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30 décembre 2022

LE MONDE PSY, COMBIEN DE DIVISIONS ? LES TROIS OU QUATRE ROIS MAGES PSYS EN ROUTE

Au hasard Balthazar chemine la psychothérapie relationnelle

Philippe Grauer

Au hasard Balthazar chemine la psychothérapie relationnelle

Mots clés : psychiatrie, psychologie, psychothérapie, psychanalyse, psychothérapeute, DSM, santé mentale, santé psychique, univers psy, alterpsy.

 

En route avec les rois mages comme patrons de la psychothérapie

Gaspard, Melchior et Balthazar ont-ils leur équivalent dans le monde psy ? Gaspard le psychiatre et Melchior le psychologue, en dépit de leurs chamailleries éternelles, relèvent de la santé mentale, et à ce titre s’associent régulièrement pour tenter d’éjecter Balthazar (également présenté parfois comme couple de jumeaux hétérozygotes psychanalyse et psychothérapie relationnelle), le roi de la santé psychique. Sans compter le dernier venu, un certain Taor, accouru en allié naturel de Gaspard. Les trois premiers ne se réconcilient qu’à Noël.

Examinons comment se configure, très schématiquement, leur groupe marchant jusqu’à nous depuis le XVIIIème siècle.

statuts actuels, deux secteurs certifiants

Les diplômes universitaires ne concernent ni la psychanalyse ni la psychothérapie relationnelle.

les deux volets d’ancien régime

Les certifications psychanalytiques ou psychothérapiques relationnelles couvrent bien l’exercice de ces deux disciplines, mais indépendamment des certifications universitaires en médecine et psychologie. La certification double d’ancien régime est en voie de disparition. D’une certaine façon, l’ancien système fournissait la sécurité d’un double système de certification, d’une tout autre nature.

nécessité d’une procédure de confirmation

Autre redoublement, les certifications des méthodes-écoles, extra universitaires, elles, ne sont complètes que si confirmées par l’un des deux syndicats historiques, ou une société savante agréée (par l’AFFOP ou la FF2P). Elles n’ouvrent jamais au droit au titre administratif d’exercice de psychothérapeute.

systèmes disjoints tous incomplets

Autrement dit, chaque système de validation est partiel et disjoint. Et le principe de la formation double (uniquement pour ceux qui le souhaitaient), qui avait installé en psychologie une formule institutionnelle hybride, à de multiples égards trompeuse, est caduc.

Balthazar : l’or de la relation

Donc aucun système de validation scientifique ne couvre à lui seul l’ensemble psychologie/psychiatrie & psychothérapie relationnelle (psychanalyse incluse). Il y a trois rois mages et pas seulement deux, d’autant que c’est le troisième qui fera don de l’or de la relation qui préside à la santé psychique

autoréglementation

Le système de certification/confirmation valable pour la psychothérapie relationnelle s’appuie d’une part sur l’institution fédérative autoréglementaire AFFOP (qui comprend le SNPPsy), et, d’autre part, sur la fédération autoréglementaire différente qu’est la FF2P.

profession responsable organisée

C’est la profession organisée autour de ses lieux de formations autoréglementés et syndicats propres, qui se porte garante de sa qualité. Notre diplôme vaut donc selon les critères d’agrément de la profession organisée.

autoréglementée mais non dépourvue de réglementation

Profession autoréglementée ne signifiant pas dépourvue de réglementation, mais seulement située hors du cadre réglementaire réservé aux psychologues et psychiatres. En dépit du fait (second secteur) que ces derniers ne sont précisément pas formés à la psychothérapie telle que par nous définie — comme relationnelle.

réduction médico psychologique — mode autoritaire

L’université, bénéficiaire du titre administratif d’exercice de psychothérapeute à l’intention exclusive des psychologues et psychiatres, paradoxalement ne garantit pas par là une formation à LA psychothérapie[6], au demeurant non définie, mais seulement le droit réglementaire réservatif de prétendre à l’exercice d’un secteur psychothérapique inspiré par le modèle médico-psychologique (seul et unique concevable), autoritaire, procédant au gommage de la subjectivité, au bénéfice d’une « scientificité » (certains parleront de scientisme) réductrice.

modèle ALTERPSY, non médicaliste — mode antiautoritaire

Restriction dont nous nous démarquons, pour un modèle de profession de santé non médicale. Par nos soins autoréglementés comme nous venons de le mentionner. Comme du temps de la psychanalyse en majesté, une tout autre vision du monde psy. Antiautoritaire[7]. Relationnelle. Incontournable. Merci Balthazar.

