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17 décembre 2018

FEHTI BENSLAMA : POMMIER DE DISCORDE CONTRE UN PSYCHANALYSTE HONNÊTE par Élisabeth Roudinesco pour la SIHPP

À quand le hashtag « calme-toi un peu » ?

par Philippe Grauer

Gérard Pommier a laissé tomber de lui une pomme talée, qu’il espère en forme de bombe. Que faire ? du procès, ce à quoi Fethi Benslama a dû se résoudre. Une enquête. En cours. Une prise de position et la publication de documents, que voici.

La psychanalyse en grand danger de se voir évincée de la psychologie clinique à l’université avait-elle besoin de semblable conduite de guerre civile en pareille circonstance ?

Le hashtag "balance ton porc" peut fonctionner comme contrepoids puritain parachevant la perversion sous figure de la combattre. Décidément, et la clinique et la politique c’est complexe. Quant aux "grains", ils peuvent se déposer à tout moment sur n’importe quoi. Désolant tout ça. Évidemment ça n’ébranle que le sérail. Encore heureux. Mais comme en pareil cas il y a toujours risque d’éclaboussures, mieux vaut exposer et s’exposer pour participer à l’établissement de la lumière.

En qualité de Vice-Président de la Société d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse, j’ai tendance à prendre fait et cause pour sa Présidente. Connaissant et appréciant de longue date Fethi Benslama, je le fais bien volontiers, au nom de la grande estime que je lui porte, n’oubliant pas non plus qu’aux moments les plus difficiles de la bataille des charlatans, il ne cessa jamais de nous appuyer, nous, "les psychothérapeutes" qu’il fallait chasser du temple psy, comme le sont à présent les psychanalystes qui nous vouaient aux gémonies. PHG


COMMUNIQUÉ de la SIHPP
16 décembre 2018

Vous trouverez ci-dessous un communiqué d’Élisabeth Roudinesco, présidente de la SIHPP. Il concerne notre ami Fethi Benslama, actuellement objet d’une campagne de presse calomnieuse. Le communiqué  est suivi d’un échange entre Élisabeth Roudinesco et Gérard Pommier à propos de cette affaire, échange qu’il nous semble important de publier.

CAMPAGNE DE PRESSE CONTRE FETHI BENSLAMA

par Élisabeth Roudinesco, Présidente de la SIHPP

Membre du CA de la SIHPP,  président de l’Association Jenny Aubry, professeur des Universités, psychanalyste,  professeur de psychopathologie et directeur de l’UFR d’études psychanalytiques à l’Université de Paris – Diderot,  Fethi Benslama est aujourd’hui l’objet d’une campagne de presse calomnieuse orchestrée depuis  septembre 2018 par Gérard Pommier, psychiatre, psychanalyste, professeur des Universités émérite, membre de l’association Espace analytique. S’affirmant comme le protecteur des femmes victimes de harcèlement et comme un adepte du hashtag « Balance-ton-porc »,  il accuse Fethi Benslama, sans la moindre preuve, d’être l’auteur de violences sexuelles envers des collègues et doctorantes de l’Université de Paris-Diderot.

Il l’accuse également de traiter les Jihadistes comme des malades mentaux irresponsables et non pas comme des criminels, faisant référence aux États-Généraux « psy » sur la radicalisation (EGpsyR), dont Benslama a été l’initiateur et qui se sont déroulés avec succès  les 20-22 septembre à l’Université  Paris-Diderot. S’affirmant comme un spécialiste du Coran et de la Bible, ainsi que des questions de terrorisme, Gérard Pommier avait proposé une communication qui n’a pas été retenue par le comité d’organisation des EG-psyR. Il en a apparemment conçu une immense rancœur.

L’affaire est désormais sur la place publique depuis la publication, dans Médiapart du 13 décembre 2018, d’un article entièrement à charge contre Fethi Benslama sous la plume de  la journaliste Lenaïg Bredoux. L’article est suivi d’une réponse très argumentée de Fethi Benslama.

Une enquête administrative a été diligentée par la présidente de l’Université de Paris VII, Christine Clerici, à la suite d’une plainte rédigée par des personnes dont nous ignorons les noms.

