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22 octobre 2020

Bulletin de la SIHPP — 9 octobre 2020(Ed. Henri Roudier)

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Chers amis

Le bulletin s’ouvre aujourd’hui avec un éditorial d’Elisabeth Roudinesco qui revient sur la situation de notre ami Fethi Benslama. Nous venons d’apprendre qu’en novembre 2019, le service du Procureur de la République classait le classement sans suite de ce dossier. Bref, notre ami est blanchi de toute accusation par la justice française.
Faut-il répéter que nous n’avons jamais douté de son innocence ? Qu’il trouve ici à nouveau l’assurance de notre solidarité face à la campagne de calomnies dont il a été l’objet.

Suivent

— Un lien vers Le site de France Inter qui vous permettra d’écouter l’interview qu’a donné il y a quelques jours   notre amie Catherine Clément à Augustin Trapenard dans le cadre de l’émission Boomerang

— Un lien vers un article fort long mais très bien documenté sur la "deuxième vague" de la pandémie qui affecte la planète depuis plusieurs mois. Il est édité par la revue en ligne "Grand Continent".

— Quelques annonces

Bien à vous

H.R.

Éditorial de Élisabeth Roudinesco, présidente de la SIHPP

Dans notre Bulletin du 24 juillet 2020, je soulignais, concernant la situation de Fethi Benslama, membre du CA de la SIHPP, accusé depuis septembre 2018, de violences sexuelles envers des collègues et doctorantes de l’Université de Paris VII, que celui-ci n’avait pas réussi à obtenir le rapport de l’enquête administrative de l’IGAENR, diligentée par Madame Christine Clerici, aujourd’hui présidente de l’Université de Paris, c’est-à-dire de la Coordination des Universités de Recherche Intensive Françaises (CURIF). Cette situation était et reste d’autant plus inacceptable que divers verbatims  de ce rapport ont circulé parmi les enseignants et les étudiants, faisant état de dysfonctionnements internes à l’UFR d’études psychanalytiques, à l’Institut Humanité, Sciences et Sociétés (IHSS) et au Centre de recherches en psychanalyse, médecine et sociétés (CRPMS).

Il y a maintenant un fait nouveau : dans un document daté du 26 novembre 2019, le service du Procureur de la République a décidé le classement sans suite de ce dossier : « Les faits ou les circonstances des faits de la procédure n’ont pu être clairement établis par l’enquête. Les preuves ne sont donc pas suffisantes pour que l’infraction soit constituée et que des poursuites pénales puissent être engagées », à propos de faits dits  de « harcèlement moral et harcèlement sexuel »

En clair, cela veut dire que Fethi Benslama est blanchi de toute accusation par la justice française, faute de preuves. Il faut donc se féliciter de ce jugement qui appelle néanmoins quelques commentaires.

1 – Le classement sans suite par le parquet de Paris a été établi à partir d’un examen complet de tous les documents qui lui ont été fournis, par les plaignants et par l’accusé. Cela signifie que le fameux rapport de l’IGAENR a été jugé insuffisant – voire sans fondement – pour servir de base à des poursuites pénales.

2 – Le document du Parquet indique que Fethi Benslama a été avisé de cette décision le 8 octobre 2020. Un tel retard de 10 mois ne s’explique pas seulement par la situation sanitaire liée à la pandémie du COVID-19.

Pour comprendre ce qui s’est passé, il est donc urgent que Fethi Benslama, par la voie de son avocate, puisse avoir enfin communication du contenu intégral de cette enquête administrative et que les personnes concernées (enquêteurs, Ministre de la recherche et Présidente de l’Université de Paris) cessent de considérer qu’elle doit rester confidentielle. Rappelons qu’elle vise autant Fethi Benslama que plusieurs autres professeurs de l’Université de Paris VII.

Dans un communiqué, daté du 8 octobre, Maître Valentine Rebérioux annonce que son client se « battra jusqu’au bout pour que son honneur soit rétabli ».

Nous attendons donc désormais que le contenu de ce rapport, qui a été à la fois dissimulé et diffusé sous forme de verbatims, soit communiqué à Fethi Benslama, dont on peut dire désormais qu’il a été victime,  publiquement et pendant deux ans, d’une campagne de calomnies.

Je répète donc ce que j’ai dit dans le Bulletin du 24 juillet 2020 :

Voilà une affaire qui porte un préjudice considérable à l’enseignement de la psychanalyse au sein de l’Université française : « L’histoire a pour égout des temps comme les nôtres », disait Victor Hugo en 1853.

Voir également sur le site de Fethi  Benslama :  Annexes et documents de « L’affaire Paris 7 ». 

