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17 décembre 2007

SNPPsy — rapport moral 2007 : soutenir la psychanalyse en danger à l’université Philippe Grauer

Philippe Grauer

SNPPsy
Psychothérapeutes relationnels & psychanalystes

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 14 DÉCEMBRE 2007
reportée du 16 Novembre pour cause de grève

RAPPORT MORAL

par PHILIPPE GRAUER

[Document : Assemblée générale du 14 décembre 2007 : rapport moral]


Nous vous communiquons le Rapport moral du SNPPsy avec son autorisation, qui expose la philosophie politique de l’organisation pluraliste qui inspire notre École multiréférentialiste. Nous l’inscrirons ultérieurement à Textes et documents, où il trouvera tout naturellement sa place.


Nous autres psychothérapeutes relationnels et autres psychanalystes, l’an dernier, à la même date, redoutions le maléfice de l’écriture du décret d’application d’un certain article 52, au bénéfice d’une coalition hétérogène des grandes organisations de psychologues universitaires recentrés sur le comportementalo-cognitivisme, de psychanalystes conservateurs, de psychiatres représentant la tendance organiciste en médecine, rassemblée sous le mot d’ordre de La psychothérapie aux diplômés en médecine et psychologie, sus aux charlatans (1)qu’appuyaient des psychanalystes irréductibles !

L’article 52 est mort, membres de la Coordination psy, nous avons eu sa peau. SNPPsy et AFFOP réunis, les deux seuls à résister fermement jusqu’au bout, à continuer, en fournissant des dossiers solidement argumentés (2), à exiger le rejet pur et simple du décret d’application d’une loi inapplicable, ont fini par l’emporter. Le Conseil d’État a suivi nos conclusions et annulé dans les faits le projet de décret d’application. Nous pouvons en être fiers. Aujourd’hui nos adversaires reconnaissent l’inanité du texte de la loi 52. Savourons notre victoire et poursuivons le combat.

Dans de bien différentes conditions. Meilleures il faut le dire en ce qui nous concerne. Nous ne sommes plus pour l’instant soumis au feu nourri direct de l’hystérique chasse aux charlatans qui comme nous l’analysions préludait à d’ultérieures grandes manœuvres contre la psychanalyse. Nous ne sommes pas stupides et ne considérons pas qu’il y ait lieu de se réjouir de voir à présent attaquer nos alliés plutôt que nous. Comme précédemment c’est l’un puis l’autre, et si par malheur la psychanalyse prenait des coups, nous évaluons, car nous aussi sommes capables d’évaluation, que les suivants seraient pour nous.

Nous nous réjouissons d’avoir gagné contre la loi Accoyer en la faisant renvoyer par le Conseil d’État au cimetière des monstres législatifs non viables. Nous réjouissons d’avoir contribué à tenir vivace la Coordination psy . Nous nous réjouissons d’avoir manifesté le courage politique d’aller dire aux Sauvons la clinique que nous étions pour l’union de tous les psychanalystes, d’avoir tenu à leur exprimer notre soutien solidaire tout en rappelant que Jacques-Alain Miller avait fait preuve de lucidité politique dès le début de la crise Accoyer, nous nous réjouissons d’avoir de la sorte contribué pour notre modeste part à l’alliance Gori-Miller qui donne vie à cette union.

Nous nous réjouissons de pouvoir considérer que, avec les 7500 psychothérapeutes — dont combien de relationnels parmi les environ 5000 organisés que l’ensemble de nos institutions historiques représentent ? — aux côtés des 7000 psychanalystes, nous représentons une force politique importante — à condition de rester tous unis. Bien entendu les effectifs modestes de notre syndicat ne nous inspirent pas une inflation narcissique qui serait peu en rapport avec la réalité. Nous pouvons prendre appui sur le fait de produire des analyses et des actes justes pour espérer continuer d’influer sur le cours des choses, et nous devons considérer sans cesse en même temps notre faiblesse relative.

