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25 janvier 2009

Tectonique présidentielle, coaching et psychothérapie relationnelle Philippe Grauer

Philippe Grauer

Notre président pratique la vélocipédie je l’ai vu de mes yeux à la télévision avant son élection. Adepte moi-même de la petite reine je n’y trouve rien à redire. De plus il jogue, s’étire, yogue(1). Un homme en forme. Bravo ! son épouse de son côté s’entraîne avec un Personnal Trainer. Celui-ci appartiendrait à la confrérie des coaches. Honorable profession des entraîneurs de ceux qui considèrent la vie comme un sport. De combat généralement.

On s’y entraîne en transpirant, il faut s’accrocher, c’est dur, mais surveiller sa silhouette, augmenter sa vitalité et, solidement ancré à la clé de voûte psychocorporelle de son périnée, à la fois mieux asseoir sa personnalité de tout premier plan et bouster sa sexualité, ça peut valoir son pesant de sueur, à quoi on nous fait savoir qu’une certaine Julie encourage hebdomadairement le couple présidentiel de la voix et du geste.

On reste là dans l’information pipeule, qui ne vaudrait pas la moindre virgule de commentaire de notre part. Cela se corse lorsqu’on distille, sur un mode imprécis, rumoral et vaguement inquiétant, qu’aux yeux de certains le coaching relèverait, avec le Développement personnel sans doute, de la psychothérapie au sens générique du terme. Et que la confusion serait, d’abord à son comble ça c’est certain, ensuite en voie d’être pratiquée dans le cadre à venir du décret d’application de l’article 52.

Espérons que les choses en resteront là, l’élyséen coaching agissant au fondement du pouvoir n’ayant rien à voir avec l’écoute ni de l’inconscient ni du malaise de l’ordinaire chez les gens comme vous et moi qui chacun pour soi (et Dieu pour nous comme on se plaît à dire aux USA) pédalons sur nos petits vélos si bon nous chante et y musculons nos périnées idem sans pour cela toucher au port de l’angoisse ni de l’autorisation d’exercer la psychothérapie relationnelle, totalement disjointe de ce jeu de jambes.

Tout de même, devoir consacrer du temps à de semblables frivolités d’État, vous l’avouerez, cela mérite bien un instant comme disait Aragon de vitupérer l’époque.

Philippe Grauer