 

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ECOUTER | Boomerang avec Catherine CLEMENT 

Name and Shame

A écouter sur le site de France Inter

"Ma mère, pharmacien à Paris, fut dénoncée en 1944 par la pharmacie d’à côté pour collaboration avec l’ennemi. C’était parfaitement vrai. Le médecin des services secrets allemands la prévenait chaque fois qu’elle allait être arrêtée par la Gestapo – après la Libération, la pharmacie d’à côté considéra cette dizaine de sauvetage comme une faveur ! Mais non. Ce médecin de l’Abwehr était un allemand et un Juste, avec une majuscule.

Pendant le confinement, au printemps dernier, en Anjou, mon frère fut dénoncé par une lettre envoyée à la mairie parce qu’il avait fait 1 km hors de son périmètre légal.

Les Français, il faut dire, ont la passion de la dénonciation.

À Paris, le centre d’appel de Police secours est encombré par les appels de délation (illustration à la préfecture de police de Paris).

C’est pourquoi j’ai toujours un frisson dans le dos quand je vois se mettre en marche la mécanique américaine du Name and Shame, nommer et faire honte à celui, ou celle que l’on veut dégommer. Oui, je sais que c’est bien quand il s’agit d’une firme, d’une entreprise ou d’un fabricant que l’on veut critiquer. D’accord.

Mais lorsque Name and Shame s’applique à des personnes individuelles, je suis prise d’une frayeur incontrôlable venue des années 1940. Et puis, en écrivant ce livre sur les sorcières, j’ai vu (les archives en témoignent) qu’une femme supposée sorcière était toujours dénoncée par un voisin. Ou une voisine. Ou une sœur du même couvent. Ou un prêtre. Nous ne sommes plus au XVIIe siècle et les bûchers sont bien éteints. Je ne supporte plus cette atmosphère de dénonciation, même pour une bonne cause. Mais je sais bien qu’elle a souvent pour but de protéger les femmes des agressions masculines. Cela ne me console pas. Cela reste une parole de dénonciation.

J’ai été prudente, vous voyez, j’ai employé le mot « dénonciation ». Mais le vrai mot est « délation » et ça, non merci. Sans moi."

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A propos de la pandémie : "Deuxième vague" ?

Analyse intéressante publiée sur le site de la revue Grand Continent 

Alors que le nombre de cas de Covid-19  augmente de nouveau  à l’échelle européenne, la confusion persiste autour d’une «  deuxième vague » de l’épidémie déjà présente ou encore à venir. Alors que nous nous apprêtons à vivre avec le virus pendant encore un moment, comment appréhender cette nouvelle phase ? Il faut revenir sur quelques notions clefs.

Qu’est-ce que la « deuxième vague » épidémique ? Ce terme est-il adapté pour décrire la situation ?

Les grandes épidémies à Influenza du XXe siècle étaient toutes caractérisées par une évolution cyclique 1. En l’absence de vaccination, plusieurs épisodes de recrudescence épidémique sont nécessaires pour atteindre l’immunité grégaire et stopper la circulation virale, épisodes dont la temporalité et l’ampleur sont déterminés par des facteurs d’adaptation virale, de variation démographique, et de saisonnalité. Par sa capacité de multiplication massive dans les voies aériennes supérieures et le potentiel de diffusion épidémique qui en découle, la dynamique de propagation virale du SARS-Cov-2 se rapproche de celle des virus à Influenza, faisant émerger la crainte d’une recrudescence épidémique à l’instar des pandémies grippales passées.

Ainsi, plus qu’une définition épidémiologique reposant sur des critères clairement définis, le terme de  « vague épidémique » découle de l’analyse rétrospective des épidémies Influenza, et fait référence à un motif caractéristique montrant une recrudescence suivie d’une diminution des cas.
Dans le contexte actuel, cependant, la pertinence de l’expression  « deuxième vague » pour décrire la recrudescence actuelle ou à venir de l’activité épidémique peut poser question.
….

"La « deuxième vague », en définitive, pourrait être davantage un fait politique et anthropologique qu’un phénomène médical et historique bien déterminé : celui de sociétés s’affrontant peu à peu au retour, dans la réalité sanitaire comme dans leur conscience immédiate, d’un phénomène biologique et social qu’elles ont déjà expérimenté, sans être parvenus encore à l’intégrer pleinement à leur vision du monde.

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Paris le Samedi 10 octobre 

Espace analytique : Actualité des pulsions 
Les journées d’Espace analytique ne pourront finalement se tenir en présentiel.

