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23 janvier 2014

Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ? Un documentaire de Véronique Kleiner, commenté par Guillaume Fraissard, Le Monde 19 janvier 2014

sur ARTE vendredi 24 janvier

[Image : Sans titre]

une disparité qui laisse rêveur

22.10 | DOCUMENTAIRE de Véronique Kleiner. Une enquête scientifique sérieuse, humour en prime.

Réfléchissons à la condition humaine à partir des sciences du vivant et de l’anthropologie. À propos, les gibbons d’accord mais quid des bonobos ? Pourvu surtout qu’à ravager la forêt on ne les fasse pas disparaître, quelles que soient leurs différences de taille.

PHG


Un documentaire de Véronique Kleiner, commenté par Guillaume Fraissard, Le Monde 19 janvier 2014

pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ?

par Guillaume Fraissard
in Le Monde Télévisions

Les scientifiques appellent cela le dimorphisme sexuel. Dans le métro ou dans la rue, on parle plus communément de différence de taille entre les hommes et les femmes. Et justement, le Docteur Arte nous pose ce soir la question qui taraude les chercheurs depuis des années sur cette injustice : pourquoi hommes et femmes ne sont-ils pas égaux devant la taille ?

Pour poser le débat, la réalisatrice Véronique Kleiner souligne qu’en Europe du Nord les hommes dominent les femmes d’une quinzaine de centimètres en moyenne. Une fois ce constat terminé, reste à répondre à l’épineuse question. Et c’est là que ça se corse.  » Comprendre le dimorphisme, c’est comprendre qui nous sommes « , pointe l’un des nombreux chercheurs interrogés tout au long de cette palpitante enquête. Autrement dit, derrière la taille, se joue une partie très complexe qui en appelle à la biologie, à l’ethnologie, à l’anthropologie… et à nos préférences sexuelles (les études le prouvent, les  » grands  » ont plus de conquêtes féminines que les  » petits « ) ! Rien de moins.

MONOGAMIE OU POLYGAMIE ?

Les explications génétiques et hormonales (les garçons grandissent plus longtemps que les filles), l’alimentation et les conditions de vie (les registres du service militaire datant du XIXe siècle montrent que les cols blancs sont plus grands que les cols bleus) ne suffisent pas, en effet, à justifier le dimorphisme.  » Expliquer les différences de croissance n’est pas expliquer les différences de taille à l’âge adulte « , précise d’ailleurs un anthropologue. L’étude des animaux et de nos lointains ancêtres se révèle donc essentielle pour justifier une différence de hauteur qui aurait pu tourner en faveur des femmes si la seule logique de la maternité avait prévalu.

Où l’on apprend, par exemple, que chez les animaux farouchement monogames (tel le gibbon), la taille des mâles et des femelles est sensiblement la même. De là à imaginer que, dans le passé, l’homme et ses anciens cousins furent massivement polygames, donc plus grands, il y a là un vaste champ de réflexion qui s’ouvre. La théorie du combat est également mise en avant. Le mâle devant combattre, sa taille devint, au fil de l’évolution, de plus en plus grande. Revers de la médaille, le costaud, ayant besoin de plus de nourriture, se retrouve fort marri quand vient le temps de la disette. Maigre consolation ?

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