Toute personne ayant pu l’entrevoir pourrait-elle nous le signaler ? Figuration intelligente (?), manipulée pourrait-on dire tant l’expression est à la mode, sur BFM : deux répliques, une minute environ, le dernier mot revenant aux détracteurs, le président du SNPPsy pris entre le baillon et les ciseaux ça n’est pas hier soir sur BFM qu’on a pu l’entendre. Cela s’appelle paraît-il dialoguer en direct avec les téléspectateurs, étrange expression pour désigner le contraire de ce à quoi l’on procède.
Passer à la télé : passer muscade ; le phénomène sectaire en France sert de bien étranges causes apparemment. Lisez plutôt d’Arnaud Esquerre, La manipulation mentale, sociologie des sectes en France, chez Fayard, venant de sortir, une curiosité ouvrant le scandale sur la face opposée du tout permis (donc on évalue à tour de bras pour corriger cette absolue licence, ça il oublie de le mentionner)(1). Vaguelette maccarthyste relouquée opérant sa tempête dans le verre d’eau français ?
La quasi unanimité de l’inanité impressionne. Les nuées de fantasmes mal étudiées qui vous manipuleraient le mental si l’on s’y prêtait, le vent médiatique qui les rabat sur nos ondes, tout cela semble un peu léger en définitive, mais deviendrait pesant, relativement aux enjeux et à la complexité de l’affaire.
On ne peut que se préoccuper de ces mises sous pression affolées affolantes un peu folles, — fofolles mêmes, quelqu’un parle sans frémir d’un tiers des psychothérapeutes, pas moins, relevant de la secte, le n’importe quoi n’est assurément pas loin, pourraient si l’on n’y prenait garde déboucher sur une chasse aux sorcières en direction non des sectes, elles prolifèrent nous dit-on, merci, et s’agit-il réellement de cela ? mais de la psychothérapie — exacte antidote à l’assujetissement — puis à terme de la psychanalyse.
De la psychothérapie comme nous l’entendons, relationnelle. Heureusement il ne prononcent jamais ces deux mots ensemble, ils ne nous nomment pas, cela nous épargne un peu, dans la guerre des mots et la montée de la novlangue qui se proposerait de nous anéantir nous, les honnêtes gens, bien plus que les sectes, si les citoyens de ce pays se laissaient tourner la tête et mettre sous emprise médiatique.
Nous n’en sommes pas là. Étudions ces façons de faire, et croire pouvoir façonner l’opinion. En attendant un information ouvrant vraiment sur la réflexion relisez nos Cinq critères, qui tout de même, sans tambour ni trompette, nous qualifient depuis bientôt un demi siècle au service de nos concitoyens.
Par contre son interrogation radicale concernant la vision du monde antisectaire oblige à revenir aux fondements. En ce qui me concerne je me positionnerais, comme Élisabeth Roudinesco, à mi-chemin : il faut de la loi, et protéger qui doit l’être en matière d’inceste, d’abus sectaire et autres joyeusetés, sans pour autant verser dans l’Inquisition. On pourrait appeler cela un républicanisme modéré. L’actuelle bouffée médiatique anti psychothérapie (relationnelle) ne va pas dans ce sens.