répétition du scénario mondialisateur d’arraisonnement de la psychothérapie par la médecine et la psychologie
par Philippe Grauer
Nos collègues belges avaient obtenu du législateur, à un moment où la gauche leur était favorable, un statut à peu près praticable. Changement de gouvernement, retournement de la loi. Scénario international, mondialisation oblige, toujours du même modèle. Quelle que soit la façon dont on s’y prenne le résultat tombe, toujours le même en définitive. La médecine fait régner son ordre sur la psychothérapie, la régit, avec l’appui des psychologues, en compétition complicité (heureuse application sociologique et professionnelle du concept d’ambivalence) avec elle, les psychothérapeutes pas dans les clous se voient crucifiés avec ceux qui restent.
Bien entendu le tour de passe-passe passe par l’emploi non spécifié du terme psychothérapie, voir à ce sujet les définitions de ce terme par le biais de nos hyperliens.
En l’occurrence la loi dernière mouture ne prévoyait plus de grand-parentage. Nos collègues sont parvenus à faire invalider cette disposition inique. Il ne restera plus qu’à définir la taille des fourches caudines qui leur seront imposées. Réjouissons-nous. Pas trop fort.
Mais plus largement il ne leur restera plus aux nouveaux venus que leurs yeux pour pleurer, car si comme on peut l’espérer ceux qui pratiquaient déjà ne se verront pas interdits professionnels du jour au lendemain, que se passera-t-il avec la génération qui vient, si l’exercice de la psychothérapie relationnelle se voit réservé aux psychiatres et psychologues ? Quel sera le destin de ceux qui se forment à la marge de ces respectables institutions, en particulier par le moyen d’écoles les formant par reconversion ?
En Grande Bretagne des partenariats existent, entre Écoles et universités. Souhaitons aux belges arrangement de la sorte. En France notre université ultra positiviste ne veut pas en entendre parler.
La Cour constitutionnelle a annulé jeudi la partie de la loi sur les conditions pour exercer comme psychothérapeute qui ne prévoyait pas de régime transitoire pour les personnes qui, avant l’entrée en vigueur de cette loi, exerçaient la pratique de la psychothérapie. L’article concerné avait déjà été suspendu par la Cour en décembre dernier.
absence de régime transitoire
Les psychothérapeutes qui exerçaient avant la nouvelle loi pouvaient, selon le cadre légal attaqué, continuer leur pratique de façon autonome, la possession d’un diplôme au minimum du niveau de bachelier étant cependant déterminante. A défaut, ils pouvaient, toujours selon le nouveau cadre légal, exercer comme assistant. Ils ne pouvaient dans ce cas plus poser aucun acte diagnostique ou thérapeutique autonome.
grave préjudice
La Cour avait estimé que l’absence de régime transitoire pour ces personnes – pour leur permettre de se conformer aux nouvelles règles – risquait de leur causer un préjudice grave et difficilement réparable et avait suspendu l’article litigieux en décembre.
annulation de l’article 11
L’arrêt de jeudi confirme cette lecture en annulant l’article 11 de la loi. « Les personnes qui, avant l’entrée en vigueur de la loi attaquée, exerçaient la pratique de la psychothérapie sans satisfaire aux exigences de cette loi peuvent continuer à exercer cette pratique en attendant que le législateur prenne les mesures transitoires nécessaires pour réparer l’inconstitutionnalité constatée par la Cour« , indique celle-ci dans son arrêt.
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