GASPARD

Gaspard, patron de la psychiatrie, s’occupe des maladies mentales, psychiatrie, santé mentale, hôpital mais aussi en ville. Naissance de la discipline au début du XIXème siècle. Avec Pinel (et Pussin préfiguration de l’infirmier psychiatrique), passage de l’aliéné au citoyen. Puis longue nuit concentrationnaire de l’asile, révolution de la psychothérapie institutionnelle (années 40 et après guerre), naissance d’une psychiatrie humaniste lacanienne (années 60), son déclin (80), ruine actuelle de la psychiatrie. Plaignons présentement le pauvre Gaspard.

esquisse d’un discours de la méthode psychiatrique

Vignette clinique juste pour exemplifier. Votre mari vous quitte, 55 ans, battante, enfants, travail. Au tapis. Même en thérapie relationnelle, rien ne va plus, ça dure, ça indure, c’est trop dur — alors, thérapie conjuguée, on ajoute le psychiatre. Que dit et fait le psychiatre ? il dit conjugopathie, dépression anaclitique en langue savante psychanalytique ancienne, trouble de l’humeur en DSM. Comme on dit aux Antilles, Conjugo pa’ti, pov’e Juliette ! votre psychiatre ayant dûment diagnostiqué étiquetté à la Molière la perte de votre anacliton, vous prescrit du Gonjugalor, peut-être associé à de l’Anaclitonil, des anxiolytiques et antidépresseurs, et alors ? souhaitons que l’étiquetto-thérapie produise l’effet attendu. Sinon, sinon quoi on fait quoi et comment ? si ça ne s’arrange pas, hospitalisation, médication par perfusion, puis retour à la case Départ, des parts, des parts maudites (Georges Bataille, 1949).

Pour la perpétuité durable invalidante, association avec du Baltazar, mais le Gaspard ne veut pas, et d’ailleurs ne sait plus. Essayer de la sous-traitance Melchior ? pas compétente pour le lourd. On procède comment, en médecine de l’âme scientifique, avec la souffrance humaine psychique, classifiée maladie mentale ? la jargonno-chimio-thérapie a ses limites. On cale ça en handicap médicamenté ? La médicalisation de l’existence n’a rien de scientifiquement magique. Pour les moments de lenteur difficile, il y aurait bien la psychothérapie institutionnelle, mais elle est moribonde. Il y a bien, qui fait de la Résistance, le Collectif des 39, constitué de psychiatres hospitaliers se référant à une psychanalyse militante. Quel métier ! dans quel état ! Plaignons donc le pauvre Gaspard. Sans parler de la patiente.

MELCHIOR

Melchior, plus jeune (fin du XIXème) s’occupe de la psychologie, psycho-physiologique dégageant sa voie entre le biologique, la séparation d’avec la philosophie, et l’aspiration à la science dure. Sociologiquement ancillaire depuis le début du XXème siècle. Cette dernière conquiert difficilement sont statut face à la psychiatrie (1985), invente et fait passer les tests, fait du recrutement, s’occupe d’éducation et des enfants en difficulté, assiste et relaie le psychiatre, dont il ne dépend pas mais auquel il est soumis (2022) comme paramédical, à l’encontre de son statut tout neuf. La psychologie devient remplaçante et relai du psychiatre diminué (en effectifs, moyens, prestige), la voici récemment soumise à nouveau au pouvoir d’un Melchior dépérissant. Vu son comportement durant la crise dite Accoyer des années 2000, elle ne l’a pas volé.

BALTHAZAR

Quant à Balthazar, en fait le plus âgé, l’ancêtre devenu patron de la psychothérapie, il apporte une autre histoire. Après un démarrage spectaculaire avec Mesmer sous Louis XVI, ré-émerge à l’issue d’un siècle et demi de tâtonnements et de recherches (hypnose) à la fin du XIXème siècle, dans un cabinet nancéen de médecine des pauvres, la psychothérapie.

