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21 juillet 2010

Les 39 contre la nuit sécuritaire : Meeting à la Rentrée ! Collectif des 39

Collectif des 39

Non à une loi de grand renfermement !

3ème Meeting national du Collectif des 39

Samedi 25 Septembre 2010
De 10:00 à 17:00


La psychiatrie aussi se trouve mise à mal. Les gens du Carré psy n’harmonisent pas leurs luttes, les psychiatres trop occupés à dominer les psychologues trop occupés à éliminer les psychothérapeutes relationnels, les psychanalystes cherchant sous couverture de psychologie ou de psychiatrie à naviguer au mieux de leurs supposés intérêts, et … de l’élimination des psychothérapeutes relationnels.

Pendant que tout ce petit monde s’occupe au jeu d’un clou chasse l’autre, la même politique de médicalisation de l’existence s’exerce vers un « hospitalocentrisme » qui nous ramène du côté du XIXème siècle. Alors, chacun dans son coin soudain se rend compte que quelque chose ne va pas et sonne l’alarme. L’alarme des alarmes existe d’ailleurs, c’est l’Appel des appels, impulsé par Roland Gori.

Nous répercutons ici le combat du collectif contre le retour de la barbarie en psychiatrie (c’est déjà fait sur un nombre important de points, les électrochocs rebaptisés, ça y va ! et il n’y a pas que ça), car tous nos combats objectivement se rejoignent et nous nous portons solidaires de tout ce qui va contre nos convictions humanistes et citoyennes, bases capitales de l’éthique dans nos professions et disciplines.

La garde à vue psychiatrique, le casier psychiatrique et le tout sécurité ne nous mettrons jamais à l’abri d’un drame occasionnel (alors que la population concernée est massivement inoffensive), mais mettront en danger nos libertés fondamentales et ruineront l’idée de « soin ». On savait déjà les fous dans la rue pour une part en prison pour l’autre, voici que les pouvoirs publics tendent à mettre en place une psychiatrie sécuritaire, comme ça la boucle sera bouclée les fous relèveront du ministère de l’intérieur et tout le monde sera bien policé.

Vous me direz, peu importe je ne suis pas directement concerné, ni fou ni psychiatre. Notre profession frôle trop parfois le domaine de la folie pour s’indifférer de ce qui se passe du côté de la psychiatrie. Et puis, si on vous fait peur avec les fous, méfiez-vous à tout hasard des institutions qui joueraient avec votre peur et l’émotion du public, ça n’est jamais très sain.

Quand on considère tout cela on se prend à s’interroger sur l’usage qui sera fait des futurs psychothérapeutes Accoyer délégués par la psychiatrie pour accompagner la médicamentation des astreints.

Philippe Grauer


Un projet de loi de réforme de la loi du 27 Juin 1990 va être débattu au Parlement à l’automne, « Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge ».

Trois mots résument ce projet qui s’inscrit dans le droit fil du discours sécuritaire du Président de la République à Antony le 2 décembre 2010 :

IMPOSTURE, ILLUSION, ET RÉGRESSION.

Imposture

Car ce texte détourne, pervertit le mot « soin ». Sous le prétexte « d’améliorer l’accès aux soins et de garantir la continuité des soins« , il met en place une logique de contrôle et de surveillance aux antipodes d’une approche qui permette de tisser une relation thérapeutique. Il est articulé uniquement (pas un article ne concerne les soins sans contrainte !) autour de la dangerosité.

Avec la notion de soins sans consentement, qui remplace celle d’hospitalisation, il instaure une « garde à vue psychiatrique » de 72 h. qui pourra passer à 6 jours avec le délai dont disposerait le Préfet pour rendre son avis.
Avec l’instauration des soins sans consentement, il s’agit d’un saut, d’une rupture avec la conception des soins psychiques et des libertés analogue à celle de la loi de février 2008 sur la rétention de sûreté !
À aucun moment, il n’est question des hospitalisations libres ou des soins librement consentis, alors que ceux-ci représentent 80 % des situations cliniques.
Imposture enfin, car il s’appuie sur un pseudo – consensus des syndicats et des associations professionnelles, qui pour la plupart ont dénoncé cette loi comme une loi sécuritaire et non sanitaire.

Illusion

Car elle laisse croire aux familles que cette loi « répondra enfin » à leurs inquiétudes, leurs désarrois, leurs impasses dans les situations complexes.
Car elle veut faire croire à l’opinion publique qu’avec cette loi, le risque zéro drame sera possible !
Car elle veut faire croire que le traitement médicamenteux est le seul garant et le seul à même de soigner les maladies mentales.

Régression

Car il s’agit d’un renforcement de l’hospitalocentrisme, avec la mise en place systématique d’une hospitalisation à plein temps inaugurale pendant au minimum trois jours.
Car, de ce fait, elle conduirait à la fermeture systématique des services d’hospitalisation.
Car elle instaure des assouplissements pour les entrées et un durcissement des procédures de sortie.
Car « les soins sans consentement en ambulatoire » assortis d’une obligation à accepter visites et consultations seraient sous – tendus par une menace de réhospitalisation par la force publique !
Car il instaure sans le dire un fichier psychiatrique (équivalent du casier judiciaire) : le médecin, demandant que le patient bénéficie du droit commun, devra systématiquement rappeler tous les antécédents d’hospitalisation sous contrainte.

Ce projet de loi est inacceptable !


Le Collectif des 39 appelle à un grand débat national de société sur l’hospitalité pour la folie, qui définisse une nouvelle politique de soins en psychiatrie :

– Quelle conception de la folie ?
– Quelle formation pour les professionnels ?
– Quels moyens en effectifs et quel budget pour la psychiatrie ?
– Quels droits et libertés ?
– Quelles places pour les patients et les familles dans le dispositif soignant ?

À Villejuif 94800

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