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Code d’éthique Cifpr : quelques règles relatives à la conduite du processus psychothérapique de groupe

Cette charte règle les conduites personnelles et interpersonnelles des participants à des séminaires psychothérapiques conduits dans le cadre du Cifpr, une démarche de travail personnel suivi devant toujours accompagner par ailleurs le groupal proposé.

Les professionnels mobilisés au cours de la conduite de ces groupes adhèrent aux principes du code d’éthique et de déontologie du SNPPsy, et au code d’éthique et de déontologie de l’AFFOP, qu’on trouvera ici même.

Comment faire pour bien faire ? d’Aristote à Kant (que puis connaître ? que dois-je faire ? que m’est-il permis d’espérer ?) puis au-delà, dans notre ère culturelle méditerranéenne, la question demeure, ajustée aux phases religieuses puis philosophiques à partir des Lumières, ayant régné en Europe. Et d’abord qu’est-ce qu’une règle ? au sein du laboratoire expérientiel complexe que constitue une école ayant pour mission de transmettre de manière isomorphe quelques méthodes psychothérapiques relationnelles, et dans le champ psychanalytique, quelques obédiences subdisciplinaires, à quel dispositif régulateur soumettre l’allure pédagogique et psychothérapique de l’école ?

C’est qu’une règle se présente comme une formule simple prescriptive. Elle se situe du côté de l’action, de l’apprentissage. Elle participe de la culture, de l’histoire, des valeurs. Le soubassement des Dix commandements n’est pas loin, ni celui de la Déclaration des Droits de l’Homme. Ni non plus les lieux communs récupérateurs simili humanistes de la culture dite "relations humaines" au sein de l’entreprise. Développer à cette occasion quelque discernement n’étant pas toujours inutile. Quoiqu’il en soit les quelques règles proposées ici-même sont issues d’une tradition semi séculaire. Antiquité récente. Nous les avons recueillies auprès de notre collègue et ami André Sancery, aujourd’hui disparu, qui lui-même les tenait de ladite  tradition. Nous les avons peu améliorées, et nous efforçons depuis bientôt quatre décennies d’en faire le meilleur usage. Rajouter des items ne nous est jamais apparu nécessaire. En retirer serait dommageable. Telles quelles elles constituent un cadre de référence capable de faire jouer les ressorts éthiques et déontologiques d’un métier psy professant qu’en définitive c’est toujours la relation qui soigne. Orientation fondatrice. Qui ne s’oppose pas au fait multiréférentiel que ladite psychothérapie se décline selon des modèles d’intelligibilité produisant des discours (et des jeux de règles ? peut on parler en l’occurrence d’une base commune — intégrative, au psychothérapique relationnel groupal à dimension psychocorporelle ?) différents, réciproquement critiques.

PHG



QUELQUES RÈGLES RELATIVES À LA CONDUITE
DU PROCESSUS PSYCHOTHÉRAPIQUE DE GROUPE

Lors des activités à forte composante psychothérapique les participants s’engagent à mettre en jeu les principes suivants :

1. Exprimer, lors du travail, tout ce qui nous vient. S’efforcer d’exprimer ce qu’on ressent et pense de façon aussi honnête que possible.

2. Restituer les informations utiles au groupe, c’est-à-dire les communications et interactions ayant lieu en dehors des séances avec d’autres membres du groupe, et concernant ce qui s’y passe. Dans l’après-coup, on peut écrire ce qu’on n’a pas pu dire, et l’adresser à la personne qui conduit le groupe ou à un assistant.

3. Savoir qu’il sera toujours possible qu’un participant nous confronte à nos oublis, contradictions, infractions aux règles du groupe, et l’accepter pour soi-même.

4. Mettre en œuvre dans le groupe les attitudes et les comportements auxquels on aspire.

5. S’interdire tout passage à l’acte, sur le matériel, sur soi, sur autrui, y compris le passage à l’acte sexuel — y compris entre les sessions.

6. Déterminer ses propres limites et chercher comment on peut participer à ce qui se passe pour réaliser les objectifs de sa psychothérapie, chacun étant responsable — par principe — de son travail et de ses conséquences, pour soi et pour les autres.

7. Préserver l’anonymat des membres du groupe par rapport au monde extérieur et la confidentialité de ce qui s’y passe.

8. Respecter les horaires. Ne pas cesser la relation sans annonce préalable – effectuée en groupe, avec travail sur l’éventualité de cette cessation (possibilité de délai de préavis).

9. Se présenter sans excès de fatigue, d’alcool ni d’excitants. S’abstenir de drogues. L’usage des médicaments doit être sous contrôle médical et implique l’information de la personne qui conduit le groupe.

10. S’assurer de son état de santé et en assumer la responsabilité.

11. Demander l’aide dont on a besoin, si nécessaire, pour respecter ou faire respecter ces règles.