, n’aboutisse à faire passer le Front de la haine comme par inadvertance. Rien, absolument rien, n’est joué d’avance. Un coup de Trump à la française reste toujours possible.
Procédons par ordre, éliminer le danger toujours imminent pour commencer, et régler nos comptes politiques dans le ballet du quadripartisme à venir aux législatives. Ne pas se tromper d’échéance. Surtout pas. Sinon ensuite il n’y aura plus d’échéance, seulement la déchéance.
La psychothérapie relationnelle, pas davantage que la psychanalyse, ne tiendra sous le fascisme. Or la texture de la bande familiale des Le Pen est de type fasciste. Nos amis allemands ne s’y trompent pas, et parlent bien d’extrême droite, au sens du totalitarisme, ça fait tellement peur qu’on n’ose pas y croire, mais oui c’est bien la Bête, sous son nouvel emballage. Nos jeunes qui ne l’ont pas connue ne l’identifient pas sous le visage « banalisé », « apaisé » c’est ça, des gars de la Marine qui vivent de la haine de l’autre. Surtout ne risquons pas un retour aux années brunes, même sans les chemises, c’est trop terrible, et encore résistible. Que chaque psy prenne ses responsabilités vis-à-vis de sa profession et de ses valeurs. C’est maintenant qu’il est temps de se mobiliser contre le malheur.
Ensuite, ensuite seulement, on continuera de faire de la politique, car on pourra encore en faire.