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10 novembre 2008

Qu’est-ce que le sexuel pour la psychanalyse ?

INSTITUT DU CHAMP FREUDIEN

Sous les auspices du Département de Psychanalyse de l’Université de Paris VIII

SECTION CLINIQUE D’AIX-MARSEILLE SESSION DE PSYCHANALYSE APPLIQUÉE

14e année – Directeur : Jacques-Alain Miller

ENSEIGNEMENT de PROPÉDEUTIQUE À MARSEILLE (4e année) année 2009


Nous sommes heureux de vous transmettre cette informaiton sur un sujet sensible et central de la psychanalyse, dont la formule lacanienne il n’y a pas de rapport sexuel condense l’apport de Lacan. Si vous n’y entendez pas grand chose — par là je n’entends pas grand chose répondait Pierre Dac — allez-y voir. Si vous êtes connaisseur, allez-y reconnaître. Sinon, passez votre chemin, on vous aura informé. Cela se passe à Marseille, et de davantage de commentaire.

Phillippe Grauer


Qu’est-ce que le sexuel pour la psychanalyse ?

« Tout est sexuel » : cette considération est la plupart du temps imputée à la psychanalyse. C’est une interprétation de la découverte freudienne qui a fait scandale à l’époque : il y a dès la première enfance une sexualité, non réductible à la génitalité. Dès ses Trois essais sur la théorie sexuelle (1905), Freud a cherché à déterminer ce qui oriente le désir du sujet ; il ne transige pas quand il soutient que la sexualité donne sa spécificité à la psychanalyse.

La sexualité de l’homme est toujours problématique ; elle n’est pas, comme dans le règne animal, réglée et régulée par l’instinct mais par des pulsions. Freud construit la sexualité à partir du mythe d’Œdipe et du complexe de castration qui se décline différemment pour la fille et pour le garçon à partir du phallus et de sa signification. Pour Lacan, le signifiant phallique deviendra le signifiant privilégié du désir. La rencontre avec le sexuel est toujours traumatique.

La libido freudienne, essentielle dans la psychanalyse, désigne l’énergie en jeu du psychisme. Dès 1915 dans sa Métapsychologie, Freud introduit le concept de pulsion « comme concept limite entre le psychique et le somatique ». Pour Freud, la différence sexuelle s’exprime en terme d’activité-passivité. Il « n’y a qu’une seule libido qui est mise au service de la fonction sexuelle masculine aussi bien que féminine ». Comme toutes les pulsions, les pulsions sexuelles ne sont alors identifiables qu’au regard de l’objet. La libido d’objet ouvre sur la dialectique de l’amour.

À partir de Au-delà du principe de plaisir de 1920, Freud, reprenant le mythe grec d’Aristophane, indique la recherche nostalgique par le sujet de sa « moitié sexuelle » dans l’amour. Il oppose Éros, la pulsion de vie à Thanatos, la pulsion de mort. Le concept de jouissance lacanienne articule l’un à l’autre.

Saisissons le pas de Lacan. En 1964, la sexualité est prise dans les défilés du signifiant qui découpent la libido suivant une structure pulsative. En 1972, par contre, le dire du sexe ne s’atteint que par la démonstration dont l’écrit est le support. Il n’y a plus, pour Lacan, de réalité prédiscursive. Dans Encore, il dira même : « Chaque réalité se fonde et se définit d’un discours. » Mais ce qui s’obtient par la démonstration est l’impossible à écrire. L’impossible qui s’énonce : « il n’y a pas de rapport sexuel ».

Cet impossible n’a de consistance que logique. Aussi Lacan lui donnera son statut logique : il est ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire. Les dits – qui sont toujours des dits de castration –, dans les années 1960, sont impuissants à tout significantiser du réel sexuel ; dans les années 1970, ils cernent le dire comme impossible et le sexuel, comme rapport, ne peut être écrit.

Le réel que livre le « il n’y a pas de rapport sexuel » procède des impasses logiciennes. D’où une nouvelle définition du sexe : « l’ab-sens désigne le sexe ». Au point de l’écriture du rapport se démontre l’impossible à écrire le rapport sexuel. En 1964, le sexuel est traumatique, par définition. En 1970, c’est la langue qui est traumatique – c’est elle qui affecte le corps.


Déroulement

L’enseignement se déroule de janvier à juin 2009, tous les 15 jours, le vendredi de 14h à 18h à Marseille (nombre d’heures de formation : 44 heures)

Dates : 16 et 30 janvier, 6 et 20 février, 13 et 27 mars, 3 avril, 15 et 29 mai, 12 et 26 juin

Conditions financières : particuliers : 240 €, Institutions : 450 €, Étudiants : 165 €

Association Uforca Aix-Marseille pour la formation permanente N°Agrément 9 3 1 3 0 6 5 7 8 1 3 Secrétariat : 5, rue Vallence -13008 Marseille Tél. 04 91 22 63 79 ou 06 61 89 98 70 – Fax. 04 96 10 34 51 Courriel : section.clinique.am@wanadoo.fr SITE : www.section-clinique.org