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7 décembre 2010

L’Affop : dernières nouvelles Arlette Gastine

Arlette Gastine

Décembre 2010. Où en sommes-nous de notre profession ?


Ce texte fait le tour de la situation actuelle et nous vous engageons à en prendre soigneusement connaissance. Il complète notre éditorial, qui lui même se conjugue avec d’autres textes édités sur ce site, notamment la rubrique Devenir psychothérapeute NN ou psychopraticien relationnel.

Attention. La terminologie toute récente distingue encore confusément parfois entre le nom de métier psychopraticien, ouvert à tout praticien qui y prétendra, et le titre auto réglementé de psychopraticien relationnel (Affop.) (1) Tout cela mériterait un prochain article : notre profession, son nom, ses titres.

Le samedi 22 janvier au cours du colloque Sauvons la pratique se préciseront à ce sujet au cours d’un débat ouvert désignations, analyses et résolutions communes.

Alors, bonne lecture et à bientôt !

Philippe Grauer


Face à une loi et une réglementation que nous persistons à considérer comme iniques, nous avons poursuivi le combat législatif, comme nous nous y étions engagés auprès de vous.

Recours devant le Conseil d’État

En effet, nous n’avons pas baissé les bras ! L’Affop et le SNPPsy ont déposé un nouveau recours devant le Conseil d’État contre le décret n° 2010-534, paru au Journal Officiel du 22 mai 2010 et les arrêtés des 8 et 9 juin 2010 qui l’accompagnent.

Nous ne sommes pas les seuls, car plusieurs associations de psychologues se sont réunies pour exercer le même type de recours. Les psychologues à propos des psychiatres, les psychothérapeutes à propos des psychanalystes. Tous faisant valoir l’inégalité devant la loi qui encadre notre titre.

Quant aux psychanalystes, l’action de certains d’entre eux, issus pour la plupart du Groupe de Contact et réunis dans l’Association Analyser sous l’égide de F.R. Dupond-Muzart, dans leur souci d’éviter de nouvelles créations d’associations de psychanalystes que pourtant la loi autorise, pourraient même aller jusqu’à demander un encadrement par l’État de la psychanalyse, soit de leur pratique ou plus probablement de leurs associations.

Hélas dans cette bataille, chacun ne peut que chercher à défendre ses intérêts corporatifs et à combattre, ensemble ou séparément les inégalités devant la loi qui encadre désormais notre titre.

GLPR : groupe de liaison des 4

En ce qui nous concerne, nous avons participé à la création d’une instance de collaboration : le GLPR – Groupe de liaison de la psychothérapie relationnelle, réunissant les deux fédérations responsables (Affop, FF2P) et les deux syndicats historiques (PSY’G & SNPPsy).

Pages jaunes

Le GLPR est déjà parvenu à une avancée notable concernant nos inscriptions sur les Pages Jaunes :

En effet, les responsables des Pages Jaunes nous proposent désormais la création d’une nouvelle rubrique intitulée : Psychothérapie (soins hors d’un cadre réglementé). Après avoir envisagé d’en demander, de diverses manières, une modification concernant le terme de soins dont nous n’apprécions guère la connotation médicale, nous sommes, maintenant et après concertation, nombreux (Affop & SNPPsy) à penser qu’il serait préférable d’accepter leur proposition toutefois en vérifiant que la rubrique sera bien accessible sur les Pages jaunes via le terme de Psychothérapie, ce qui constitue un grand avantage concernant notre lisibilité. Le processus de concertation au sein du GLPR et de négociations avec les Pages jaunes se poursuit. Nous vous tiendrons au courant.

En attendant, sachez que si vous êtes déjà inscrit sur les PJ et ne pouvez pas prétendre à déposer un dossier de grand-parentage (5 ans d’exercice déclaré) vous devez légalement vous en retirer temporairement. Si vous exercez officiellement depuis plus de 5 ans vous pouvez y demeurer puisque vous disposez des délais légaux pour présenter votre dossier de demande d’homologation auprès de l’Agence régionale de santé de votre région.

Dans les deux cas, nous vous recommandons de refuser fermement toute proposition d’inscription dans leur rubrique fourre-tout : Soins en dehors d’un cadre réglementé, ce qui vous a peut-être déjà été proposé. L’action du GLPR vous permettra bientôt de figurer dans une rubrique spécifique et mieux appropriée pour faire valoir auprès des usagers nos spécificités ainsi que notre auto réglementation. Nous œuvrons en ce sens.

CRI, CRA, ARS !

Du côté des pouvoirs publics, qui, jusqu’à ces derniers temps restaient silencieux, il persiste toujours un vide effectif concernant la nouvelle formation à la psychopathologie clinique qui est absente des cursus de cette année universitaire.

Néanmoins, plusieurs régions, via leurs ARS – Agences régionales de Santé, viennent de mettre en place le processus d’organisation des CRI – Commissions régionales d’inscription des professionnels justifiant de 5 années d’exercice, et des CRA – Commissions régionales d’agrément des instituts dispensant une formation à la psychopathologie clinique.