Par ailleurs, un procès au pénal est en cours entre Fethi Benslama et Gérard Pommier. Outre le soutien de ses collègues universitaires et de la SIHPP, Fethi Benslama a reçu celui de plusieurs doctorants qui se plaignent d’avoir été harcelés par les accusatrices de leur directeur de thèse.

Nous continuerons à vous informer des suites de cette affaire.


DOCUMENTS

Voici l’échange de courriels entre Élisabeth Roudinesco et Gérard Pommier à propos de cette affaire.

Bonjour Élisabeth,
Peut-être n’êtes-vous pas encore informée de l’article publié jeudi dernier à la une de Médiapart concernant les agissements de Monsieur Benslama (qui n’a jamais exercé la psychanalyse ni n’a aucune formation en ce sens). Vous qui êtes historienne, vous serez peut-être intéressée pour écrire la grande mise en scène perverse qui ait jamais été faite dans l’histoire de la psychanalyse.
Bien amicalement
G. Pommier


Cher Gérard
Vous confondez le noble métier d’historien avec celui de délateur. Comment pouvez vous imaginer que je souscrive à vos injonctions ? Je vous ai déjà dit, quand vous m’aviez informé de vos agissements, que vous feriez bien d’aller vous reposer à la campagne. Je me souciais sincèrement de votre santé. Et voilà que maintenant vous diffusez de fausses informations sur la formation psychanalytique de Fethi Benslama.
Aussi est-il de mon devoir d’historienne de vous répondre avec des faits  avérés dont je me porte garante.
Fethi Benslama a reçu une formation psychanalytique classique s’une durée de cinq ans avec Odile Michalet, proche du Quatrième groupe et décédée en novembre 1979. Elle recevait ses analysants au 148 rue de Rennes. Il a ensuite été supervisé pour ses cures par Pierre Fédida (1934-2002), membre de l’Association psychanalytique de France (APF), lequel a dirigé sa thèse avec un jury prestigieux. J’étais là et je me souviens fort bien du débat qui a eu lieu à cette occasion avec Jacques Derrida. Fethi Benslama a également travaillé avec Georges Devereux (1908-1985), psychanalyste et anthropologue, directeur d’études à l’EHESS, à propos de cas de migrants.
Contrairement à ce que vous affirmez Fethi Benslama pratique la psychanalyse depuis 1987. Je le sais d’autant plus que je lui ai envoyé des patients. Quant à votre opinion ridicule sur cette prétendue grande mise en scène perverse dont j’aurais, selon vous, le devoir de rendre compte, permettez moi de vous renvoyer à vos fantasmes.
Bien à vous
É. Roudinesco


COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 17 DÉCEMBRE 2018

par Maître Valentine REBÉRIOUX, avocate au Barreau de Paris

Monsieur Fethi Benslama, Professeur de psychopathologie clinique et Directeur de l’UFR Institut Humanités Sciences et Sociétés près l’Université Paris-Diderot Paris 7, a pris connaissance des accusations portées anonymement contre lui dans un article publié par Mediapart le 13 décembre 2018.

Il s’étonne que Mediapart prenne le parti de titrer sur de prétendues « violences sexuelles » pour ne finalement égrainer que des faits qualifiés par la journaliste elle-même de « comportements inappropriés » et « anodin[s] », attestant ainsi de la dérive préoccupante du site d’information au regard de la déontologie et de la probité.

Monsieur Benslama dénonce ce qui s’apparente à une tentative de lynchage médiatique alors même qu’une enquête indépendante et contradictoire est actuellement diligentée par l’Inspection générale de l’éducation nationale et de la recherche à laquelle il entend pleinement coopérer.

Cette tentative d’instrumentalisation de la presse par les adversaires au sein de l’institution universitaire de Monsieur Benslama ne peut que porter atteinte au légitime combat féministe et aux dénonciations des véritables violences sexuelles désormais à l’œuvre depuis plus d’un an.

Monsieur Benslama entend scrupuleusement veiller au respect de la présomption d’innocence à laquelle il a le droit et réservera ses déclarations à la Justice, ainsi que les éléments en sa possession prouvant le caractère mensonger des allégations contenues dans l’article.


par Élisabeth Roudinesco pour la SIHPP