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12 octobre 2007

Y a-t-il un propre de l’homme ? Rencontres balzaciennes Élisabeth de Fontenay parle du droit des animaux — et de l’homme …

Élisabeth de Fontenay parle du droit des animaux — et de l’homme …

L’affirmation du propre de l’homme s’est effectuée par différence d’avec les animaux. Ceux-ci ont tantôt connu un âge d’or, tantôt un avilissement qui les reléguait du côté de la machine. Le monde de la production industrielle et de la recherche médicale en fait des objets de consommation de masse traités de façon abjecte. Ce qui n’est pas sans rapport avec l’inhumanité des traitements que les hommes s’infligent les uns aux autres et dont l’histoire moderne et contemporaine atteste. Les frontières qu’on a pu croire définies et définitives sont remises en cause par les questions nouvelles d’un droit des animaux, mais par celle aussi d’une naturalisation de l’homme qui conteste tout l’héritage philosophique et l’ancien partage. Que penser d’une possible disparition du propre de l’homme ?


Rencontres philosophiques

conférence-débat

salle des fêtes de 18h. à 19h.30 du

Lycée international Honoré de Balzac qui organise ces Rencontres
118 boul Bessières, 75017 Paris
— Métro Porte de Clichy, ligne 13 ; RER C ; bus 54, 74, PC3 —

Entrée libre


Comité de direction des Rencontres : Michel Rotfus, professeur de philosophie ; Jacqueline Marguin, proviseur ; Élisabeth Roudinesco, historienne, chargée de conférence à l’École pratique des hautes études (IVème section), directrice de recherches à Paris VII.

Renseignement et contact : https://cifpr.fr/michel.rotfus@orange.fr

Textes d’introduction de Michel Rotfus et Philippe Grauer ici-même en éditorial en date du 7 octobre 2007.


Voici l’ensemble du

PROGRAMME DES RENCONTRES BALZACIENNES 2007 – 2008

1) Mardi 23 octobre 2007 : Y a-t-il un propre de l’homme ?

Par Élisabeth de Fontenay

L’affirmation du propre de l’homme s’est effectuée par différence d’avec les animaux. Ceux-ci ont tantôt connu un âge d’or, tantôt un avilissement qui les reléguait du côté de la machine. Le monde de la production industrielle et de la recherche médicale en fait des objets de consommation de masse traités de façon abjecte. Ce qui n’est pas sans rapport avec l’inhumanité des traitements que les hommes s’infligent les uns aux autres et dont l’histoire moderne et contemporaine atteste. Les frontières qu’on a pu croire définies et définitives sont remises en cause par les questions nouvelles d’un droit des animaux, mais par celle aussi d’une naturalisation de l’homme qui conteste tout l’héritage philosophique et l’ancien partage. Que penser d’une possible disparition du propre de l’homme ?

Professeur honoraire à la Sorbonne, E. de Fontenay a écrit notamment :

Les figures juives de Marx, Galilée, 1973

Diderot ou le matérialisme enchanté, Grasset, 1984

Le silence des bêtes, la philosophie à l’épreuve de l’animalité, Fayard 1998.


2) Jeudi 15 novembre 2007 : Enfances de lecture.

Par Anne Marie Garat

« Je parle des enfances de la lecture. Non pas de lecture enfantine, Encore moins de littérature de jeunesse, qui est infantile. Je parle d’une jeunesse de la lecture, tant ce que nous connaissons vient de ce qui est dit — écrit — bien avant nous dans les livres, tant la littérature nous précède et nous engage au monde.
Je parle des baptêmes et des épiphanies qui m’ont donné lecture, et puis écriture ».

Anne Marie Garat a enseigné le cinéma. Elle a publié de nombreux romans, dont Aden qui a obtenu le prix Fémina en 1992,

L’amour de loin, Les mal famés (prix Marguerite Audoux),

Nous nous connaissons déjà,

On ne peut pas continuer comme ça.


3) Jeudi 6 décembre 2007 : Soins et attention : réflexion sur l’éducation.

Par Bernard Stiegler

Penseur peu médiatique qui se refuse au petit écran, Bernard Stiegler est certainement un de ceux qui aura le plus marqué la réflexion sur les nouvelles techniques de la communication: il s’agit de penser l’autodestruction du monde capitaliste où mondialisation et phénomène d’uniformisation des comportements et des modes de vie s’attaquent à la singularité des individus et des cultures.
C’est à partir de là qu’est ré-abordée la question de l’éducation en procédant à une relecture critique des réflexions de Michel Foucault.

