10 novembre 2009
communiqué par frdm http://www.lta.frdm.fr/
La menace fantôme en vient parfois à devenir tout à fait concrète. Elle révèle ce qu’il en est dans une société aux prises avec sa perversion qui n’a plus que la vérification paranoïaque de la vertu comme arme de destruction massive de ses propres fantasmes. Les cochages et fichages conduisent toujours aux mêmes délires, ils deviennent eux les instruments de la perversion. Parfaitement logiques et parfaitement fous. Le totalitarisme est toujours possible, sauf qu’en pays de droit et de démocratie les errements sont rapidement dénoncés, montrés du doigt et (provisoirement, toujours provisoirement) neutralisés.
Continuons de veiller bonnes gens. À l’heure de la suppression des juges d’instruction inscrite au programme, il importe de ne pas s’endormir en démocratie pour se réveiller sous, sous quoi au juste ?
Philippe Grauer
C’est à Watford, située au nord-ouest de Londres, qu’ont été tournés Star Wars Episode 1 : la menace fantôme, ainsi que la série de films inspirés de la saga Harry Potter. C’est aussi à Watford que les parents se voient aujourd’hui interdire d’accompagner leurs enfants dans les deux principales aires de jeux municipales… sauf s’ils démontrent qu’ils ne sont pas pédophiles.
En octobre dernier, l’administration britannique lançait une vaste campagne de fichage des enseignants, infirmières, dentistes, pharmaciens, entraîneurs sportifs, gardiens de prison, chefs scout, parents faisant du soutien ou accompagnant leurs enfants lors des sorties scolaires… et tout autre citoyen en contact avec des “personnes vulnérables“, soit un Britannique sur six.
Objectif : croiser leurs antécédents judiciaires avec leurs modes de vie et relations actuelles, pour jauger de leur bonne moralité, et les autoriser (ou non) à être en contact avec des enfants, malades, handicapés, etc. (voir
En prévision de cette campagne massive de fichage préventif, le conseil municipal de Watford >envoyait un courrier, mi-septembre, à quelques 300 foyers. Il y était préciser que les parents ne seraient désormais plus autorisés à entrer, avec leurs enfants, dans les deux principales aires de jeux prévues pour les 5-15 ans, sauf s’ils acceptaient, eux aussi, de faire l’objet d’une telle enquête de moralité démontrant qu’ils ne sont pas pédophiles.
Sun rapportent les propos offusqués de plusieurs mères de famille, choquées de voir que les parents sont désormais traités et perçus comme des “pédophiles potentiels“, qui ne voient pas comment les trois employés du parc seraient plus à même qu’elles de garantir la sécurité de leurs enfants, et qui ne comprennent pas pourquoi, tout simplement, on leur interdit ainsi de jouer avec leurs propres enfants…
En réponse, Dorothy Thornhill, maire de Watford, leur rétorque que les aires de jeux pour enfants et adolescents “ne sont pas des lieux de rencontre pour adultes“, qu’il existe 40 autres parcs où les parents peuvent emmener leurs petits enfants”, et qu’elle ne fait que suivre les recommandations du gouvernement, qui veut interdire tout contact rapproché entre enfants et adultes non fichés…
Rappelant que les employés de ces aires de jeux avaient, eux, dûment été autorisés à travailler avec des enfants, la maire déplore également le fait que ces “play rangers” (sic) passaient plus de temps à s’inquiéter de ce que faisaient les parents avec leurs enfants qu’à surveiller et encadrer ces derniers…
Les autorités britanniques ont depuis rappelé que jamais elles n’avaient cherché à interdire aux parents de rester avec leurs propres enfants, ni à les faire suivre ou surveiller par des adultes dûment autorisés à approcher des enfants, et que seuls ceux qui “travaillent” avec les enfants doivent être fichés, et habilités.
Une paranoïa égarée ? Pas tant que ça. Le