Note : cet Heidegger écrit bien sur l’humain. Ça ne l’a pas empêché de ne jamais desserrer la mâchoire jusqu’à sa mort pour commenter la Shoah de ses petits copains. Kolossal silence. À part ça, inspirons-nous de ses belles paroles.
PHG
Cher(e)s ami(e)s,
Le Centre psychothérapique St Martin de Vignogoul et l’équipe d’ISADORA sont heureux de vous inviter aux XIèmes Journées de Printemps qui auront lieu les :
Vendredi 25 et Samedi 26 Mai 2012
et auront pour thème:
« Ce qui est le plus utile, c’est l’inutile »
« Ce qui est le plus utile, c’est l’inutile. Mais expérimenter l’inutile reste pour les hommes d’aujourd’hui ce qu’il y a de plus difficile. L’utile est compris comme l’utilisable pratique à finalité technique immédiate, comme ce qui produit un effet quelconque avec lequel je peux faire du commerce et de l’industrie. Il faut arriver à voir l’utile au sens du salutaire, c’est-à-dire en tant que ce qui amène l’être humain auprès de soi. »
Ainsi Martin Heidegger s’adresse-t-il en 1963 à Medard Boss, psychiatre zurichois.
Toute démarche de soin suppose de s’intéresser à l’autre, à soi et au monde au-delà des apparences. La rencontre avec nos patients confirme chaque jour les richesses d’un tel engagement. Encore faut-il conserver cette « capacité de rêverie » (Bion) qui laisse place à la singularité de l’autre, exercice quotidien qui prend valeur de lutte au regard des vicissitudes actuelles de nos civilisations.
En avançant, au cours de ce colloque, sur quelques « chemins qui ne mènent nulle part », nous toucherons peut-être à l’utilité essentielle de l’inutile.
Le programme vous sera transmis prochainement.
Nous espérons avoir le plaisir de vous compter parmi nous.
Amicalement.
L’équipe d’ISADORA
La faculté de l’inutile, 1978, merveilleux roman antitotalitariste de Iouri Dombrovski. Voici ce qu’en dit Hélène Châtelain .
(…) l’auteur de ces dernières lignes de La Faculté de l’inutile : « Le soleil déclinait, le peintre pressait l’allure. Il portait béret couleur de feu, pantalon bleu à passepoil doré, cape verte à rubans, et un tambourin à broderies cendre et flamme pendait à sa hanche. Il ne se vêtait de la sorte ni pour autrui ni pour soi, mais pour Mercure, pour Mars, pour le Cosmos […]. Et les sages Martiens, qui nous observent par instruments ultra-sensibles, se demandaient comment pareil miracle de lumière pouvait jaillir d’un incolore magma d’humanité. Seuls les plus doctes savaient que ce miracle s’appelle le rêve, phénomène lumineux qui atteint son maximum d’intensité lorsque la terre dans son mouvement planétaire entre dans la zone d’ombre du Cancer et du Scorpion, et que la réalité devient intolérable parmi ces émanations maléfiques. »
Parabole de cette écriture flamboyante que Iouri Ossipovitch Dombrovski arracha à la nuit – lui que dans le camp on appelait Don Quichotte, parce qu’il avait des bras immenses en ailes de moulin. Roman policier, politique fiction, conte philosophique, métaphore superbement baroque, ce roman ne ressemble à aucun autre. Il ressemble à son auteur qui deviendra l’écrivain le plus visionnaire, peut-être, du monde totalitaire.