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16 décembre 2008

Pasdezérodeconduite : le livre et le film Thérèse Petitpierre

Thérèse Petitpierre

Un livre

Enfants turbulents : l’enfer est-il pavé de bonnes préventions ? éditions Érès.

Un film

Enfants, graines de délinquants ? Cinétévé.


25 novembre 2008, Pasde0deconduite à l’espace Jemmapes. Intervention de Thérèse Petitpierre, suivie de ses impressions de la soirée.

Quelques mots en introduction à cette soirée, pour en situer le contexte et la visée :

Novembre 2007

 
– Le collectif Pasde0deconduite organise à Paris un colloque sur le thème Enfants turbulents : l’enfer est-il pavé de bonnes préventions ?  Nous avons pensé ce colloque comme un temps de rencontre et de débat entre des scientifiques, des chercheurs en biologie, neurobiologie, sciences de l’éducation et des professionnels exerçant dans le champ de la prévention, du soin, de l’accueil et de l’éducation de l’enfance, plus particulièrement la petite enfance. Le débat fut nourri, tant entre les intervenants eux-mêmes qu’avec, aussi, les participants inscrits, nombreux, à ce colloque.

– Les actes en sont parus au mois de mai dernier, aux éditions Érès, partenaires de cette soirée.

Novembre 2008 

– La chaîne de télévision France 5 diffuse le documentaire Enfants, graines de délinquants ?  , réalisé par Marina Julienne et Christophe Muel, produit par Cinétévé pour la 5.

Si, dès le lancement de l’appel « Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans », la presse, écrite et parlée, la télévision et internet se sont faits les passeurs du message, il manquait un film qui éclaire le contexte sociétal et politique qui fait le terreau des approches prédictives telles que celle de l’Inserm et que combat le collectif. Vous le savez peut-être, Zéro de conduite  est le titre d’un film de Jean Vigo, projeté en public pour la première fois en 1933 et aussitôt interdit pour ne reparaître qu’une douzaine d’années plus tard. Tel n’est pas, heureusement, le destin d’Enfants, graines de délinquants ? puisque Cinétévé nous a donné son autorisation pour la projection de ce soir ainsi que pour toute autre projection militante.

Ce que nous allons voir se situe pour partie au Canada. Nous le savons, les expertises de l’Inserm et les approches prédictives et normatives concernant la souffrance psychique prennent source là-bas, de l’autre côté de l’Atlantique. Comme le dessine à grands traits le dernier communiqué de presse de Pasde0deconduite , les programmes de « promotion de la santé mentale », dont le film nous donne un aperçu, commencent à se déployer en France. Parallèlement, le gouvernement envisage la suppression des RASED (Réseau d’aide spécialisée aux enfants en difficulté) et la mise œuvre d’une politique de la petite enfance qui privilégie le gardiennage plutôt que l’accueil. Nous y reviendrons sans doute dans le débat.

Avant de laisser la place au film, au documentaire, je remercie au nom du collectif Fabienne Servan-Schreiber et Estelle Mauriac pour Cinétévé, Marina Julienne, qui ne peut être avec nous ce soir, et Christophe Muel, les réalisateurs, l’Espace Jemmapes pour son accueil généreux, plus particulièrement Gérard Caballero, Moustapha Aichouche, Cyril Bianes et Caroline Ninat, les éditions Érès ainsi que tous les auteurs du livre Enfants turbulents.

Impressions de la soirée

 :

Que dire de cette soirée ? La salle, 150 places, était pleine. Des psychologues, des psychiatres pédopsychiatres, des élèves éducatrices,  une traductrice et comédienne, des citoyens engagés, intéressés, notre rédacteur de l’Époque freudienne, Luc Garcia, qui est intervenu dans le débat et Michèle Gellert, membre du Bureau de l’association des Psychologues Freudiens. A la tribune, de nombreux membres du collectif, Christophe Muel et Antoine Lazarus, professeur de Santé publique qui a fait part de son analyse de la manière dont les méthodes canadiennes sont arrivées en France dans les années 80.

Dominique Terres, du collectif, a fait remarquer que dans le film, le mot « psychanalyse » n’était jamais prononcé et que les questions concernant l’abord génétique de la souffrance psychique n’y apparaissaient pas non plus. Christophe Muel a expliqué que Marina Julienne, qui est une journaliste scientifique, et lui, qui a réalisé aussi des films scientifiques – il m’a dit en aparté être l’auteur d’un film sur Orwell mais aussi d’un film sur le Tour de France – voulaient enquêter aux sources et n’avaient pas l’intention de faire un documentaire aussi militant. Mais au fur et à mesure que leur travail avançait, le film ne pouvait pas, pour eux, prendre une autre forme. Ils ont fait un travail de sélection important, ils avaient des heures de tournage pour un film de 52 minutes.

Au cours du débat, il a été question des « programmes de promotion de la santé mentale » (programmes PROMAT, CAPEDP) qui apparaissent en France, à titre expérimental d’abord et dans la perspective d’être ensuite étendus à un plus grand nombre. Sylviane Giampino nous a informés que Richard Tremblay (nos lecteurs ont pu prendre connaissance de ses triomphes ici-même, par la diligence d’IntercoPsycho) venait de recevoir le prix René-Joseph Laufer, de l’Académie des sciences morales et politiques de France, pour son livre Prévenir la violence dès la petite enfance , publié aux Éditions Odile Jacob (le prix René-Joseph Laufer récompense tous les deux ans un livre qui contribue à la prévention des problèmes sociaux).

Bonne nouvelle cependant : un article important de François Gonon, dont on peut lire une contribution passionnante dans le livre Enfants turbulents : l’enfer est-il pavé de bonnes préventions ? vient d’être publié dans une revue scientifique de renom. Le débat aurait pu se poursuivre s’il ne nous avait pas fallu quitter les lieux à 22h30, heure de fermeture de l’Espace Jemmapes.

Cliquez sur ce lien pour plus d’infos sur le site InterCoPsychos qui nous communique cet article.