Ayant été sollicités, à titre institutionnel, par l’ARS (Agence régionale de santé) Rhône-Alpes, nous devons nous concerter sur la pertinence d’y participer ce qui nécessite de solliciter la contribution de collègues certes psychothérapeutes selon nos 5 critères, mais aussi obligatoirement et prioritairement médecins, psychologues, ou psychanalystes. Notons à ce propos que le futur Registre national des psychothérapeutes sera établi en fonction des professions d’origine des inscrits. Cela signifie clairement que la profession de psychothérapeute n’existe pas aux yeux des pouvoirs publics mais que le titre de psychothérapeute pourra être accordé à des diplômés en psychiatrie, médecine, psychologie ou bien à des psychanalystes inscrits dans leurs associations, tous ayant suivi, sauf dispenses totales (pour les psychiatres) ou partielles pour d’autres diplômés, une formation complémentaire selon les dispositions figurant à l’annexe du décret.

Avant le 23 mai

En ce qui concerne votre envoi d’un dossier d’homologation, selon les
dispositions transitoires. Vous pouvez légalement et dès à présent, l’adresser au directeur de l’ARS (Agence régionale de santé) de la région dont vous vous dépendez (par LR avec AR).

Les délais : impérativement avant le 23 mai 2011, même si ceux-ci pourraient peut-être être différés jusqu’au 30 juin selon une préconisation du ministère dont nous avons eu connaissance, mais qui n’est encore pas avérée pour toutes les régions.

Certes, rien ne presse et personne n’a envie d’essuyer pas les plâtres et peut-être est-il plus prudent d’attendre les premières décisions des Commissions créées par les ARS qui devront d’ailleurs et auparavant se concerter au niveau national ? Pourtant si vous tardez trop, vous risquez de vous retrouver pris(es) dans un engorgement de réception de dossiers qui pourrait se solder par le délai fatal de 6 mois de non réponse valant refus de votre demande.

Questions-clés

Si vous hésitez à constituer et présenter ce dossier, nous vous invitons à vous poser ces quelques questions-clés concernant :

– votre décision de demander à appartenir à ce nouveau corps de Psychopathologues d’État (bientôt titulaires du titre de Psychothérapeutes) qui ne répondra pas aux 5 critères que nous défendons ni consécutivement à notre éthique professionnelle.

– votre attachement au titre de psychothérapeute que nous avions créé et auto-réglementé via nos instances professionnelles titularisantes, titre que vous souhaiteriez continuer à porter légitimement et aussi légalement.

– votre capacité à présenter un dossier suffisamment complet pour être acceptable par les commissions des ARS (Agences régionales de santé) dont les critères sont encore à harmoniser au niveau national. Sans oublier l’extrait de casier judiciaire qui est a priori refusé à tout particulier mais peut, peut-être, être obtenu en fonction d’une démarche particulière dont nous vous tiendrons informés.

– l’incidence sur votre vie personnelle et professionnelle d’avoir à prendre le risque de devoir suivre un complément de formation universitaire ou de stages institutionnels exigés par les pouvoirs publics.

– votre attachement à la liberté de notre pratique que nous pourrions continuer à exercer et affirmer sous un nouveau titre tel que psychopraticien relationnel en référence à notre éthique professionnelle représentée par les 5 critères que nous défendons.

Sauvons la pratique !

Pour faire le point, nous vous espérons très nombreux à nous rejoindre pour participer à notre Journée d’étude du samedi 22 janvier 2011 sur le thème SAUVONS LA PRATIQUE.

Cet événement sera une journée d’information autant que de concertation grâce à votre présence et votre participation.

Nous pourrons vous y faire part des dernières informations dont nous disposerons en ce début d’année, répondre à vos questions concernant le processus d’homologation (selon les dispositions transitoires) et vous conseiller quant à la composition de votre dossier, si vous avez décidé de tenter l’aventure.

Nouveau nom de métier

Nous nous proposons aussi à cette occasion de dialoguer avec vous à propos de la création du nouveau nom de métier de psychopraticien dont nous avions eu l’initiative et qui devient majoritairement consensuel au sein du GLPR. C’est celui sous lequel nous souhaitons nous réunir afin de préserver la liberté de notre pratique et permettre à tous ceux (surtout ceux issus nos écoles agréées) qui ne peuvent prétendre à bénéficier des dispositions transitoires, d’exercer légalement la profession à laquelle ils se sont formés ou sont en cours de formation.

Malgré la crise économique et les difficultés créées par la nouvelle législation, nos étudiants demeurent mobilisés et bien résolus, contre vents et marées, à s’établir en tant que psychopraticiens relationnels(2). Saluons leur détermination sans faille, leur travail assidu, leur confiance dans nos actions ainsi que leur fidélité aux principes que nous leur avons transmis et qu’ils s’attachent à respecter.

Soyons tous réunis le samedi 22/01/11, enseignants, formateurs et superviseurs, praticiens établis ainsi que les nouveaux porteurs d’espoir que sont nos étudiants, afin de mettre en commun nos forces vives pour « sauver la pratique. »

Les responsables de l’Affop vous souhaitent une très bonne fin d’année 2010 et, dès maintenant, forment des vœux afin que l’année 2011 conforte, grâce à notre mobilisation commune, l’affirmation de notre nouvelle identité de psychopraticiens relationnels.

Bien à vous tous, à bientôt.

Arlette GASTINE, vice-présidente, pour le bureau de l’Affop