Elles seront filmées sans audience, ou bien en Zoom, et accessibles ensuite sur notre site

Informations ici

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Paris le samedi 10 octobre 2020 de 9h à 16h30
RPH-Ecole de psychanalyse

Rappel  –  XXXVIIIème COLLOQUE DU RPH

"La clinique psychanalytique de l’enfant, l’adolescent et sa famille" 

Le colloque se déroule bien à l’espace Vinci 25 rue des Jeuneurs 75002 Paris

Attention : Il n’y a plus de places disponibles

Informations ici 

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Paris le mercredi 14 octobre 2020 
par ZOOM  jusqu’à la fin de la crise sanitaire

Ouverture du Séminaire de Psychanalyse Actuelle

Freud Lacan et…nous 

Les incidences du contemporain dans les processus de subjectivation

Séminaire animé par Jean-Jacques Moscovitz, psychanalyste (psychiatre) et Benjamin Lévy, enseignant, psychanalyste (psychologue)

Informations ici

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Paris le le 21 octobre 2020  à 21h00

par Zoom

Association Psychanalyse et Médecine

Séminaire "Le Moi vu par Freud et lu par Lacan"

par Nicole FRANÇOIS

Il s’agira cette année de rejoindre Lacan dans sa recherche c’est-à-dire d’essayer de poser des vraies questions et non pas seulement répéter les concepts.  Pour ce faire nous nous appuierons tout d’abord sur les séminaires I et II de Lacan ainsi que sur « L’Au-delà du principe de plaisir » de Freud. Et dans ces temps troublés nous ne manquerons pas d’interroger la constitution d’une foule, à savoir comment un même Idéal du moi pris comme objet au détriment de son propre idéal a comme conséquence l’identification des individus les uns avec les autres dans leur moi.

Ce séminaire, débuté en janvier 2019, reprend le 21 octobre 2020, puis les troisièmes mardis du mois, à 21 heures, par zoom. Pour participer, contacter

Olivier Hache ( olivierhache@wanadoo.fr ), ou  Nicole François ( nicolefrancois2016@gmail.com ou 06 50 91 72 96)

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Belgique Woluwé-St-Lambert le 23 octobre 2020 à 20h30 
Château Malou, Allée Pierre Lévie 2, 1200 Woluwé-St-Lambert

École belge de psychanalyse 

Conférence de Jean Forence 

Transferts et transfert

Argument — C’est dans la diversité des rencontres analytiques que Freud a relevé la réalité plurielle, mouvante, incontournable et insistante des transferts.  Ce vocable, puisé spontanément dans la langue naturelle (“Uebertragung”), est devenu un concept  singulier, fondamental, quintessentiel et réfléchi, qui désigne le ressort original de la pratique psychanalytique et dont les analystes  ne peuvent se passer pour rendre compte en langue théorique de ce qu’ils font…

Mais le pluriel traduit aussi la diversité des manières de s’y prendre avec le transfert, de le penser et d’en ouvrir le champ chez les psychanalystes après Freud.

Je dirai par là ma dette envers Freud, certes, et envers quelques autres qui m’inspirent, me questionnent et m’encouragent.

Informations ici

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Paris les 14 et 15 novembre 2020

Hopital Necker 149 Rue De Sèvres 75015


Au-delà du principe de plaisir

Colloque du Centenaire organisé par Psychanalyse en extension 

 

Introduction (extrait) —– Depuis cent ans, l’affirmation de Freud, fil rouge d’Au-delà du principe de plaisir, installant la compulsion de répétition, la pulsion de mort et la haine au centre de la vie humaine, reste toujours énigmatique –bien que la clinique et l’art en témoignent –, et pose les questions du pourquoi : quel processus est à l’œuvre pour que la volonté n’ait aucune prise sur elles ? et du comment : quelle est leur source, quelles sont leurs conséquences pour la conduite thérapeutique du psychanalyste comme du psychiatre ?

Cette affirmation de Freud, qui heurta aussitôt son entourage, nous froisse toujours : serions-nous habités par un Mal radical comme le suggérait déjà Kant et avant lui Augustin ? …

Célébrer le centenaire d’Au-delà du principe de plaisir sera l’occasion d’actualiser le débat entre philosophie et biologie, entre psychanalyse et neurosciences, autour des mystères du plaisir et de la pulsion de mort afin de redonner tout leur tranchant à l’expérience psychanalytique et à la pratique d’une psychiatrie psychodynamique.

 

Liste des intervenants :

François Ansermet & Pierre Magistretti : L’homme Déréglé

Jocelyn Benoist : En-deçà et au-delà

Nicolas Danziger : La « compulsion de répétition » : symptôme du patient ou symptôme de son analyste ?

Bernard Golse : De Freud à Stern : Une petite histoire du plaisir

Jean Greisch : Faut-il brûler la sorcière « méta » ?

François Jouen : Épigénèse, mécanotransduction et développement

Catherine Jousselme : Aux confins des limites : plaidoirie pour une pratique du décalage

Jean-Pierre Lefebvre : Freud dans la renverse du souffle

Mathias Pessiglione : En-deçà du principe de plaisir : comment le cerveau optimise ses décisions

Elise Pestre : Traduction, déplacement et créativité

Jean-Pol Tassin : Plaisir et addiction : pulsion de vie, pulsion de mort ?

Informations ici