Nous devons (…) inciter nos membres et bien au-delà ceux que nous sommes capables d’influencer, à se déplacer physiquement lors des forums et autres manifestations organisées par nos alliés. Nous avons encore un considérable travail militant à effectuer, pour faire comprendre à l’ensemble de nos membres qu’ils doivent impérativement personnellement s’engager s’ils veulent peser dans la balance de l’Histoire, s’ils veulent compter, et faire le geste de signer la pétition Sauvons la clinique , qui continue d’avoir besoin de notre soutien signataire. Les psychanalystes de Sauvons la clinique font leurs comptes, et mesurent par là si nous comptons pour de bon ou pour du beurre. Ils nous demandent nos signatures, une par une, ils ont besoin de cet appui. Par quelle inconscience irresponsable tarderions-nous davantage à peser de tout notre modeste mais non insignifiant poids dans la balance de la réalité ? Pas une signature des membres du SNPPsy ne doit manquer à cette pétition, si nous entendons peser de tout notre petit poids dans l’équilibre actuel des forces, si nous entendons donner à notre syndicat l’autorité morale et politique qu’il mérite et dont il a besoin.

Le ton et le contenu de l’appel Sauvons la clinique ne nous a pas au premier abord paru politiquement si bien placé. Nous connaissons par ailleurs la véritable répulsion que de nombreux psychanalystes mandarins peuvent éprouver pour notre milieu et une partie de notre personnel politique, pour le mauvais objet intellectuel que nous représentons à leurs yeux. Nous connaissons les antagonismes qu’a vu surgir et s’aiguiser l’histoire européenne dans l’univers psy, dont nous sommes partie intégrante. Nous connaissons les difficultés qui entravent de leur côté l’unité d’action avec nous, à commencer par notre appartenance à la Coordination, tant les tensions demeurent vives dans le milieu psychanalytique français et international lui-même.

Nous savons qu’il faut impérativement dans le contexte actuel s’unir tous si nous voulons constituer ensemble une force suffisante pour faire face à la déferlante cognitivo-comportementale qui revient vers nous. Le SNPPsy, dépassant ses réserves, en tant qu’organisation a signé Sauvons la clinique. Ça n’est pas suffisant. Il nous faut, puisque nous sommes près de 600, 600 signatures individuelles. Artisans de l’unité d’action, nous nous devons, chacun de nos membres se doit, d’ajuster l’exemple de nos actes à nos déclarations et exortations.

Nous devons faire entendre à l’ensemble de nos membres, et à nos amis au-delà, que certains gestes d’engagement en faveur de leur propre profession sont impératifs. Que le geste de s’engager en notre propre faveur, le geste citoyen de l’action commune publique, au moment où c’est avec nos pieds que nous donnerons autorité et corps à notre revendication de reconnaissance, avec nos pieds et nos mains, comme nous l’avons fait pour applaudir le ministre Douste-Blazy venu nous reconnaître nommément, lors du forum historique organisé par Jacques-Alain Miller le 12 février 2005, nous devons leur faire entendre que nous ne serons crédibles qu’à la condition que se trouve honorée notre parole institutionnelle chaque fois, par la signature ou le déplacement, à la première personne du singulier.

Nous devons convaincre nos membres de se mouvoir physiquement, et d’asseoir symboliquement avec leurs propres fesses — ce langage psychocorporéiste ne devrait pas être fait pour nous faire peur, leur détermination à ne pas se laisser faire. Que votre bassin ne soit pas un bassin de rétention, bougez-le jusqu’à la Mutualité ! Nous devons convaincre chacun de venir faire au sens fort du terme, acte de présence aux prochaines manifestations qui s’annoncent. On peut compter sur nous, ça c’est déjà fait. On doit pouvoir nous compter sur place.

Nous nous battons contre la statistique, le comptage et le cochage que des scientisticiens sans âme ni état d’âme opposent brutalement partout où ils le peuvent à la dimension humaine, à l’univers de référence de la relation qui est le nôtre et celui de la psychanalyse, au monde de la dynamique de la subjectivité. Cela nécessite que sur le terrain, sur le terrain de la manifestation, nous soyons soucieux de compter, en nous rendant sur place, d’obliger nos adversaires de compter avec nous. Puisqu’ils ne savent que ça, compter, sachons leur montrer que nous ne sommes pas décidés à nous en laisser compter, et que nous saurons nous compter sur le terrain. Comptons pour de bon, comptons-nous au coude à coude avec les psychanalystes, cessons de jouer les timides, reconnaissons-nous à leur côté, la dynamique de l’union et de la victoire est à ce prix.

