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28 novembre 2009

Les médecins, des proies de choix pour les sectes Françoise Chalmeau (Miviludes), article du Point présenté par Philippe Grauer

Françoise Chalmeau (Miviludes), article du Point présenté par Philippe Grauer

Vendredi 27 Novembre 2009

Le Point

À votre santé

Anne Jeanblanc

avec Destination Santé


Réthorique politiquement correcte conduisan tà une omission qui nous le semble moins. On distingue dans cet article les psychothérapies HPST et les psychothérapies charlatans. Voyons comment l’argumentation de déploie : ces pratiques ne sont pas toutes nuisibles, le pas toutes connote que la majorité l’est. Qui plus est, les pratiques alternatives, sans davantage de définition « constituent un creuset important de dérives sectaires ».

Puis cela bifurque sur la médecine : « tous les médecins peuvent être visés ». La cible c’est l’Église de scientologie — dont nous avons ici même déjà dénoncé la stratégie perverse de dénonciation de la psychiatrie, qui mène campagne contre les drogues, parfaitement exact, et sème le doute sur la médecine (pourquoi ajouter conventionnelle ?), en effet.

Les psychothérapeutes sortis de nos Écoles et titularisés à titre privé par nos syndicats et fédérations membres du CLPR, praticiens honnêtes et sérieux qui sur le terrain contribuent au quotidien à la lutte contre les sectes par leur travail qualifié d’inspiration systématiquement anti emprise, n’existent pas.

L’article nullement dirigé contre eux les ignore. Certes nous n’avons rien à voir avec les sectes, donc pourquoi nous mentionner ? Parce que nous existons et constituons un précieux rempart anti sectes, et ne risquons guère à l’instar de la médecine, moins préparée que nous à résister à ce type de virus, de devenir leur proie. Parce que la psychothérapie ne se répartit pas entre psychothérapie HTSP (en gros, hospitalière) et charlatanerie.

Parce que le Carré psy distingue différents types de psychothérapies :

– paramédicacales / hors du champ médical
– d’inspiration comportementaliste objectiviste / subjectiviste et relationnelle
– positiviste / humaniste
– psychanalytique et relationnelle / neurologique et à protocoles
– couverte par un diplôme universitaire / revêtue d’un diplôme privé professionnel
– autoproclamée de différents types, i.e. garantie ni par l’université ni par une institution regroupée dans le CLPR(1). Ou encore appartenant à un genre et se présentant comme relevant d’un autre, sans en maîtirser la compétence réellement. .

Philippe Grauer


Les médecins, des proies de choix pour les sectes

En France, entre 2.000 et 3.000 professionnels de santé sont considérés comme suspects de dérives sectaires. Les médecins, et par conséquent leur patientèle, constituent en effet une cible privilégiée des sectes. Les autorités toutefois sont vigilantes, particulièrement en cette période de pandémie grippale.

La Direction générale de la santé, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires – Miviludes – ainsi que les ministères de la Justice, de l’Éducation nationale et de l’Intérieur se sont alliés en février 2009, pour mettre en place un groupe d’appui technique dédié à cette question. Il a pour mission de « recenser les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique les plus dangereuses », explique Françoise Chalmeau, conseillère du pôle santé/social à la Miviludes. Par pratique non conventionnelle, elle fait par exemple référence « aux médecines alternatives, médecines douces, psychothérapies diverses et variées… Tout ce qui n’a pas fait l’objet d’une évaluation indépendante ».

Ces pratiques ne sont pas forcément toutes nuisibles. Concernant les psychothérapies, l’objectif du groupe d’appui est d’opérer un tri : d’une part celles réalisées dans le cadre conventionnel (défini notamment par la loi Hôpital, patients, santé et territoires ), d’autre part celles menées par des charlatans. Également dans le viseur, toutes les approches thérapeutiques « expliquant que la maladie a une cause psychologique, qu’elle constitue non pas une agression de l’organisme mais une défense. Car derrière, il y a des patients qui subissent de véritables pertes de chances ».

Si les pratiques alternatives constituent un creuset important de dérives sectaires, tous les médecins peuvent être visés. « En attirant un professionnel de santé, ces organisations espèrent toucher aussi ses patients », souligne ainsi Françoise Chalmeau. Chaque année par exemple, l’Église de scientologie mène campagne contre les drogues et l’enfermement psychiatrique. Des lettres, des DVD sont alors adressés aux professionnels de santé pour leur expliquer que la maladie mentale n’existe pas. Cette « église » assure ainsi qu’au contraire, ce sont les médicaments qui les provoquent ! Ces jours-ci, les ligues antivaccination mènent grand battage, pandémie grippale oblige. « Toutes les critiques sur le recul dans l’élaboration du vaccin, le monde pharmaceutique qui s’enrichit, etc., sont mises en avant par ces organisations, qui pratiquent l’opposition systématique. Leur objectif est simple : rebondir sur le débat actuel pour introduire du doute et saper la confiance dans la médecine conventionnelle… »

Source : Interview Françoise Chalmeau (Miviludes), 24 novembre 2009