Bernard Stiegler est de formation philosophique. Il a cependant révélé dans Passer à l’acte, 2003, qu’il a passé cinq années en prison pour des attaques à main armée. C’est là qu’il entame des études de philosophie.

Il devient docteur de l’École des hautes études en sciences sociales. Il a été directeur de recherche au collège international de philosophie, professeur et directeur de l’unité de recherche qu’il a fondé en 1993 «  Connaissances, Organisations et Systèmes Techniques  » à l’Université de technologie de Compiègne, directeur général adjoint de l’institut national de l’audio visuel (INA), puis directeur de l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) jusqu’en 2005, puis enfin directeur du développement culturel au Centre Georges Pompidou où il dirige également l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) qu’il a créé en avril 2006.

Depuis La technique et le temps, ouvrage en six volumes dont trois sont parus aux éditions Galilée,

La faute d’Epiméthée, 1994,

La désorientation, 1996,

Le temps du cinéma et la question du mal-être (2001), tome 1 et 2 (1994-96)

il a publié de nombreux ouvrages dont les plus récents :

La télécratie contre la démocratie, 2006

Ré enchanter le monde : la valeur esprit contre le populisme industriel (avec Marc Crepon, 2006) ;

De la démocratie participative : fondements et limites, 2006.


4) Jeudi 17 janvier 2008 : Colonie, post-colonie

Par Seloua Luste Boulbina

« La tâche qui persiste est d’élaborer une conception et une pratique tout autre que celles qu’inspirait la modernité « classique ». A réajuster ces dernières, même subtilement, à l’état présent des choses, on ne ferait que fabriquer et répandre de la fausse monnaie. Il y a certes de l’intraitable qui s’obstine dans le système présent, mais on ne saurait en localiser et en soutenir les expressions ou les signes dans les mêmes régions de la communauté et avec les mêmes moyens qui étaient celles et ceux d’il y a un demi-siècle
Jean-François Lyotard La Guerre des Algériens, Écrits 1956-1963, Galilée 1989.

On croit quelquefois que le terme post colonie , créé par Achille Mbembé, désigne une permanence du passé, la recherche d’un temps perdu, une douloureuse mémoire, en bref, une espèce d’éternité. En réalité, il s’agit, bien au contraire, de penser le présent, un présent singulier. Il s’agit de le penser de part et d’autre, puisque la colonie est le lieu d’un grand partage, celui des indigènes et des nationaux, des anciens et des modernes, des hommes de rien et des hommes de bien.

Seloua Luste Boulbina, agrégée de philosophie et docteur en sciences politiques, a réalisé la première étude universitaire sur les Grands Travaux à Paris (1981-1995). Enseignante de philosophie à Paris en classe préparatoire aux grandes écoles et à l’institut des sciences politiques, elle collabore aux Temps modernes, aux Cahiers philosophiques ainsi qu’à Philosophie Magazine. Elle est responsable de séminaire au Collège international de philosophie.


5) Jeudi 14 février 2008 : Logiques et limites de l’homme biomédical.

Par Roland Gori

Quand le traitement de la souffrance psychique dépend de plus en plus d’une psychiatrie au service de l’ordre néolibéral, que devient l’intime, pris entre les thérapies pharmacologiques, comportementalistes, cognitivistes, et le « coaching » ?

Sous un habillage pseudo scientifique qui légitime l’idéologie à la mode, hygiéniste et sécuritaire, il faut que tout soit transparent, rentable, socialement et politiquement correct. On assiste à une médicalisation scandaleuse de la souffrance psychique qui vise à faire croire aux patients qu’ils sont responsables de leurs troubles et qu’on va les guérir par le dressage. Monde totalitaire ou le psychisme ne constitue plus cet espace de liberté ou de révolte permettant au sujet de ne pas être sous emprise, mais doit se soumettre à l’idéologie du contrôle absolu de soi par soi, de la jouissance sans limite, de la consommation érigée comme principe éthiquement supérieur.

Roland Gori est psychanalyste et professeur de psychopathologie à l’université d’Aix Marseille. Il a publié notamment :

Logique des passions, Denoël, 2002

La santé totalitaire : essai sur la médicalisation de l’existence, Denoël, 2005

Le consentement. Droit nouveau du patient ou imposture
, In press, 2006

L’empire des coachs : une nouvelle forme de contrôle social, Albin Michel, 2006).