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3 janvier 2009

Santé mentale glossaire refusé

Fédération d’aide à la santé mentale

Croix-marine

58 èmes journéees nationales de formation continue — 28-29 septembre 2009, Béziers.

Nous analyserons ultérieurement le discours complexe de cette véritable institution portéiforme que constitue la Santé mentale, ici utilisée par le discours de la psychologie clinique postée en institution.

PHG

L’accompagnement et le soin de la souffrance psychique s’organisent désormais dans un vaste marché où se juxtaposent psychiatrie de l’adulte, psychiatrie de l’enfant, champ médico-social (Foyers médicalisés, maintien à domicile, scolarisation des enfants handicapés…) et social (SAVS, GEM)…
En psychiatrie adulte, les hospitalisations à temps plein se réduisent à des séjours de plus en plus courts. On se contente d’attendre souvent de ces hospitalisations brèves un amendement rapide des symptômes sans que l’on prenne le temps de construire une alliance thérapeutique permettant d’inscrire les soins dans la durée, ni de d’engager un redéploiement de moyens permettant un véritable accompagnement et des soins de qualité.
Les acteurs du champ social, de leur côté, se trouvent pris de court par l’arrivée en nombre de personnes souffrant de graves troubles psychiques : leur formation ne les a pas préparés à cette nouvelle pratique de l’accueil et de l’accompagnement, qui, pour être opérante doit nécessairement intégrer la dimension clinique.

Enfin, les équipes travaillant auprès d’enfants en difficulté psychique se trouvent confrontées à la double injonction d’accueil de leur mode d’être spécifique et de normalisation intégrant notamment la scolarisation.
Dans ce contexte, les différents praticiens, du « sanitaire », du « social » ou du « scolaire » s’observent mutuellement d’un oeil méfiant, les uns se sentant dépossédés de leur savoir clinique au profit d’autres qui, de leur côté, se sentent ignorés voire méprisés, par les premiers.

Pourtant, la clinique, qu’elle concerne la psychose, l’autisme infantile ou les troubles du développement, nous convoque au point de jonction de ces différents champs de savoir, au carrefour de l’aliénation sociale et de l’aliénation mentale qui déterminent tout être humain et servent d’appui à toute démarche clinique, qu’elle soit à dominante thérapeutique, éducative ou pédagogique.

La psychose, plus spécifiquement, pose la question de l’articulation du multiple avec l’unité de la personne et celle de la confrontation du même avec l’altérité toujours déstructurante. C’est dans la discontinuité de lieux d’accueil variés que l’enfant ou l’adulte pourront avoir une chance de trouver, ou retrouver, un sentiment interne de continuité existentielle, sans trop de risque d’effondrement ou de dissociation psychique mettant en péril les liens sociaux.

À une politique sanitaire et sociale qui classe, série et cloisonne, il faut donc savoir opposer la pratique d’une clinique de la complémentarité qui rassemble des acteurs différents œuvrant dans des champs ordinairement séparés. Sinon, nos pratiques professionnelles, quels que soient leurs champs d’exercice, tendront à se cliver soit du côté du « soin », réduit à la seule disparition d’un symptôme perçu comme morbide, soit du côté de « l’éducatif ou du pédagogique » réduit à son versant rééducatif et normalisateur.

À nous d’inventer du « trans » articulant concrètement le « médico » et le « social » pour en faire un lieu, non pas de clivage, mais de « transduction », c’est-à-dire facteur de continuité au travers du discontinu, de « commun » au travers du « différent ». Ainsi pourrons-nous constituer un vrai « paysage » qui offre la cohérence diversifiée nécessaire à l’accueil et au cheminement du singulier.