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29 novembre 2013

Georges Guye – sculptures à Châteauneuf-le-Rouge par Philippe Grauer

Notre site est en chantier, bientôt vous verrez les résultats. Sa nouvelle version comportera une rubrique Autres choses. où faire paraître des brèves concernant l’art et l’actualité philosophique et littéraire, si liés à notre profession, qui rappelons-le est un art.


par Philippe Grauer

Jo Guye, tours et détours

[Image : Sans titre]

Avant même de bénéficier de cette nouvelle grille voici donc un événement local qui mérite qu’on le signale. Un galerie militante qui ferme, quel dommage, juste avant ses 20 ans, la galerie Alain Paire. Elle clôt sa brillante carrière par un feu d’artifice. On peut admirer dans le beau lieu qui les accueille Georges Guye, l’ami sculpteur que nous avons saisi intégré à une des œuvres, au sein d’une distribution brillante d’artistes parmi lesquels il n’y a vraiment rien à jeter, il faudrait nommer tout le monde, en voici une pincée, Serge Plagnol, Jean Amado, Vincent Bioulès, Myriam Louvel-Paoli. C’est vraiment de bonne qualité, pas si cher que ça en plus, et mérite amplement le déplacement.

interpellation participative

Revenons un instant sur Jo Guye. Vous voyez ce groupe auquel il appartient presque, occupé à être ensemble, en relation. On se dirait au théâtre, la pièce qui se joue on ne sait on vient d’arriver, ça vit. Monsieur et Madame Résine, en hauts de forme 1830, s’expliquent, gestes emboîtés, un témoin les regarde, il arrive, participe à mi distance, de tout son corps, ce serait Jo, étonné, esclaffé. Un autre, en grillage, transparent, assis là, décale et cale la scène. Il est là, pointe du triangle général, pointillé chargé de représenter l’ensemble des autres. C’est depuis cet aboutissement de la ligne de fuite que la scène se construit. Le monde serait-il à l’envers ? Les protagonistes sont nus, sol de blocs de roche, bord de mer, l’esclaffeur a les pieds dans l’eau. Comment tout cela opère ? Ce serait Jo le témoin direct, mais il se trouve que sur la photo le vrai Jo y est, son geste à son tour dans la scène pris. C’est que Jo, en bon esclaffagiste, vous a déjà embarqué. Comme avec les Ménines commentées par Foucault, vous, qui arrivez là, vous appartenez au moment, au dispositif. Jo Guye fabrique des instantanés. Vous arrivez, vous voici capté(e). Qu’est-ce que vous vous mettez, pris à partie, interpelé(e) en qualité de passant(e), à éprouver, témoin participatif – je renonce aux fausses fenêtres avec le féminin, on dira que le masculin fonctionne comme neutre, mais dans les sculptures de Jo, pas de neutre – oui, qu’éprouvez-vous que pensez-vous, qu’est-ce qui surgit en vous, le surveneur pris au jeu d’invisibles rets, capté, activé/e, captif – captivé/e ? et parfaitement libre, c’est vous qui jouez. Circulez il y a quelque chose à voir. Voyez vous-même.

À peine sorti de là poussez plus loin où se trouve un carré de vignes. Ça recommence, mais tout autrement. Ce redoutable promeneur a plus d’un tour dans son bâton. Laissez-le vous emmener.

À voir sans plus tarder. Sans compter que le lieu où l’on peut admirer tout cela, l’admirable mairie de Chateauneuf-le-Rouge, tout près d’Aix, à elle seule mériterait la visite (ne pas manquer le parc derrière).

Allez courez vous faire plaisir et vous réjouir de belles découvertes.