Nous comptons bien être représentés au colloque du ministère, et présents en masse, au forum des 9 et 10 février à la Mutualité. Nos professions ne se soutiendront que d’avoir compris qu’elles comportent une véritable dimension politique. Nous devons prendre la mesure de cette dimension. Norbert Hacquart le leader psychologue l’exprimait justement lors d’un des forums qui ont contribué à empêcher les amendements scélérats de passer, enfermés dans nos cabinets ou nos services hospitaliers, nous n’avons pas réalisé que notre activité professionnelle faisait face à des drames socio politiques dont nous n’avons pas eu le souci de parler publiquement, et nous avons eu tort de l’oublier. Il avait raison. Notre profession est tout sauf apolitique. La dimension humaine doit toujours rester prise en compte, la relation ne sera jamais réductible à des grilles d’évaluation relevant d’une épistémologie étrangère à son objet, l’âme humaine. Jamais elle ne sera bureaucratisable, informatisable, protocolisable, submissible à des outils d’un autre âge, de l’âge des cauchemars totalitaires repeints aux couleurs soft d’une post-modernité rétrograde.

Car l’avenir c’est nous qui en sommes porteurs. Face à un monde en mutation, au développement d’admirables technologies futuristes, aux progrès de la techno-science, aux perspectives neurobiologiques vertigineuses, aux angoisses d’une mondialisation dont personne ne connaît les voies qu’elle peut prendre, pires comme meilleures, face aux menaces et responsabilités écologiques du siècle qui vient, notre culture de la relation et de l’inconscient, de la signification de l’existence et de la résolution du vivre ensemble, se révèle indispensable si l’on veut éviter certains naufrages. Jamais peut-être l’adage de Rabelais science sans conscience n’est que ruyne de l’âme , la morale de la Renaissance qui conduisit aux Lumières en même temps qu’à 400 ans d’horreur coloniale, sans parler de celles du XXème siècle, n’aura été autant d’actualité. Et la question de la conscience, c’est nous qui en portons pour une part non négligeable la responsabilité.

Nous devons assumer notre responsabilité d’empêcher les promoteurs du Chiffre d’imposer leur loi d’une inhumanité qui débouche sur celle du totalitarisme, d’imposer l’éviction des tenants du processus de prise de conscience. Il ne s’agit nullement de se battre contre la science, la neurobiologie, ni même contre le comportementalo-cognitivisme lui-même (3), mais contre le scientisme, la religion de la science, qui en constitue une perversion, contre ce que j’appelle, appliquée à notre domaine, la scientistique. Il s’agit de combattre de cette dernière la volonté délibérée de nous liquider. Il s’agit de combattre l’utopie folle du tout mesurable tout quantifiable, de prévenir la résistible illusion de toute-puissance de Procuste se saisissant du pouvoir. Si Procuste devait devenir le héros du mythe du XXIème siècle , un programme de déshumanisation en masse pourrait s’avancer sur la scène de l’Histoire. À nous d’en épargner nos sociétés et notre histoire. À nous de prendre la parole, de nous déplacer pour manifester ensemble quand il en est encore temps que physiquement nous sommes décidés à tout faire pour maintenir et soutenir la civilisation et l’éthique de la relation et de la personne humaine, pour promouvoir l’humanisme qui inspire notre pratique et nos théories.

(…)


Pour l’heure donc on ne nous tire plus dessus. Pour l’heure et pour l’instant. C’est que collectivement avec nos alliés nous sommes devenus un gros morceau, on s’inquiète de ne plus pouvoir ne faire de nous qu’une bouchée. Sachons cependant que l’adversaire est de taille, sa capacité de nuisance intacte, son lobbying effectif, son Accoyer, homme à idée fixe, président de l’Assemblée nationale.