Cet accès à soi en dialogue, par une parole adressée à quelqu’un de profondément engagé et attentif, s’effectue à partir d’un dispositif d’écoute et de réplique particulier. Cette problématique de découverte duelle de la personne, cet avènement dialogal d’une identité narrative, va se déployer successivement selon deux perspectives.

d’abord développée et illustrée par le talent d’un médecin juif viennois ayant passé par la France découvreuse de l’hystérie et inventrice de la psychothérapie, qui crée dans ce domaine une méthode psychothérapique révolutionnaire, la psychanalyse (1900).

puis réinventée en Amérique sous le nom de Troisième voie (1940-60), dite psychologie humaniste ou selon Maslow mouvement du potentiel humain, signée Rogers, May, Maslow, Perls, Lowen, etc., une véritable Pléïade aux composantes diverses, elle finit par donner naissance dans notre pays au tournant du siècle à la psychothérapie relationnelle, déclinée en une grosse poignée de méthodes. La psychothérapie relationnelle intégrative et multiréférentielle (imprononçable en déroulé : PRIM ? cette manie de tout sigler) fait la spécificité et fierté du CIFPR (qui alors deviendrait CIFPRIM !).

particularité : un métier du deuxième âge

Les praticiens de cette branche sont en majorité des gens de second métier. D’âge professionnel avancé, ils ont d’abord entamé une psychothérapie, puis ayant pris goût à la chose, ont entrepris de s’y reconvertir. Ils ont compris quelque chose au film avant d’entrer dedans pour y jouer le rôle du psy. Avec cœur et maturité. Avec la pertinence en matière humaine que confère leur maturité, avec le sérieux théorique et méthodologique d"études déjà faites et de consistance culturelle acquise au cours de la vie

TAOR

Restera le roi Pharma. Michel Tournier s’étant emparé du mythe des rois mages, en a découvert un quatrième, arrivant après les autres. Taor, le dernier, plus chimiste, passe du sucré au salé. Il fournirait bien la figure manquante au tableau déjà esquissé. Celle du mage de Big Pharma. Avec lequel notre Gaspard entreprend depuis 1980, avec son DSM, de faire affaire. Les dons de ce Taor viennent des années 50, de Laborit, de la merveilleuse découverte des psychotropes[8]. Sauf que l’association avec la chimie permet aux scientistes de croire pouvoir faire l’économie de la relation et du processus de subjectivation (de toute façon pas leur affaire). Une aubaine industrielle. Dans le cadre de la santé mentale médicale bien sûr. Mais revenons à Balthazar

PSYCHOTHÉRAPIE EN RELATION J’ÉCRIS TON NOM

1 — psychanalyse

La psychanalyse sera le premier grand modèle psychothérapique fondé sur le principe relationnel, par elle défini comme transfert, un de ses concepts fondateurs. Conjoint à une théorie de l’inconscient et de la sexualité. Une bombe culturelle et scientifique[1]. Années 20, à Berlin, la clinique privée d’Eitingon[2], dédiée, en fixe le cadre professionnel spécifique. Parallèlement la psychanalyse s’était déjà organisée en société internationale, soutenant son identité particulière. Mouvement fulgurant, très apprécié des artistes et intellectuels. Ayant pénétré relativement tardivement la psychiatrie[3]. Après tout Freud n’était que neurologue, et surtout, la psychanalyse, courant scientifique, méthode, en sciences humaines, ne devint jamais véritablement une discipline universitaire propre[4]. Problème taxinomique, en avait-elle la vocation et capacité ?

2 — psychanalyse hybride d’ancien régime

Victime du nazisme, la psychanalyse rate son installation universitaire propre, et se rapproche à son corps défendant du pôle médical (Lacan faisant exception). Mais il ne s’agit peut-être pas d’un ratage historique. La psychanalyse est une méthode d’approche du psychisme, elle produit et soutient une doctrine, un modèle de science humaine. Il se pourrait qu’elle n’atteigne pas le rang disciplinaire par exemple de la sociologie. Lui resterait à se voir hébergée, en littérature, en histoire, en anthropologie ; dans le domaine psy, à adopter un statut hybride, se tenir à cheval sur la diplômature médicale et psychologique (ou autre), se greffer sur des départements d’accueil. Cela pourrait relever de sa nature épistémologique. Ce parasitisme pourrait se révéler couteux un jour ou l’autre.

Serait-elle condamnée à fonctionner comme si son seul savoir non académisé (psychanalyse laïque) n’allait jamais suffire ? Le docteur Lagache avec la tentative lors de l’immédiat après-guerre de son opération « unité de la psychologie » n’est parvenu qu’à une hybridation acrobatique qui n’a pas vraiment tenu. La psychanalyse finit par coloniser psychiatrie et psychologie, notamment en pénétrant la psychopathologie, jusqu’à s’en voir évincer (de 1980 à nos jours) par l’une puis l’autre. Singulier parcours.

