No comment.
Blog de Michel Rotfus, Médiapart
26 Novembre 2011
Par Michel Rotfus
Voilà maintenant que la secte de Jacques-Alain Miller et de sa famille (concubine comprise) prétend s’en prendre aux écrivains après avoir vomi les historiens.
Ainsi la pauvre Delphine de Vigan, auteure d’un magnifique roman sur la folie de sa mère (Rien ne s’oppose à la nuit, Lattès), est-elle prise à parti par une certaine Aurélie Pfauwadel, sortie tout droit d’un divan sectaire, pour avoir osé (p. 275) raconter l’épisode tragique au cours duquel sa mère a tenté, en 1980, d’agresser Lacan, quelques temps avant la mort de celui-ci. La scène se passait au 5 rue de Lille et Lacan avait alors réagi avec violence, comme cela était fréquent à cette époque, puisqu’il était aphasique comme l’a d’ailleurs rappelé maître Kiejman lors du procès intenté à Élisabeth Roudinesco. Aphasique et atteint de troubles cérébraux : voir mon blog du 17 novembre
De nombreux autres témoignages existent et ont été publiés. Le vieux maître a frappé à son tour la mère de Delphine (Lucile). Et Delphine commente cette scène en écrivant ce que tout le monde sait “À la fin de sa vie, Lacan recevait des patients toutes les dix minutes pour des sommes astronomiques et, atteint d’un cancer qu’il refusait de soigner, n’en faisait plus grand cas. Pas plus que d’une femme en pleine crise de délire surgie dans son cabinet. Voilà ce que Lucile m’a dit. Je n’ai jamais cherché à vérifier cette version. Je l’ai crue.”
Et cela ne plait pas à la secte Miller qui entend maintenant censurer les écrivains. Et pourquoi pas leur faire un procès? Dans le monde manichéiste de Monsieur et Madame Miller (et de leurs concubins), Lacan n’a pas le droit d’avoir été vieux et malade à la fin de sa vie. Lui dont on sait qu’il était capable, lors de ses visites à sainte Anne, de calmer des fous dangereux, de savoir leur parler, sans aucune crainte, il était à la fin de ses jours terrorisé, non seulement par la conscience qu’il avait de sa mort proche mais aussi par ce qui surgissait devant lui : les patients fous ou névrosés auxquels il ne savait plus parler. De ça la famille ne veut rien entendre. Sus aux écrivains, comme aux historiens! Voilà encore une manière pas très catholique d’enterrer Lacan : non pas des funérailles dans le genre Habemus papam mais le déni de son état.
Allons les millériens, famille et tribu confondues, vous êtes décidément bien plus féroces envers Lacan que tous ceux qui, humblement et avec émotion, savent parler des angoisses du vieux maître. Vous nous flanquez la trouille : je ne suis pas prêt à venir en analyse sur vos divans ni à conseiller d’y aller…