À peine nos adversaires s’activaient pour obtenir une nouvelle loi qu’ils jugèrent la chose prématurée, considérant notre capacité de réaction et leurs propres dissensions. Les organisations de psychologues — mises à part nos amis psychologues freudiens regroupés au sein de la Coordination psy, ne sont finalement pas reparties immédiatement à l’attaque comme le leur avait suggéré l’inspirateur que vous savez. Ils continuent, pour les mêmes déraisons, à ambitionner de confisquer le titre générique de psychothérapeute à leur profit, à des fins corporatistes vertueusement drapées dans de la protestation sécuritaire. Hors de l’Église point de salut, hors du cognitivo-comportementalisme universitaire sanctionné par diplôme garantissant qu’on est diplômé sans dire véritablement en quoi vu que l’université ne sait pas et ne veut pas former à la psychothérapie relationnelle, hors de l’université délivrant ses certificats de baptême scientistiques, pas de psychothérapie concevable, ni tolérable c’est bien le problème.

Nos psychanalystes conservateurs ayant passé au coup d’avant alliance avec les neurosciences et le cognitivisme pour préserver leurs fauteuils dorés des années 60, en un marché de dupes qui les verrait irrémédiablement boutés hors de la psychologie enfin maîtresse chez elle, se précipiteront-ils à nouveau dans l’alliance contre-nature ? La quête de respectabilité peut faire perdre de vue les principes. La confrontation avec le plan Monteil de liquidation pure et simple de la psychanalyse universitaire peut les confronter à la réalité, secouer leurs illusions et couper court à leurs courtes vues.

À considérer les derniers développements, l’alliance Gori-Miller, les choses cette fois pourraient prendre une autre tournure. On peut espérer une configuration différente. De toute façon la situation a changé. Le ministère de l’Éducation nationale et de la Recherche veut mettre au pas la psychanalyse, nous serons solidaires. Cela n’empêchera pas les psychologues d’agir du côté de la Santé, d’agir contre nous. Le colloque au Ministère de la Santé peut prévenir ce mouvement tournant. Nous comptons figurer parmi les invités, cela concerne Jacques-Alain Miller. Il est logique que nous soyons présents au débat sur la dépression, auquel nous appartenons depuis le début.

Comme vous le savez, notre syndicat cette année encore a déployé son activité du côté de la psychanalyse universitaire, là où il se passe quelque chose. Il se passe que les plans de liquidation de la psychanalyse à l’université pensés depuis des années et mis en œuvre de façon accélérée par le même Jean-Marc Monteil ont provoqué une panique justifiée de disparition proche chez les mandarins psychanalystes qui par ailleurs dans leur grande majorité ne nous estiment pas toujours trop. Mais la question n’est pas là. Elle est si peu là qu’ils nous ont invités à participer à la réunion constituante du mouvement Sauvons la clinique, et continuent de nous demander d’enrichir leur pétition (…).

On ne nous tire plus dessus mais on nous tend des pièges. Venez donc valider le texte que nous avons ourdi contre vous dans notre coin. Nous vous adresserons de beaux signes de reconnaissance, et utiliserons votre caution pour lancer notre vaste campagne : allez vous faire soigner votre supposée dépression chez le médecin et le psychologue exclusivement, contre la déprime, le diplôme universitaire et seulement lui !

Nous avons ainsi tenu notre place auprès de l’INPES, dirigé par un certain dr. Basset, l’INPES qui voulait nous associer et embarquer dans une campagne antidépression rédigée d’avance, pour laquelle il tenait à notre aval. Un aval impossible car il n’était pas question d’avaler qu’il allait falloir confier les populations malades, car il s’agit d’une maladie eh oui, aux médecins et aux psychologues, aux professions légitimes puisqu’à diplômes universitaires. On connaît la chanson. Elle court actuellement sur les ondes télévisuelles. Nous sommes partagés sur l’analyse à produire de cet événement. Ou bien on considère qu’il faut protester énergiquement d’avoir été ainsi bernés et de se voir dénier la capacité d’aider les gens « déprimés » — à quoi diable correspond ce concept fourre-tout épistémologique ? —. Ou bien on ne s’étonne pas de ne pas en être à propos d’une campagne médicale organiciste, on la dénonce et on n’en fait pas une affaire, au vu de son insignifiance.

