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26 janvier 2006

Urgence ! Péril imminent pour la psychiatrie ! Pierre Sidon

Pierre Sidon

Urgence!
Péril imminent pour la psychiatrie !

par Pierre Sidon

Fin 2005, alors que dans le cadre de la réforme de l’assurance maladie, les responsables de la Sécurité Sociale avaient, fort sagement, décidé de maintenir la psychiatrie en dehors du périmètre du parcours de soins coordonné, surprise de dernière minute : le Syndicat des psychiatres français parvenait à remettre en cause cette mesure à l’aide d’un étrange rapport d’experts, œuvre de deux psychiatres universitaires, où la mauvaise foi le disputait au trouble de la logique. L’un d’eux, ennemi déclaré de la liberté de choix du praticien au prétexte d’une prétendue pluralité opprimée, a œuvré depuis de nombreuses années pour une psychiatrie débarrassée de ses apports psychanalytiques.

Promouvant, sans grand succès auprès du public et des praticiens, des « thérapies » prétendument concurrentes, il ne restait plus que l’interdiction pour triompher. Ainsi de l’élaboration de ces projets de réseaux autoritaires à même de briser les réseaux spontanés de la confiance et du bouche-à-oreille. Dans ces conditions, la remise en cause de l’accès direct au psychiatre semble obéir à deux ambitions : certes il ouvre à une relative liberté tarifaire, mais celle-ci est aussi minime pour les praticiens que lourdement pénalisante pour les patients. Et nous avons peine à imaginer que nos collègues oseraient pénaliser la spontanéité d’une demande à eux directement adressée, ou un légitime désir de confidentialité de leurs patients pour un calcul misérable autant qu’erroné : qu’adviendrait-il du transfert ainsi corrompu et finalement ruiné ? Ne serait-ce pas là un calcul à courte vue ?

Au regard de ce marché de dupes, l’ambition destructrice de nos universitaires apparaît plus consistante et réfléchie : n’aurait-elle pas abusé de la légitime revendication tarifaire de leurs collègues du privé comme un cheval de Troie pour investir une psychiatrie qui jusque là leur résistait ? Enfin, n’oublions pas non plus le Rapport Parquet, maintes fois commenté par la SARP, projet secret d’une dissolution de la psychiatrie fomenté par un quarteron d’universitaires au service de l’industrie pharmaceutique, intitulé « transfert de compétences à la médecine générale », et dont l’avenant actuel pourrait permettre le succès, ouvrant une voie dégagée de tout obstacle au Direct to Consumer Advertising d’une pharmacopée désormais libérée de tout discours critique.

Voulons-nous cela ?

N’en doutons pas, ces trois ambitions concourent sans détour à la fin imminente de la discipline psychiatrique. À ce titre, nous jugeons la situation actuelle d’une extrême gravité, et ne concernant pas, loin s’en faut, que la psychiatrie libérale. Il est impératif que l’ensemble des psychiatres, mais aussi des médecins, et du public, prenne exactement la mesure des enjeux de civilisation touchés par ce discret avenant, et se mobilise afin d’en empêcher la réalisation.

Aussi la SARP se joint-elle au Syndicat national des psychiatres privés qui diffuse la pétition ci-dessous mais elle en appelle aussi à la mobilisation massive de tous les médecins ainsi que des patients et des associations de patients qui se sont légitimement récriés et sentis floués de n’avoir pas même été consultés lors de la signature de l’avenant. À suivre très prochainement. Faites diffuser !