Fertile au demeurant, la psychanalyse a continué de se développer et d’innover dans son domaine. Héritage prestigieux, lié à la psychiatrie en crise, notamment de ce fait en perte de vitesse institutionnelle.

3 — Troisième voie — humaniste américaine

Le second souffle, relationniste, aurait-il pris le relai ? Chemin faisant, Gaspard et Melchior, psychiatrie et psychologie, bousculant Balthazar, revendiquent la psychothérapie comme relevant en propre de leur domaine scientifique. C’est au moment où, son petit bonhomme de chemin contraire faisant, Balthazar ramène dans ses bagages une psychologie-psychothérapique américaine, créée depuis la mort de Freud (1939), un nouveau pôle de la recherche et innovation en psychothérapie. Ce nouveau courant, en rupture épistémologique et éthique, finira par s’appeler psychologie humaniste (fondateurs Carl Rogers dès 1942, Rollo May, Abraham Maslow), se définissant comme Troisième voie antagoniste du comportementalisme et de la psychanalyse médicalisée américaine. Bouleversification. Max Furlaud se plaisait à dire qu’à Esalen où il avait séjourné, communauté thérapeutique anarcho-spiritualiste alternative (années 70), Mecque des Nouvelles Thérapies, sorte de Thélème californienne, c’étaient les psychotiques qui soignaient les névrosés.

4 — avec le SNPPsy (1980) une profession de santé non médicale

En France, ce nouveau voyage de Balthazar conduit à la diffusion de la psychologie/psychothérapie humaniste de 1960 à 80 (passeur et penseur, Max Pagès). Institutionnalisation des années 80 (SNPPsy[5]). Installation universitaire de peu de portée et sans lendemain. Déclaration d’indépendance de la psychothérapie humaniste à Strasbourg (1990). Balthazar contrarié ne renonce jamais. Sa caravane décalée continue de progresser. Dans les bagages de ses dromadaires, se trouve de quoi engendrer un modèle nouveau, celui de la psychothérapie relationnelle (proclamée Grauer-Fourcade, SNPPsy, 1997). Il s’agit résolument d’une profession de santé non médicale. Une dynamique puissante, toujours créative. D’un type nouveau, distinct du psychanalytique, épistémologiquement proche cependant, on parlera des deux courants en termes de dynamique de subjectivation (devenir soi). Quel avenir peut-on leur prédire ? alternative indispensable au tout organicisme médicaliste actuel, on peut penser que son avenir n’est pas seulement derrière elle.

5 — psys relationnels : à différencier comme alterpsys

Les méthodes relationnelles se répandent à partir de sociétés-écoles (comme commence à le faire la psychanalyse : une nouvelle tendance ?). On en compte environ une vingtaine de sérieuses, agréées par la profession historiquement organisée et responsable. Les étudiants de ces établissements se forment en reconversion, en continuant de travailler. Ils sont relativement peu nombreux — d’où l’importance de leur mission —. Leur capacité d’accompagnement de longue portée, de pointe en matière de recherche,  est indispensable à notre société, à laquelle le dépannage médicamenteux au jour le jour et les protocoles speedy ne sauraient suffire.

Véritables psys alternatifs, de statut et de formation extra universitaire, bien assis sur l’expérience de votre démarche personnelle et celle d’une formation isomorphe à ses contenus, vous pourrez vous lancer professionnellement dans le cadre d’une sécurité bien organisée, avec le suivi nécessaire, en ayant acquis la consistance requise pour ce genre de métier.

6 — santé mentale vs. santé psychique : deux mondes

Ainsi, profession de santé non médicale, relevant de la santé psychique — "la vérité est ailleurs", du côté de la définition OMS de la santé — vous n’aurez pas à vous démarquer des domaines patronnés par Gaspard et Melchior, relevant du système actuellement en vogue de la médicalisation de l’existence, dépendant de la santé mentale.

Étant entendu que "La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité", le modèle Gaspard-Melchior prend en charge le psycho-médical, en termes de maladie mentale et de handicap ("infirmité"). Laissant l’être au monde parmi les autres, le Je/Tu buberien (années 20) — par essence relationnel, demeurer, les jours s’en vont je demeure, au regard de la condition humaine (dont il n’est pas question de guérir, ne mélangeons pas tout), l’affaire du patronage de Balthazar.

