Un des lieux où on pratique le mélange des genres, déjà souvent difficile, entre soin-souci et soin-traitement, c’est bien l’hôpital, soit général avec un pavillon psychiatrique, soit l’hôpital psychiatrique directement. Un troisième type de soin est en train d’apparaître, le soin sécuritaire. Une création !
PHG
à la Maison de l’Arbre – la Parole Errante à Montreuil
Derrière le juge des libertés, n’oublions pas les soins sans consentement en ambulatoire…
Depuis le 1er août 2011, la loi réformant les « soins » psychiatriques sans consentement s’applique. Dès sa fondation en décembre 2008, le collectif des 39 a combattu les dérives sécuritaires qu’entérine la loi actuelle. Si un grand nombre de professionnels, de familles, de patients, et plus largement de citoyens, ont pu se féliciter de l’arrivée du juge dans le dispositif de privation de liberté, nous ne pouvons oublier :
– La logique sécuritaire qui sous tend cette loi : amalgame entre maladie psychique et dangerosité, entre « soins » et médicaments au détriment de l’accompagnement relationnel
– La mise en place des « soins » sans consentement en ambulatoire, « soins » qui introduisent un contrôle illimité des patients (dans l’espace et dans le temps) par le biais des « programmes de soins » contraints qui, eux, ne sont pas soumis au juge des libertés et de la détention
– La mise en place d’une garde à vue de 72h
– La création d’une nouvelle catégorie de patients supposés dangereux sur leurs seuls antécédents (avec constitution d’un fichier informatique)
Depuis un mois, nous constatons au quotidien l’inflation des procédures administratives (augmentation drastique du nombre de certificats, rigidités accrues pour tisser du lien entre l’hôpital et la cité etc.), qui desservent le temps et les moyens accordés aux soins réels des patients hospitalisés et suivis en ambulatoire.
Enfin, lors des audiences, des ruptures du secret professionnel se produisent rendant publiques la souffrance des personnes déjà fragilisées.
Devant l’aberration du pan sécuritaire de la loi et l’impréparation flagrante du dispositif de protection des libertés qui, comme nous l’avions prévu, vont à l’encontre de soins réels, le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire appelle d’ores et déjà à un grand rassemblement, le samedi 3 décembre 2011 à la Maison de l’Arbre – la Parole Errante à Montreuil pour l’abrogation de cette loi pour penser des pratiques psychiatriques qui, à rebours des dérives gestionnaires et sécuritaires actuelles, permettent une véritable hospitalité à la folie.
Le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire
(L’agenda précis du rassemblement sera communiqué ultérieurement)