L’affaire se poursuit, Jacques-Alain Miller parti tête baissée contre la campagne antidépression lancée sans l’avoir associé à sa conception agit auprès du ministère de la Santé pour fomenter un colloque organisé par celui-ci (…) nous participerons nous ne savons pas encore comment, et nous serons de toute façon informés de tout fait important auquel réagir. Préparons-nous en tout cas à tenir notre pleine et entière place au prochain forum de février, et là, comme pour Sauvons la clinique , il faut y aller, j’insiste, en nombre.

Nous avons par ailleurs tenu notre place dans le monde de la recherche et de la communication avec les Journées d’Étude conduites conjointement avec l’AFFOP (4) sur le thème qui nous est cher de la psychothérapie relationnelle, émergeance d’une identité . Là encore la qualité de ces Journées fut supérieure à la quantité des assistants. Celle-ci ne fut pas ridicule, mais aurait mérité largement le double de son assistance. Au fond nous avons un problème, nos adversaires ont raison, avec le quantitatif. Or c’est au tout quantitatif que nous en voulons, pas au quantitatif seul.

(…)

Nos matinées conviviales au local du Syndicat impulsées par Michael Randolph d’études sur des thèmes d’intérêt général comme
— **
— *** (information à venir)
— clinique de la psychothérapie relationnelle
ont réuni à chaque fois environ 25 personnes, ravies de se retrouver pour réfléchir et échanger ensemble. Nous continuerons.

Nous avons continué d’insister sur la dénomination de psychothérapie relationnelle , à usage tant interne qu’externe. Cela commence à prendre. Un certains nombre d’intellectuels a repris l’expression. Ne la lâchons pas, et insistons à l’AFFOP pour qu’elle ne se dégonfle pas et fasse de même. De même n’évitons aucune occasion de communiquer en termes de Carré psy. C’est ainsi que nous ancrerons l’existence de notre quatrième voie, aux côtés de la psychanalyse en tant que les deux disciplines de la dynamique de la subjectivité. Le Carré psy correspond entre autres au renversement des alliances, la psychanalyse cessant d’être l’allié privilégié d’une psychiatrie en déshérence qui en tant qu’institution ne veut plus d’elle, après avoir tenté et presque réussi de la médicaliser (5), comprend côté Lacan que nous allons devenir ses alliés peut-être principaux.

Nous avons maintenu que notre légitimité n’est pas et n’a pas à être universitaire. Notre personnalité professionnelle tient aux écoles (agréées Affop(6)) et à notre titularisation autour des Cinq critères . Le cinquième critère, la reconnaissance par les pairs, est je le rappelle une reconnaissance croisée, exigeante et conviviale : je me reconnais face à mes pairs expérimentés qui me reconnaissent en dialogue dans le même temps. Il ne s’agit pas d’un jury, nous ne sommes pas dans l’habitus universitaire. Les jurys sont pour nos Écoles, dont la validation demande à se voir compléter par la titularisation, le partage et la caution solidaire du titre (7) .

(…)


L’année et la mandature qui se terminent ont vu notre syndicat gagner en autorité morale et politique et s’affirmer notre parole. Notre situation politique tant du point de vue de notre rayonnement et de nos alliances que de la place occupée dans le dialogue avec les pouvoirs publics s’est consolidée.

L’année qui vient verra se déployer le combat pour la dimension humaine dans la société française et la contre-attaque idéologique, scientifique et politique des tenants de l’humanisme que sont les psychanalystes et les psychothérapeutes relationnels. À terme la dictature du Chiffre ne peut pas grand-chose contre les professions de l’âme si elles se montrent déterminées. Dans l’immédiat et à moyen terme si notre mobilisation se montre à la hauteur de nos tâches — et ceci constitue une impérieuse nécessité, nous pouvons espérer barrer les mauvais plans contre nous et qui sait emporter quelques nouvelles victoires. C’est de tout cœur ce que je nous souhaite et ce que je souhaite à la société française.