Comme le formulera l’homme en gésine dans l’enfant dont nos rois sont venus saluer la naissance, "mon royaume n’est pas de ce monde". Sous le terme psychiatrique prêtant à confusion de santé mentale ne laissons pas embarquer notre irréductible et précieuse spécificité d’accompagnance.

7 — CIFPR bientôt 40 ans de transmission multiréférentielle

Si nous n’étions pas sérieux ni complets ni transmetteurs de compétence et d’éthique professionnelle de niveau incontestable, ça aurait fini par se savoir. La psychothérapie complexe par pour et dans la relation que nous avons l’ambition de vous transmettre, comporte des enjeux de civilisation, de vision du monde, de posture intégrée autant qu’intégrative — et finalement de démocratie pratique. Elle se fonde sur des valeurs, et une certaine conception de la participation à la condition humaine, que nous serons heureux de définir et partager avec vous. Dans le cadre non médical de la santé psychique, c’est bien l’affaire des présents de notre Balthazar. Demain la vôtre ? contactez-nous pour en parler, rien ne vaut une entrée en relation : 09 72 15 89 97


[1] Au sens de science humaine. La psychanalyse n’est pas une science.

[2] 1920Max Eitingon, Karl Abraham et Ernst Simmel créent l’Institut psychanalytique de Berlin (Berliner Psychoanalytisches Institut / BPI) dans le cadre de la Polyclinique du même nom. Fer de lance psychanalytique en matière de recherche clinique et d’établissement de la psychanalyse comme profession. Hans Sachs, Karen Horney et Ernst Simmel participent également à l’enseignement. Fermeture en 1933. Réouverture en 1950. Ne pas oublier l’ahurissante quasi simultanéité de la fondation à Topeka (Kansas) en 1919 de la clinique Menninger, qui créera le Winter Veterans Hospital où plus tard exercera Devereux et que fréquentera Ellenberger. Mais des cliniques de recherche ne constituent toujours pas des départements disciplinaires universitaires.

[3] La psychologie n’en parlons pas pour l’instant, concernant la psychanalyse.

[4] Il en est dérivé une psychopathologie, dans notre pays dispensée en psychologie.

[5] Le PsyG, antérieur (1966) mais toujours un peu à la marge. C’est le SNPPsy qui porte l’effort principal. Probablement parce qu’il prend aussi en charge les écoles. Et aussi parce qu’il est le premier syndicat spécifiquement axé sur le seul concept de psychothérapie (bien plus tard il raccrochera le wagon psychanalyse).

[6] Le SNPPsy s’y est planté. Il a mis — j’ai mis ! du temps à comprendre qu’il ne fallait pas revendiquer LA psychothérapie, dont se réclamaient les deux institutions universitaires majeures, que nous étions en train, avec arrogance naïve, de tenter de déposséder d’un apanage, mais seulement de la psychothérapie telle que nous la concevions et définissions, comme relationnelle (et relevant d’une profession de santé non médicale). Pierre Coret, pour la petite histoire, s’était vivement élevé contre cette nouvelle ligne politique et scientifique. C’est qu’il voulait convertir la psychiatrie à nos vues, la libérer du tout organicisme. Vaste programme.

[7] Qualifier sans réfléchir la psychanalyse, ensemble vaste et complexe, d’anti autoritaire, alors qu’elle a su se montrer terriblement dogmatique, serait abrupt. Mais le principe freudien de base, abandonner l’influence et la suggestion pour instaurer une liberté de parole inédite, est radicalement d’essence démocratique. Sans avoir à oublier le débat sur l’interprétation.

[8] Rectificatif, les psychotropes pallient mais ne guérissent pas. Entre cerveau et âme, comme un hiatus. Le cerveau, et l’ensemble du système nerveux, neurones, hormones et neurosciences, fonctionne, et c’est la personne qui depuis Descartes dit moi, passe par la case Kant, avec Freud se désigne comme sujet, se situe aussi bien au lieu de l’intentionnalité existentielle, distingue avec Husserl le monde de la science de celui des qualités sensibles, éprouve évalue et pense — en relation. En situation.

 


Comment s’y retrouver entre les psys universitaires et les alterpsys, psychopraticiens relationnels et psychanalystes ?

En recourant à la métaphore des rois mages, l’auteur propose un plan directeur du labyrinthe psy, qui à la fois psycholocalise les protagonistes, et les situe dans l’histoire.