M. Bernard Accoyer a surpris le monde politique et associatif en se fendant aujourd’hui d’un nouvel amendement, déposé en coup de vent devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale.
L’AFP a diffusé ce matin la dépêche suivante:
« PARIS, 11 janvier 2007 (AFP) – La commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a adopté jeudi matin un amendement rendant obligatoire une formation universitaire pour les psychothérapeutes, a-t-on appris de source parlementaire.
Cet amendement prévoit que la formation « théorique et pratique » des psychothérapeutes « est de nature universitaire et doit se dérouler uniquement dans le cadre de l’université, à l’exclusion de tout autre organisme sur la compétence et le sérieux desquels les usagers ne disposent d’aucune garantie », explique l’exposé des motifs de l’amendement présenté par les députés UMP Bernard Accoyer, Jean-Michel Dubernard, Cécile Gallez et Pierre-Louis Fagniez.
Ces députés veulent ainsi pallier une « carence incompréhensible », à savoir l’absence de décret d’application à l’article 52 de la loi du 9 août 2004 sur la politique de santé publique qui encadrait l’usage du titre de psychothérapeute.
Il s’agit pour eux de « veiller au respect des garanties voulues par le législateur en faveur des usagers des psychothérapies, personnes en souffrance psychique, psychosociale ou atteintes de psychopathologies », selon l’exposé des motifs de l’amendement. »
Cet amendement, qui stipulait également que les membres des commissions régionales chargés de l’accréditation des psychothérapeutes devraient être tous universitaires, visait à torpiller le décret d’application mis au point avant la Noel sous les auspices du premier ministre. En conséquence, le ministre de la Santé s’est rendu en catastrophe devant l’Assemblée pour lui demander au nom du gouvernement de ne pas voter l’amendement-surprise. Il n’a pas été suivi par sa majorité, qui a apporté son soutien au président du groupe parlementaire UMP devenu « loose cannon », M. Accoyer.
Voyons maintenant si le gouvernement réussira dans la semaine à bloquer Accoyer bis devant le Sénat.
Aperçu complémentaire – On doit constater que la passion de M. Accoyer sert la volonté de puissance des universitaires psychologues, toutes tendances confondues (TCC et Gori). Dans le même temps, se multiplient les formations universitaires dites de « psychopathologie et psychanalyse ». « Service de l’Etat », dit-on à M. Accoyer et aux professeurs de médecine ses comparses. « Protection de la psychanalyse », jure-t-on aux associations psychanalytiques recroquevillées sur leur peau de chagrin.
Bonne année 2007.