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11 novembre 2006

Le monde entier doit-il avoir les mêmes valeurs ? EN PARTENARIAT AVEC L’UNIVERSITÉ DE TOUS LES SAVOIRS

EN PARTENARIAT AVEC L’UNIVERSITÉ DE TOUS LES SAVOIRS

L’affirmation de l’unité du genre humain ne va pas sans se heurter à la diversité des cultures : les conflits, et même les guerres, qui déchirent le monde n’ont pas pour seules raisons des enjeux économiques. Ils sont en rapports plus ou moins directs avec la confrontation de normes antagonistes, de coutumes qui semblent incompatibles entre elles, de valeurs étrangères les unes aux autres.

Cependant, dans l’héritage de la philosophie des Lumières, la Déclaration Universelle des droits de l’homme, propose aux Nations de se réunir dans une même famille humaine, dans une même reconnaissance de la dignité humaine. Mais cela ne va pas de soi : il n’est ni évident ni facile de considérer que tous les êtres d’apparence humaine possèdent le même degré d’humanité. Bien des coutumes en vigueur ailleurs nous scandalisent, tandis que le même scandale frappe ceux qui ailleurs découvrent ce qui, dans nos usages, nous semble si évident et familier. Le rejet et l’interdit des actes de barbarie ne nous dit pas qui est le barbare de qui. Montaigne, au chapitre XXXI du livre I des Essais opposait déjà la barbarie extrême qui se déchaînait dans les guerres de religion, aux pratiques des « cannibales ».

Cette universalité dont la philosophie des Lumières est porteuse, n’est-elle pas une forme déguisée d’ethnocentrisme ? Ou bien au contraire n’a-t-elle pas une valeur positive partageable et compatible avec la reconnaissance de la valeur et de la dignité des cultures autres ?

Michel Rotfus